La lettre de Philippe aux jeunes enseignants, opus 1 …

Belle initiative que celle prise par Philippe Meirieu de mettre en ligne des pages de son dernier ouvrage « Lettre à un jeune enseignant » sur le site de l’association Education & Devenir et de susciter un débat passionnant avec ses lecteurs internautes …

http://education.devenir.free.fr/MeirieuLJP.htm

 

 

Retour sur quelques points soulevés tant par l’auteur, son ouvrage que par les internautes …

 

 

Le syndrome du Lucky Luke

 

Aprés s’être opposé à une « école-machine » déshumanisée, ou le face à face pédagogique serait absent, l’auteur présente le rôle du professeur face à l’institution et d’un syndrome dont seraient atteints certains enseignants : celui de Lucky Luke …

 

Verbatim :

 

Quand on place la réussite des élèves comme projet fondateur de l’Éducation nationale, on ne peut que condamner les états d’âme d’enseignants qui ne songent qu’au plaisir de professer et refusent de rendre des comptes sur les résultats qu’ils obtiennent comme sur leur implication dans le fonctionnement de l’institution scolaire !

Il y a, chez certains professeurs … une fascination pour un exercice purement solitaire de leur mission… tel le « poor lonesome cow-boy » qui n’est encombré par aucune contingence et peut se livrer librement à sa passion…

qui met sa liberté individuelle au-dessus de toute contrainte institutionnelle ! … Cette vision des choses est, évidemment, très grave : c’est une vision d’avant l’émergence de l’État de droit, un retour à l’illusion selon laquelle on pourrait exercer son métier en dehors de tout cadre et récuser d’avance toutes les exigences du collectif… On en est même arrivé à ce paradoxe extraordinaire : les professeurs sont, en même temps, des anti-libéraux farouches sur le plan idéologique et des libéraux absolus sur le plan de leur comportement.

 

Une question suit obligatoirement ces propos, qui peut créer la contreverse, celle de la quête de l’efficacité

 

Verbatim :

 

Nul ne saurait décemment prétendre que l’institution scolaire doit renoncer à toute efficacité. …

Et ce que nous nommons « didactique » n’est rien d’autre que la recherche par laquelle nous tentons de comprendre « comment ça marche » dans la tête d’un élève afin qu’il s’approprie au mieux les connaissances du programme. il n’y a rien de vraiment nouveau dans ces propositions.

C’est, en effet, Jules Ferry lui-même, dans un discours prononcé le 2 avril 1880, qui affirmait : « Les méthodes nouvelles qui ont pris tant de développement, tendent à se répandre et à triompher : ces méthodes consistent, non plus à dicter comme un arrêt la règle à l’enfant, mais à la lui faire trouver. Elles se proposent avant tout d’exciter et d’éveiller la spontanéité de l’enfant, pour en surveiller et diriger le développement normal, au lieu de l’emprisonner dans des règles toutes faites auxquelles il ne comprend rien. » […]

 

 

L’efficacité ne se mesure qu’à l’aune des finalités,

 

Abordant la dernière enquête PISA (OCDE), Philippe Meirieu aborde les résultats obtenus sur les performances des élèves de quinze ans, sur un angle inédit … Trois pays arrivent en tête de cette anquête : la Finlande, le Japon et la Corée du Sud. Avec des résultats à peu près similaires mais des contextes radicalement différents …

 

Verbatim :

 

En Finlande, les élèves sont scolarisés dans des classes hétérogènes jusqu’à seize ans. Ils n’ont aucune note chiffrée, mais des évaluations qualitatives leur permettant d’orienter leurs efforts ; ils bénéficient de parcours personnalisés en fonction de leurs besoins et n’ont aucun travail à la maison. .. ils occupent une grande partie de leur temps scolaire à des recherches documentaires, seuls ou en petits groupes. Ils sont systématiquement encouragés à participer à des troupes de théâtre, à des chorales ou à des activités culturelles de toutes sortes. L’après-midi, les écoles restent ouvertes et accueillent des clubs d’astronomie, de reliure ou d’informatique qui réunissent élèves, parents, enseignants et habitants du quartier ou de la région… Au Japon ou en Corée du Sud, en revanche, après des études primaires assez semblables aux nôtres, les élèves sont triés à dix ou onze ans, de manière draconienne. Ils passent un examen d’entrée au collège et, s’ils sont reçus, sont soumis à un rythme scolaire d’une extrême dureté. De plus, la plupart d’entre eux doivent, pour réussir, prendre de nombreuses leçons particulières. Très vite, ils abandonnent toute activité extrascolaire pour ne vivre que dans l’obsession des bonnes notes. Le taux de dépressions et de tentatives de suicide augmente d’année en année…

