Agro carburant plutôt que Bio carburant

163af129e2b66f9a0e01013699caaddc.jpgLe monde des céréaliers s’est converti au Développement Durable, ce qui tient du miracle. Aucun mysticisme cependant derrière cet engouement soudain, mais une explication très cartésienne : le développement du carburant vert. Enthousiasme partagé par l’industrie automobile espérant ainsi tirer les marrons du feu et poursuivre son bonhomme de chemin avec le moteur à explosion .

Des céréaliers influents à Paris comme à Bruxelles, ou leur lobbying efficace a conduit l’Union européenne a fixé l’objectif de faire passer la part des «biocarburants» dans la consommation énergétique à 5,75% d’ici 2010 et à 10% d’ici à 2020 !

Une décision prise contre l’avis de la grande majorité des ONG environnementales trés réservées sur les risques d’une telle décision  : la distillation de l’éthanol consommant de l’énergie fossile en quantité (charbon ou hydrocarbure) et provoquant  d’importantes émissions de CO2.
D’autres risques existent également : développement de l’agriculture intensive (utilisation d’engrais et pesticides) et de la mono culture, utilisation sans précaution d’OGM, et rapport qualité / prix discutable du fait des subventions agricoles considérables adressées aux céréaliers des pays riches…

Pourtant un constat s’impose : la planète a de plus en plus de bouches à nourrir. L’heure n’est donc plus à l’abondance ou la surproduction de céréales, mais à la pénurie ! Du coup les cours s’envolent  et touchent la production de lait et de viande …

 

 

 

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 Simple application de la loi de l’offre et la demande, le développement du biocarburant diminue d’autant l’offre de céréales et fait monter les cours.  Conséquence, la balance commerciale devient de plus en plus déséquilibrée entre pays autosuffisants (pays riches) et les autres nations, les céréales étant trés utilsées en élevage, cette augmentation de couts touchent quasimment tous les secteurs de l’alimentaire.

Un désastre écologique et social se profile également, surtout pour les pays du tiers monde. Car l’irruption de la mono culture intensive (canne à sucre, maïs, soja , huile de palme …) provoque des conséquences sociales et alimentaires considérables : disparition des petites exploitations, exode rural, fin de l’auto suffisance agricole,  gestion de la ressource en eau (ou plus exactement de sa pénurie), appauvrissement des sols, atteintes à la bio diversité …

Dans le même temps et plus globalement au niveau planétaire, le succès du carburant vert s’accompagne en parallèle d’une déforestation massive qui remet en cause la lutte contre l’effet de serre ! Dans trop de pays, que ce soit en Asie, Afrique ou Amérique Latine, les  conséquences sociales sont multiples : exode des populations indigènes habitant les forêts détruites, dépendance accrue des économies locales liées aux variations des  cours mondiaux …

Une situation qui explique pourquoi, une trentaine d’ONG internationales appellent à un moratoire sur les objectifs fixés par l’Europe en matière d’essence végétale.

Pourtant, un autre chemin est possible …

L’agriculture biologique représente à peine 2 % des surfaces agricoles utiles dans notre pays, un potentiel considérable encore inexploité ! Il serait important de réorienter les subventions de la Politique agricole commune vers la filière bio, rappelons que les subventions actuellement  « arrosent » essentiellement les cultures intensives (l’hectare de maïs est subventionné 350 euros, contre 20 euros à l’hectare d’herbe ). La filière bio est une piste d’avenir, et devrait beaucoup se développer dans les prochains mois dans les collectivités territoriales pour leur restauration collective .

Face à la demande, la Commission européenne a décidé de supprimer cette année la jachère obligatoire. La jachère il est bon de le rappeler s’adresse aux céréaliers européens afin de les aider à soutenir les cours (toujours la loi de l’offre et la demande) elle constitue à geler 10 % de leurs terres cultivables moyennant des subventions conséquentes. Car aujourd’hui, les prix s’envolent …Une augmentation qui touche les consommateurs et va s’étendre à tous les prix agricoles, agriculture et élevage …

La disparition prochaine des jachères risquent d’appauvrir les sols, de porter des atteintes à la bio diversité (un combat qui réunit chasseurs et défenseurs des oiseaux) et à la gestion de la ressource eau.

En matière agricole, notre pays a des arguments à faire valoir, la France bénéficie d’un potentiel exceptionnel et dans ce domaine  il n’y a ni débat, ni suspens, chacun sait qu’il faudra bien nourrir les 9 milliards d’habitants que va bientôt compter la planète. La France (2eme ou 3eme puissance agricole mondiale) aura un rôle important à jouer !

L’agriculture aujourd’hui créé 10 milliards d’euros d’excédent, phénomène assez rare pour être souligné. Mais avant de se lancer à tombeau ouvert sur la production d’Agro carburant, les agriculteurs , de plus en plus higt tech doivent prendre le temps de réfléchir et de se positionner sur d’autres problématiques OGM bien évidemment mais aussi sur l’agro carburant et l’agriculture Bio (ici le terme de « bio »n’est pas usurpé) ….

Tout un programme …

 

 

s sur cette thématique :

 

Les Bio carburants sont ils écolos ? 

Le site officiel du Grenelle de l’environnement

Dean, un ouragan de plus

 

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Si le périple du cyclone Dean n’est pas passé inaperçu, surtout en Guadeloupe et en Martinique, s’est surtout pour les dégâts sans précédents qu’il a causé, plus de 70% des plantations de canne à sucre et  100% des bananeraies se sont retrouvées totalement détruites aprés son passage  !
Le bilan est encore plus dramatique à Haïti, devenue très vulnérable après la déforestation à outrance menée par ses habitants transformant une île tropicale naguère luxuriante en montagne désertique et érodée …

Cela aurait pu être pire ! Heureusement Dean a épargné les installations pétrolières du golfe du Mexique, nous préservant d’une catastrophe écologique majeure ! Car mine de rien, au plus fort de sa route, l’ouragan a atteint le niveau maximum de 5 à l’échelle de Saffir-Simpson, l’ultime échelon signalant un ouragan « potentiellement catastrophique » (ayant des pointes de vent supérieures à 249 km/h) !

Des ouragans heureusement rares mais qui d’ici peu, pourraient se multiplier, avoir l’âme plus vagabonde et se déplacer  plus au nord du fait du réchauffement climatique …

La boite à Pandore est désormais ouverte et l’homme n’a qu’à s’en mordre les doigts !

 

38f61e61ff39a0b4b7dc2e75a8ec11e2.jpgCar Dean n’est pas unique, loin s’en faut, il succède à Katrina, Rita et bien d’autres, le nombre annuel d’ouragans sur l’Atlantique Nord croit de manière inquiétante et 2005 a été une année noire, avec 15 ouragans dont 7 majeurs.
Les experts du GIEC rappellent que lors de la séquence  1905 / 1930, cette moyenne annuelle ne s’élevait qu’à 6 évènements cycloniques dont 4 ouragans; depuis chaque période a vu ce nombre augmenter!
Un phénomène qui ne se limite pas à cette seule région du globe, simultanément à Dean, un typhon dénommé Sepat a dévasté les Philippines, Taïwan et la Chine (typhon et « ouragan » désignant selon la région le même phénomène météorologique de « cyclone tropical »).

Pour les experts du G.I.E.C (voir plus bas) cette recrudescence est directement liée au réchauffement planétaire. Dans le même temps la température de l’océan s’est élevée de 0,8°C augmentant d’autant la masse d’énergie dans le système climatique et par là même  l’activité cyclonique. Même s’il faut tenir compte d’autres paramètres tels les courants maritimes (notamment El Nino) …
L’été 2007 l’a encore mis en évidence, les catastrophes climatiques se sont multipliés au fil des semaines : inondations, canicules avec les conséquences dramatiques que chacun connait pour les habitants, elles touchent désormais plus fréquemment  l’Europe … C’est bien connu; il n’y a plus de saisons !
Il faut plus que jamais tenir compte des caprices de Dame nature dans nos constructions et notre politique d’aménagement !