 

Pour Meirieu, la question des indicateurs est posée :

 

Verbatim :

 

pouvons-nous, dès lors qu’il s’agit d’éducation, réduire l’évaluation de nos écoles et de nos établissements aux seuls indicateurs habituels de réussite scolaire ? … Qui ne voit que ces indicateurs de réussite pourrait être multipliés à l’infini ? Qui ne voit qu’aucun choix, ici, n’est innocent et que chacun d’entre eux renvoie, tout à la fois, à un projet d’homme et de société… qu’il promeut des pratiques pédagogiques spécifiques et s’appuie sur une conception implicite de notre métier ? Et qu’on ne dise pas que les objectifs alternatifs que nous proposons conduiraient à une baisse catastrophique du niveau : les exercices scolaires et les examens traditionnels n’ont pas le monopole de l’exigence de rigueur et de qualité.

Une « école juste », explique François Dubet, ne peut ajouter l’humiliation à l’échec. Elle ne peut pas, non plus, faire l’impasse sur des savoirs sans lesquels les plus démunis perdent toute chance de comprendre un peu ce qui leur arrive…

 

Nous reviendrons dans une autre note sur deux cultures complémentaires pouvant à l’analyse se révéler quelquefois contradictoires … La culture de l’évaluation et celle du résultat …

 

 

Attention danger : la LOLF, une véritable révolution en marche

 

Meirieu présente les transformations que va entraîner le LOLF (Loi organique sur les lois de finances) qui ne financera plus les structures mais des « programmes » (des domaines d’activités au service des citoyens), opérationnalisés en « actions » correspondant à des « projets » précis.

Ce qui permettra selon le législateur de piloter l’action publique en fonction de buts identifiés, et de faciliter la transparence budgétaire, toutes dépenses comprises… car l’ignorance du coût réel de tous les « projets » impulsés ou financés par l’État est un facteur majeur de « déresponsabilisation » des citoyens.

 

Le financement se fera désormais sur la base d’indicateurs de réussite, au risque de tomber dans l’arbitraire qu ‘on prétendait combattre… Il faut pour Meirieu que ces indicateurs soient élaborés, au niveau le plus opérationnel possible, en concertation étroite avec les acteurs, et non imposés de manière technocratique par les administrations (un voeu pieux ?).

 

La LOLF va entrainer trois points positifs :

 

– les parlementaires disposeront d’un tableau de bord plus précis et plus proche des personnes pour décider de l’usage de l’argent public ;

– les citoyens, au sein d’un « programme » décidé par les parlementaires, auront les moyens de peser lucidement sur les choix des « actions » qu’ils entendent mener à bien ;

– les acteurs pourront dire à quoi ils veulent être évalués…

 

 

 

Tout cela, bien évidemment,dans le meilleur des cas, si la LOLF n’est pas « récupérée » par l’administration pour accroître, de manière arbitraire, son emprise technocratique. Ce qui a commencé à se produire … Qui est étonné ?

 

 

 

 

Un texte important par les réactions et le débat qu’il peut susciter (Meirieu laisse rarement indifférent) et qui mérite une autre note, un opus deux en quelque sorte …

Transilien … les résultats ne sont pas franchement au rendez vous …

Avant d’aborder la question fondamentale de la qualité du Cocktail « déjeunatoire » abordé par Geb dans son commentaire, quelques infos sur les réponses à l’enquête réalisée auprés de l’ensemble des élus franciliens.  Précaution oratoire ou pas, l’animateur a précisé que, statistiquement au regard des résultats du sondage effectué auprés des élus ceux ci avaient la dent plus dure que les voyageurs … Cette remarque n’a pas eu un franc succés dans la salle …
Je ne pense pas que dans mes réponses, mes analyses, ou mes courriers divers et variés à la SNCF j’ai eu réellement la dent plus dure que les usagers (je préfère cette terminologie à celle de « client ») … Au regard des problèmes connus et identifiés sur certaines lignes telle La Ferté Milon, l’élu que je suis n’a fait que réfléter une situation inacceptable avec retenue et modération…

Autre constat, la trés grande divergence d’appréciation entre les questionnaires provenant de la première couronne, de la deuxième, de la troisième et des « franges » (elles doivent commencer à Trilport …) … Ce qui correspond à l’application du fameux Théorème francilien : Le degré de satisfaction est inversement proportionnelle à la distance de l’épicentre et au rapport qualité / prix …

Résultats du questionnaire

L’enquête réalisée lors des mois de mai et juin 2005 a intéressé les élus puisque sur 27187 questionnaires distribués aux élus franciliens (région, départements, communes), le taux de retour  avoisine les 13%.