Une manifestation de plus du phénomène de « l’effet papillon » décrit par Edward Lorenz; météorologue ayant démontré dans les années 1970, qu’une infime variation d’un paramètre, même insignifiant, à un endroit querlconque de la planète, peut avoir des conséquences insoupçonnée, déclencher des bouleversements à grande échelle et influer sur le devenir d’autres secteurs de cette même planète; tout est lié !
La conférence dans lequel Edward N. Lorenz a abordé pour la première fois ce phénomène s’intitulait « Un battement d’aile de papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ? » … Titre tout à fait évocateur et prémonitoire … qui reprenait en fait l’idée d’un roman de Brabury de 1948 …
Pourtant ce n’est pas un bruissement d’aile et encore moins de papillon qui réchauffe les eaux de l’océan mais bien l’augmentation des gaz à effet de serre due à notre mode de croissance, maintes fois dénoncés sur ce blog.

La boite de Pandore est désormais ouverte, cela se manifeste en divers endroits du globe, y compris le continent européen. Nos pays ne sont désormais plus à l’abri de ces manifestations météorologiques dramatiques; d’autant qu’une nouvelle augmentation de la température des eaux ne ferait pas que multiplier les ouragans et influerait également sur le périple des cyclones qui pourrait rendre visite à notre continent …
Souvenons nous de Pandore, femme de terre et d’eau créé par Vulcain sous l’ordre de Zeus, dotée de multiples charmes (beauté, séduction, intelligence …). Créature de rêve destinée, malgré elle, à faire payer aux hommes, le geste de Prométhée qui déroba le feu aux Dieux … Le soir de son mariage elle ouvrit la boite renfermant tous les maux de l’humanité qui se répandèrent sur le monde … Mythe finalement trés contemporain qu’il serait bon de méditer …

Enfin histoire de nous rassurer (?), certains spécialistes de la théorie du chaos estiment que l’effet papillon n’est qu’une manifestation d’un chaos d’où emergera une nouvelle stabilité et un nouvel ordre … Mais aprés pas mal de désordre et de dégats, sans nul doute !

Voilà qui ne fait que renforcer ce qui pour moi est une évidence, en 2007, tout combat politique doit commencer en priorité par traiter réellement la question du réchauffement climatique … Car sinon comme l’a si bien écrit Aragon …

 « Le temps d’apprendre à vivre, il sera déjà trop tard … »

Notes précédentes sur cette thématique

Climat, il n’y a pas de fatalité

le site du GIEC

Plaidoyer pour la filière bois

Les bio-carburants sont ils vraiment écolos ?

 Le changement climatique devient une affaire d’économistes

Planète, la preuve par 4

Le GIEC selon Wikipieda

Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat est une organisation qui a été mise en place en 1988, à la demande du G7 (groupe des 7 pays les plus riches : USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie), par l’Organisation Météorologique Mondiale et par le Programme pour l’Environnement des Nations Unies. Son  rôle est « d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme ».
Comme toutes les institutions onusiennes (l’OMS par exemple), le GIEC n’est pas une association de personnes physiques, mais une association de pays. Cet organisme expertise et synthétise des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier, ce qui s’est publié dans la littérature scientifique sur la question de l’influence de l’homme sur le climat (et par voie de conséquence sur le fonctionnement du climat, avec ou sans hommes)

Climat : il n’y a pas de fatalité !

medium_polenord.jpgLes travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), entrent enfin dans le domaine du concret, c’est ce qui ressort de la 3eme réunion 2007 qui s’est tenue le mois dernier à Bangkok.
Un évènement que l’élection présidentielle a quelque peu relégué au second plan.

La thématique à l’ordre du jour, « l’atténuation du changement climatique », constituait le prolongement des sujets évoqués lors des conférences précédentes, en janvier avec l’évaluation scientifique du phénomène et février sur l’impact du réchauffement pour les pays et les écosystèmes.

Les conclusions de Bangkok sont raisonnablement optimistes, indiquant que l’objectif de limiter la hausse des températures à 2 degrés pour 2050 est réalisable ! Encore faut il ne pas tarder car la décennie à venir est déterminante. Autre élément rassurant, le coût estimé pour atteindre cet objectif est à notre portée, les experts du GIEC l’évaluant à 0,12% du PIB mondial, sous certaines conditions cependant dont celle d’agir au plus vite !

Nous sommes entrés depuis quelques années au début d’un réchauffement climatique dont les conséquences sont plus rapides que prévus, du fait d’un phénomène d’accélération du à la « sensibilité climatique » exacerbée de notre planète (conséquence d’une concentration excessive des gaz à effet de serre).
Les efforts à accomplir aujourd’hui n’auront de conséquences positives que dans 20 ans, du fait de l’inertie de Dame Nature. Car dans le domaine des phénomènes naturels, le temps nécessaire pour influer une tendance établie n’est pas mesurable à l’échelle d’homme; nous sommes réellement à la recherche du temps perdu, un constat qui devrait rendre nos dirigeants à la fois beaucoup plus humble et actifs.
Chaque jour compte, avec la certitude que si rien n’est fait, tout peut arriver même le pire avec son cortère de conséquences dramatiques !

Alors comment inverser une tendance qui n’a fait que s’accélérer ces dernières années ? (d’après le rapport, les émissions de gaz à effet ayant augmenté de 70 % entre 1970 et 2004) … « Game is over »

 

 

medium_trou-pole.jpgSi le réchauffement climatique, grâce notamment à l’action entreprise par Nicolas Hulot, a marqué incontestablement le début de campagne présidentielle, force est de constater que par la suite il n’a pas été au coeur du débat électoral, totalement accaparé par des questions strictement hexagonales. Rappelons également que des trois candidats arrivés en tête au soir du premier tour, c’est celui dont les orientations environnementales étaient les moins probantes, et de loin, qui est désormais Président de la République !
Nous avons encore beaucoup de chemin à accomplir pour que l’Environnement soir concrètement une priorité absolue pour nos élus plutôt qu’une affaire de communication et d’audimat !

Lors de la réunion de Bangkok, les experts du G.I.E.C ont discerné trois pistes d’action qui peuvent inspirer utilement nos décideurs, dirigeants ou opposants.

Trois pistes pour agir sans tarder :

Privilégier l’efficacité énergétique
Il est plus économique pour un pays d’investir en vue d’améliorer son efficacité énergétique que d’augmenter sa consommation d’énergie fossile, que ce soit pour conforter sa sécurité énergétique, réduire le déficit de sa balance des paiements, ou plus simplement et globalement diminuer sa production de gaz à effets de serre.
Un objectif concret : réduire les émissions de dioxyde de carbone de 50 à 85% d’ici à 2050.

Changer nos modes de vie et de croissance
Nous sommes au pied du mur au regard de la situation dans laquelle se trouve la planète. Rappelons qu’aujourd’hui sur la planète, c’est toujours le charbon qui constitue la source d’énergie principale alors que c’est celle qui produit le plus de CO2  (le pétrole n’est pas trés loin) ! Il faut avoir le courage de remettre en cause certaines orientations et choix stratégiques : que ce soit pour produire, se déplacer ou habiter !
L’objectif pour 2030 est dans ce dernier domaine de diminuer d’un tiers les émissions de gaz à effet de serre.

Développer la recherche et l’utilisation des énergies renouvelables
U
ne piste de choix pour diminuer quelques contraintes futures et accélérer la limitation des gaz à effet de serre est celle de développer la recherche dans tous les domaines concernés par cet objectif global : énergie, consommation d’eau, agriculture …
Autre piste de réflexion, les mesures fiscales. Le développement des énergies renouvelables par exemple (recherche, déploiement, utilisation) est freiné actuellement du fait d’un rapport qualité/prix défavorable (par rapport au pétrole). Un argument sans cesse avancé par les lobbies en place. Cependant, rien n’est immuable, cette situation peut évoluer, le prix du marché n’étant pas un indicateur juste lorsqu’il n’intègre pas dans ses composantes le cout des conséquences néfastes de son utilisation (couteuses pour nos sociétés), c’est la logique « cigarette ».
L’adoption par les états de mesures adaptées (par exemple la taxe carbone ou certaines exonérations fiscales) permettrait de rendre compétitif de nouvelles sources d’énergie non polluantes, aujourd’hui peu ou pas assez utilisées. Si d’aventure le cout d’une tonne de CO2 atteignait les 50 dollars (dans le cas d’une taxation carbone), la conséquence directe serait de doubler la part des énergies renouvelables qui d’ici 2030 pourrait passer de 18 % de l’électricité mondiale à 35 % !
Ce potentiel de croissance n’est pas celui de l’énergie nucléaire, dont la part n’augmenterait seulement de 2% pour le même scénario, sans aborder de plus les contraintes majeures de cette source d’énergie (sécurité du fait des risques de prolifération, réserves d’uranium et le problème du traitement des déchets radio actifs) évoquées lors du débat du second tour entre nos deux candidats aux présidentielles.