Plus de 57% des élus ne sont pas satisfaits de la situation des transports collectifs franciliens. Une question du questionnnaire a été développé bien trop longuement par l’animateur,  un habitué manifestement des TGV et aéroports, la question relative à la comparaison de la situation francilienne avec les métropoles mondiales … Une question finalement trés ésotérique dans le contexte, l’interrogation type d’un cadre sup qui passe sa vie à voyager de pays en pays, ce qui ne correspond pas tout à fait à la typlogie et au niveau social moyen des élus franciliens .. Nous ne sommes pas tous, BoBO, ministre, parlementaire ou Maire d’Issy les Moulineaux (je dis cela parceque Santini invité d’une des tables rondes a encore fait un numéro dont il a le secret). Avec Santini, on échange nos budgets, nos contextes et question réalisation, on pourra comparer !

Plus de 60% des élus estiment insuffisantes les attributions de crédit au transport collectif …  La Région va avoir du boulot pour rattraper le retard accumulé et réaliser les investissements nécessaires afin de permettre le développement de l’Ile de France, une mandature n’y suffira pas ! Les réticences d’Huchon avant de signer un chèque en blanc au gouvernement sont compréhensibles; surtout qu’ensuite le Ministre du Budget en titre aura beau jeu de critiquer les collectivités locales qui augmentent la fiscalité … Au regard des décisions prises et de la qualité de l’activité gouvernementale, ils peuvent les diminuer les impôts … Normal, ils confient aux collectivités territoriales le soin d’effectuer le travail … Proximité, complémentarité, efficacité …

Au fait, j’y pense Santini, Copé, Huchon … Ca ne vous rappelle rien ?

Principaux sujets d’insatisfaction : La propreté dans les trains, le confort dans les gares, la fréquence des trains le week end, l’information dans les gares, les aménagements aux abords des gares (trés critiqués dans la première couronne …)

Les sujets de profond mécontentement : le rapport qualité prix, la ponctualité des trains, leur fréquence, la lutte contre les incivilités et les dégradations, les moyens de transport de substitution si problème sur la ligne, l’information dans les gares, l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR), l’information dans les trains …

Le manque d’information des élus est proche de l’unanimité : répartition des compétences entre RFF et SNCF (75%), l’organisation des responsabilités entre STIF et Transilien (76%) et sur Transilien, prés de 80% … De quoi apprendre l’humilité …

Quels sont les priorités proposées par les élus ?

Lutte contre la délinquance & incivilités (gare et trains) : 42%
Ponctualité des trains : 41%
Rapport Qualité/ Prix : 22%
Accessibilité pour PMR : 21%
Couverture géographique : 20%
Aménagement des infrastructures aux abords des gares : 15%

 

Une conclusion qui se veut provisoire (un point d’étape, en fait)

Enquête trés intéressante, les élus de la première couronne et les responsables de l’entreprise Transilien ont pu ainsi découvrir la gravité d’une situation qu’ils ne pressentaient peut être pas entièrement dans sa gravité …
L’évaluation a eu lieu … Sans être un expert en didactique, et bien que la culture de l’évaluation ne soit pas forcemment celle des résultats, l’évaluation a eu lieu, attendons la suite pour voir les résultats. »Long is the road …  »
Tout ne se fera pas en un jour, certes, et les changements prévus au STIF, arrivent fort à propos … Au regard du décalage entre les attentes et le terrain, le montant du delta financier pour arriver à une situation seulement moyenne, les finances régionales seules ne suffiront pas. L’entreprise SNCF et son actionnaire principal (qui doit être encore l’Etat) ne doivent plus être aux abonnés absents … Je rappelle que les motrices qui relient Paris Gare de l’Est / La Ferté Milon, ne sont toujours pas commandées. Et que le délai entre la commande et la livraison, le délai est supérieur à 36 mois … Comme quoi va falloir faire un effort, en attendons l’électrification des voies avec cette fois ci RFF comme partenaire privilégié…