Notons avec satisfaction que les experts ont écarté les scénarios « Folamour » abordés par certains spécialistes américains désirant ne rien remettre en cause à la situation actuelle, préférant jouer notamment aux apprentis sorciers (augmenter la photosynthèse, ou influer sur les rayons solaires), chercheurs trés certainement subventionnés par quelques magnats du pétrole trés influents outre atlantique !

 

Des réticences nationales et régionales qui s’estompent peu à peu :

La responsabilité des pays développés dans l’accumulation des gaz à effet de serre est scientifiquement avérée, pourtant ces pays désirent paradoxalement limiter la croissance de pays émergents ou défavorisés au nom de la protection de l’Environnement ! Une attitude jugée par beaucoup incohérente voir « colonialiste », surtout que dans le même temps certains de ces pays, et non des moindres, refusent toujours de signer le protocole de Kyoto, comme les USA et la Chine; mais dans ces pays la situation évolue !

Concernant les USA, si l’administration Bush est toujours réticente, le travail réalisé en profondeur par Al Gore commence à porter ses fruits et changer la donne. Une crainte majeure demeure cependant aux yeux de nombre d’américains, la récession économique mais l’évolution de l’opinion en faveur de l’environnement ouvre de nouvelles perspectives dans un pays ou l’électeur est roi !
Rappelons tout de même, que ce pays continent, première puissance économique du monde émet, par habitant, plus du double de gaz à effet de serre que l’Europe, et dix fois plus que la Chine. C’est dire que son implication dans le domaine de la protection de l’Environnement est capitale !

La position de la Chine évolue également peu à peu, plusieurs faits l’expliquent : en 2007, elle deviendra probablement le premier pays émetteur de gaz à effet de serre, alors que dans le même temps, elle se trouve confrontée dans certaines de ses provinces à des catastrophes naturelles dramatiques, dues directement à la dérégulation climatique … Autre constat, économique et géo politique liè à la problématique de sa sécurité énergétique.
C’est pourquoi les dirigeants chinois développent actuellement une attitude shyzophrénique visant à concilier l’inconciliable; un positionnement qui d’ici les jeux olympiques de Pékin devrait évoluer dans le bon sens  !

 

Deux directions pour changer de cap

Pour la planète, l’heure de vérité avance à grands pas. Il est essentiel que la problématique environnementale constitue l’axe central des futurs programmes des uns et des autres et pas seulement du fait de la force médiatique que représente Nicolas Hulot et sa fondation, sinon le point de non retour sera atteint ! Rappelons que l’Europe sur la question de l’Environnement a un rôle essentiel à remplir.

Le prochain gouvernement doit saisir cet enjeu capital, et tout faire pour que nos entreprises et nos territoires soient moteurs et précurseurs dans un domaine vecteur potentiel d’une croissance vertueuse créatrice d’économies, de richesses et d’emplois et agir dans le même sens au niveau européen. Ne reste plus qu’à espérer que le nouveau Président sera plus décisif et concret que Jacques Chirac sur cette problématique car au delà des mots (« la maison brule »), il faut surtout en ce domaine agir !

Aujourd’hui, deux niveaux d’intervention se présentent, complémentaires :  un au niveau des choix politiques, l’autre au niveau de chaque citoyen :

Au niveau des choix collectifs, dont l’acteur principal es le politique, un objectif concret : réduire de 8 % les émissions de CO2. grâce au développement des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de l’isolation des habitations, du développement des biocarburants de la nouvelle génération, et l’adoption de nouvelles normes (transport automobile,aérien et maritime, concernant habitat, fiscales …).