Enfin, une lueur d’espoir est apparu avec LOuis Gallois, et c’est la bonne nouvelle de la matinée, la teneur de son discours a été dans cette tonalité … Attendons pour voir …

Concernant la qualité du « Cocktail déjeunatoire » , cher à Geb, il était digne de l’Orient Express … Manque de chance pour mes papilles, un rendez vous important sur Meaux, relatif aux ordures ménagères m’a imposé de raccourcir une dégustation qui pourtant promettait …

Précédente note sur ce sujet  : http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/09/23/grande-messe-transilienne.html

 

 

Le guide Pratique du Blogger et du cyberdissident

Le blog est potentiellement un formidable outil pour la liberté d’expression. Reporters sans frontières (rsf) a conçu un guide qui explique ce qu’est un blog, précise pas mal de choses utiles sur la « blogsphère » et donne des conseils techniques pour le le blogger menacé afin qu’il puisse préserver son anonymat ou contourner la censure. Un travail intéressant qui peut constituer également une bonne introduction sur le monde des blogs; les témoignages évoqués dans ce document font réfléchir et amène beaucoup de relativisme dans notre perception de la réalité actuelle … Ce document utile est directement téléchargeable sur le site de rsf … Un site à découvrir …

http://www.rsf.org/

 

Au sommaire :

Les bloggers, nouveaux hérauts de la liberté d’expression / Un blog, c’est quoi ? / Petit lexique du blogging / Bien choisir son outil / Comment créer et mettre à jour son blog / Quelle éthique pour les bloggers ? / Bien référencer son blog sur les moteurs de recherche / Faire sortir son blog du lot / Témoignages : Allemagne, Bahreïn, Etats-unis, Hong Kong, Iran, Népal / Comment blogger de manière anonyme ? / Choisir sa technique pour contourner la censure / Assurer la confidentialité de ses e-mails / Les champions de la censure sur le net

La grande messe transilienne

La Défense, vendredi 23 septembre,

 

J’ai assisté aux « Premières rencontres Transilien » qui se sont déroulées au Palais du CNIT. Thierry MIGNAUW, directeur de Transilien SNCF,  a recu lors d’une véritable « grande messe » un panel de 5OO élus ayant participé à la consultation lancée auprés de l’ensemble des élus franciliens afin de présenter, en avant première, les résultats de cette enquête confiée par SNCF à Qualimage et CSA.
La participation à ce sondage, plus de 13% de retour (pour presque 30 000 élus), souligne l’intérêt grandissant des élus pour les questions relatives au transport. Au regard du mécontentement ressenti à Trilport par les mauvaises conditions d’accueuil (gare) et de transport (lignes Ferté Milon et Ferté Sous Jouarre) , je me devais de répondre aux questions de l’enquête et d’être présent à cette réunion …

Rappelons au passage que Transilien est depuis 6 ans la marque du service public de la SNCF en Ile de France et participe avec le soutien de la Région Île-de-France et du Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF) à la rénovation des gares et des trains, au développement des équipements d’information et de sûreté et au renforcement de  la présence humaine sur le réseau, un vaste chantier en cours … Cette nouvelle marque déposée (presqu’un label) révèle une nouvelle implication de l’entreprise SNCF sur le terrain … avec plus de 20 000 agents, 5 000 trains circulant chaque jour sur 1280 km de lignes, 385 gares et 2,4 millions de voyageurs quotidiens, la SNCF est en effet un acteur incontournable du développement de nos communes …

Cette manifestation a été ponctuée de deux tables rondes, du discours de Jean Paul Huchon et de l’intervention trés mezzo voce de Louis Gallois, sacrifiant pour l’occasion, nous a t’on dit, une réunion des Présidents des Sociétés de Chemins de fer Européennes se déroulant à Copenhague, afin d’être parmi nous … 
Saluons tout d’abord cette initiative, il n’est pas si courant pour une telle entreprise d’ériger un acte masochiste en exercice d’exorcisation collective permettant sinon d’oublier le passé, du moins d’envisager autrement le présent et l’avenir immédiat …
« du passé faisons table rase .. Le monde va changer de base … Nous ne sommes rien, soyons tout « .


C’est sympathique et on a envie d’y croire … Cependant certaines interrogations persistent, surtout aprés les deux tables rondes et le discours de Jean Paul Huchon …

1ere table ronde « Les transports collectifs dans une grande métropole : enjeux pour l’Ile de France »
Elle a permis aux participants (dont François ASCHER, Urbaniste,  Denis BAUPIN, Adjoint au Maire de Paris , Mireille FERRI et Serge Mery  Vice-présidente du Conseil Régional chargée ) d’effectuer des comparatif trés instructifs sur la situation des transports métropolitains dans des métropoles aussi variées que Madrid, Tokyo, Londres … et Paris.
Il en ressort : qu’une des difficultés récurrentes de notre pays est la longueur des procédures administratives précédant la réalisation de l’infrastructure projetée (5 à 7 ans entre la prise de décision et la réalisation), que le manque d’investissement depuis plus d’une décennie consacré au réseau ou au renouvellement du parc roulant devient plus que préoccupant, et qu’il existe une trop grande diversité des situations entre Première couronne, deuxième couronne, et franges … Ile de France, terre de contrastes …

2eme table ronde « Avancer ensemble en Ile de France quelles relations de proximité et quels partenariats ? »
Louis Gallois a souligné que la conclusion essentielle de cette enquête pour la SNCF était d’effectuer une véritable révolution Copernicienne dans l’entreprise … Ou comment transformer une société tutelaire, définissant du haut de son autorité toute puissante :  priorités, besoins pour les usagers, choix technologiques, en fonction de l’imperatum d’ingénieurs maison tous trés qualifiés, en une nouvelle société réactive, à l’écoute des usagers (collectivités territoriales, Autorités Organisatrices de Transport) laissant aux élus la responsabilité de définir les besoins et les prescriptions et d’évaluer l’action de l’entreprise sur le terrain … Tout un programme …
Certains points noirs ont été soulignés : manque de réactivité de la SNCF, difficulté récurrente de travailler en synergie, refus des ingénieurs de prendre à bras le corps les problèmes immédiats des usagers privilégiant une approche à trop long terme et des solutions techniques complexes (les usagers de la Fete Milon devraient apprécié). Apparemment la révolution culturelle Transilienne est en marche … 

Le discours de Jean Paul Huchon à la veille de la grande manifestation organisée par les associations d’usagers, certains partis politiques (dont les Verts, le PC et le PS), de nombreux élus municipaux, départementaux et régionaux  afin d’exiger de l’Etat l’attribution des moyens financiers nécessaires à la reprise du STIF (Syndicat des Transport Ile de France) a été sans équivoque.
Un transfert accepté par les élus régionaux à condition d’obtenir de l’Etat les compensations financières suffisantes (sur la base de celles accordées aux autres régions) permettant de garantir ainsi la pérennité du réseau de transport et le  bon fonctionnement du parc roulant actuel …
Des compensations estimées par le Région à plus de
500 Millions d’euros (charges des retraites des agents de la RATP, dépenses obligatoires prévues par la loi, renouvellement du matériel roulant de la SNCF, et  reconstitution du fond de roulement dans les comptes d’exploitation du STIF) mais refusées par l’Etat. Conséquence : la Région Ile-de-France, Paris ainsi que les quatre départements de gauche d’Ile-de-France ont refusé de désigner leurs représentants au Conseil d’Administration du STIF. Ce dernier est donc sans pilote depuis le 1er juillet 2005.

Suite aux deux tables rondes, aux réactions, aux questions des élus présents et à la réalité du terrain , les propos du Président Huchon n’ont trouvé aucun contradicteur dans la salle … Qui s’en étonne ?


 Affaire à suivre, trés vite …

Google, puissance 80

L’arrivée de Vinton Cerf, un des père fondateur mythiques du World Wide Web, chez Google, nouveau venu à la croissance météorique, améne plusieurs interrogations sur le devenir et les évolutions futures de la toile mondiale. … Avant de revenir sur certaines pistes poursuivies par cette société et traquées quotidiennement par Francis Pisani, dans Transnet, un blog que je vous invite à consulter fréquemment (lien ci contre), revenons sur une success story en cours  …

 

Google vient d’enregistrer une arrivée de poids, Vinton Cerf, lui même, au titre de « Chief Internet Evangelist », tout un programme … C’est lui qui en inventant le protocole TCP/IP a rendu possible l’apparition du réseau des réseaux.  Sa future mission (s’il l’accepte …) est de contribuer à faire de cette société un acteur incontournable du devenir d’Internet.
Google est devenu pour chaque internaute un outil indispensable à l’utilisation quasi transparente, pourtant derrière ce logo se cache des intérêts économiques colossaux.