Au niveau du comportement individuel, il est nécessaire aujoud’hui de revenir sur certains fondamentaux : sens de la vie, définir ce qu’est réellement la richesse, mesurer la fragilité de notre éco système, émergence d’une éco citoyeneté vis à vis de respectueuse de notre environnement naturel et des générations futures …
L’essentiel pour exister ne peut être de consommer pour consommer … Il faut que chacun se fasse violence, si nécessaire, et adopte de nouvelles habitudes plus compatibles avec la survie de la planète !

 

Liens ou notes précédentes sur cette thématique 

le site du GIEC

Plaidoyer pour la filière bois

Les bio-carburants sont ils vraiment écolos ?

 Le changement climatique devient une affaire d’économistes

Planète, la preuve par 4

 

Le GIEC selon Wikipieda

Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat est une organisation qui a été mise en place en 1988, à la demande du G7 (groupe des 7 pays les plus riches : USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie), par l’Organisation Météorologique Mondiale et par le Programme pour l’Environnement des Nations Unies. Son  rôle est « d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme ».
Comme toutes les institutions onusiennes (l’OMS par exemple), le GIEC n’est pas une association de personnes physiques, mais une association de pays. Cet organisme expertise et synthétise des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier, ce qui s’est publié dans la littérature scientifique sur la question de l’influence de l’homme sur le climat (et par voie de conséquence sur le fonctionnement du climat, avec ou sans hommes)

 

 

 

 

Plaidoyer pour la filière bois

medium_arbre.jpgA l’heure du réchauffement de la planète, du changement climatique et de la déforestation, la filière bois présente une série d’avantages qui devrait la placer au premier plan de nos préoccupations, certainement bien avant les bio carburants (voir note précédente) …
Que ce soit pour se chauffer, pour produire de l’énergie ou tout simplement pour bâtir, le bois est non seulement une solution du passé ou du présent mais aussi et surtout d’avenir, grâce notamment au développement de la bio masse (le bio carburant de deuxième génération) et de l’éco construction.

Paradoxalement en France, cette filière est loin d’être optimisée, malgré le potentiel naturel inestimable que possède notre pays. Pire le retard s’accumule jusqu’à devenir inquiétant …

Pourquoi cette timidité, quel est l’intérêt stratégique du développement de la filière bois pour notre pays, mais également à l’échelon plus local, existe t’il des risques de concurrence que ce soit au Nord, à l’Est ou à l’Ouest ?

Toute une série d’interrogations légitimes qui mérite que l’on s’arrête quelque peu sur la problématique de cette filière et son formidable potentiel …

 

 

 

 

medium_PA180135-2.jpgEn France, l’énergie produite à partie de bois représentait en 2004, la moitié de la production d’énergies renouvelables (électriques et thermiques confondues) et 4% des besoins énergétiques français. Notre pays est le premier producteur européen.
Un bilan flatteur mais trompeur, du essentiellement au chauffage domestique : plus de 5 millions de ménages sont équipés d’un chauffage au bois (45 % d’inserts et de foyers fermés, 27 % de foyers ouverts, 13 % de poêle, 9 % de cuisinières et 6 % de chaudières individuelles). Un marché en plein essor qui s’attaque désormais au collectif, depuis 2000 ce parc est en progression constante (plus de 13% par an en moyenne).

Le gisement forestier jusque là uniquement exploité par l’industrie papetière, voit de nouveaux débouchés s’ouvrir à lui , car il présente de multiples avantages :

– Sur le plan environnemental, il permet la limitation des émissions de CO2; sa combustion n’étant qu’une restitution du CO2 absorbé par l’arbre lors de sa croissance. Dans la lutte contre la prolifération des gaz à effet de serre. L’utilisation du bois comme isolant extérieur est synonyme d’économie d’énergie (plus de 40% de la production actuelle de gaz à effet de serre !) …

– Sa gestion peut devenir un élement important d’aménagement du territoire, jusque dans des localités trés reculées ! L’exploitation forrestière nécessite des ressources humaines et logistiques et la présence de scieries non loin des lieux de production. L’exemple des dommages de la tempête de 1999, toujours visibles presque 10 ans aprés, est la meilleure illustration de la vitalité discutable de la filière actuelle. Notre territoire a la chance d’avoir un nombre élevé de forêt harmonieusement réparti sur l’ensemble du pays et d’essences trés diverses qu’il faut protéger, entretenir et exploiter. L’exploitation forestière est donc créatrice d’emplois dans des secteurs actuellement désertés !