Rapide retour sur une « success story » en cours …

 Google naît d’un coup de génie de deux jeunes américains (Larry Page et Sergey Brin) étudiants à Stanford, en Sciences Mathématiques et en Sciences Informatiques, qui conçoivent en 1996, un projet de recherche « BackRub » basé sur une méthode d’analyse des liens pointant vers un site web afin d’évaluer la pertinence et la popularité de la page recherchée. Ce projet repose sur la structure des liaisons du World Wide Web et rend possible, grâce à une analyse complexe réalisée sur à partir d’algorithmes mathématiques, l’évaluation de la qualité, de l’importance et de la pertinence des pages indiquées à la fin d’une recherche, contrairement aux moteurs de recherche traditionnels.

Ces derniers, à base d’ordinateurs très puissants, scannaient alors une grande portion du Web afin d’indexer et de trier les pages correspondant à certains mots clefs. Les résultats n’étaient pas des plus pertinents.
Car si l’avantage d’Internet est d’être une source prodigieuse d’informations, l’un de ses plus gros inconvénient est ce trop plein d’informations (appelé également vertige informationnel), qui rend difficile voir impossible la recherche de la « bonne » information.

 

En 98, achètant un stock de disques durs à prix réduit enchâssé dans un écrin en… Lego, les deux étudiants fondent avec l’aide financière d’un des fondateurs de Sun System, une société appelée Google, néologisme créé à partir du mot « googol » (un googol est le chiffre 1 suivi de 100 zéros) qui suggère que la raison d’être de Google est d’organiser l’immense quantité d’informations disponible sur le Web. Accessoirement, le googol est supérieur au nombre de particules élémentaires de l’univers, qui se contentent de 80 zéros….
Google a choisi ce terme pour symboliser sa raison d’être qui est d’organiser l’immense volume d’information disponible sur le Web et dans le monde et s’est choisi un logo, couleur lego …

 

Autre intérêt et non des moindres, cette technologie repose sur une association de machines de bas de gamme plutôt que sur de gros serveurs très onéreux.

 

Une efficacité inégalée

 La réussite de Google tient principalement à sa capacité de déterminer en un temps record les pages les plus pertinentes en fonction de critères de recherche grâce à un algorithme mathématique appelé « PageRank » .
 Quand le robot logiciel de Google (GoogleBot) visite une page Web, il analyse sa structure , suit ses liens vers les autres pages Web, évaluant ainsi le degré de pertinence d’une page en fonction du nombre d’autres pages qui lui sont liées.

Autres avantages : Google a une vitesse moyenne de 0,29 seconde par recherche , n’accepte pas de bannières sponsorisées et sa hiérarchie des réponses ne tient pas compte de de critères commerciaux.

 

Un modèle économique exemplaire

Dès son lancement, en 1998, Google répond à 10 000 recherches par jour, à la mi 1999, il gére 3 millions de recherches par jour et génére déjà des millions de dollars de revenus. En 2000, il est le plus gros outil de recherche au monde, avec un index de 1 milliard de pages  dont 560 millions entièrement et 500 millions uniquement en relation à leur adresse.
En 2000, l’apparition des liens sponsorisés (Adwords) lui permet de multiplier ses gains. La société engage une politique de diversification : groupes de discussions (Google Groups), actualités (Google News), comparateur de prix (Froogle), service de weblogs (Blogger), recherche et gestion d’image (Picassa), une Toolbar (Google Toolbar) et un webmail (Gmail).

Et ce n’est pas fini … Nous yr eviendrons prochainement …

 

Désormais, Google est une société qui fait peur aux mastodontes que sont Microsoft, Yahoo, Amazon et d’autres, le combat ne fait que commencer et mérite d’être sanglant … L’imagination et la créativité seront des avantages concurrentiels déterminants … Une indication, un an aprés son introduction en bourse, Google a dépassé toutes les entreprises de la Silicon Valley excepté Intel et Cisco System … Beaucoup de spécialistes comparent même désormais cette entreprise à … Microsoft …

 

Comme quoi, même en 2005, l’imagination peut prendre le pouvoir … Et en ce qui concerne cette marque cela risque de décoiffer …

 

Google en quelques chiffres

Nombre de pages explorées : plus de 8 milliards  /  Images : plus de 1 milliard /  Messages Usenet : plus de 1 milliard  /  Nombre de langues dans lesquelles l’interface a été traduite : plus de 100 /  Nombre de langues dans lesquelles Google offre des résultats : 35 /  Nombre de domaines : plus de 100 /  Salariés : plus de 3 000 dans le monde