– Au niveau de la balance des paiements, l’utilisation de bois permet d’éviter l’importation de plus de 9 millions de tonnes de pétrole chaque année. La stabilité de son prix devient un avantage concurrentiel de première importance. Plus le bois sera utilisé comme source de chauffage moins notre facture pétrolière ou gazière sera importante !

– Il est porteur de création d’emplois trés divers : qualifiés (éco construction, recherche) ou non (exploitation forestière, bâtiment …) répartis sur l’ensemble du territoire national et non délocalisables pour beaucoup …

– Il est vecteur de progrés scientifique et technologique grâce au développement des recherches associées à cette filière : que ce soit dans le domaine de l’énergie (bio masse), de l’éco construction, de l’architecture … Il nécessite le développement de formation adaptées et plurielles …

 

L’industrie du bois est synonyme de durabilité et d’excellence technologique …

Les forêts doivent être exploitées et gérées de manière raisonnée et durable, en fonction de paramètres locaux et climatiques qui permettent d’adapter au mieux approvisionnement et besoins (création de filière d’approvisionnement courtes). Pour preuve le cas exemplaire d’une société canadienne citée par Thomas Friedman dans son ouvrage « La terre est plate » qui travaille pour un producteur de bois canadien désirant créer un système d’exploitation informatisé permettant de savoir à quoi servira chaque arbre d’une exploitation, avant même qu’il soit abattu, de déterminer vers quelle scierie il sera envoyé, quel détaillant le stockera et quels morceaux seront débités selon l’utilisation optimum (produit débité plus résidus !). Soicété utilisant également la géo localisation et le suivi d’exploitation par satellite, l’évaluation informatisée du temps de croissance de l’arbre et l’exploitation optimum de ses détritus (afin de produire de la bio masse) …

L’exploitation du bois, draine toute une myriade d’activités indirectes et de métiers liées à la combustion (chaudière…), au rendement énergétique, à la construction, à l’isolation, à la recherche trés prometteurs  …
Citons trois pistes d’avenir :
– Le développement de la bio masse et des carburants de 2eme génération qui permettront de valoriser encore plus les résidus d’exploitation,
– L’utilisation du bois comme source de chauffage (en copeaux ou non)  qui devrait se développer considérablement dans les prochains mois,
– enfin, dans le bâtiment, le bois devient trés «tendance », synonyme tout à la fois de modernité et de respect de l’Environnement. Ses usages sont multiples qu’il s’agisse d’ossature bois, de parquet, de lambris, d’escaliers ou d’isolation extérieure. Il devient de plus en plus abordable, jusqu’à apparaitre dans le logement social, notamment du fait de ces qualités intrinsèques (ossature bois notamment : légèreté et capacités structurelles). Le seul bémol actuellelent est qu’aujourd’hui au niveau de l’Ile de France ou de la Seine et Marne, pourtant, cette filière n’existe pas, ou si peu …
Les entreprises franciliennes sont encore loin de pouvoir traiter la production de forêts encore mal exploitées et les professionnels confirmés manquent cruellement à l’appel dans la constrcution (bureau d’études spécialisés, entreprises …). Pourtant tout le monde s’accorde à dire que les besoins en construction et en isolation dans notre région sont considérables (plus de 40 000 logements / an).

 

Une concurrence venue de l’Ouest comme de l’Est

A tel point que deux concurrences, d’origine géographiques trés différentes se profilent …  Et il ne s’agit pas ici de bois exotique …

Une en provenance d’outre atlantique : du Canada …  Un exemple symptomatique, la société Modulex (fabricant de maisons en bois) basée dans la belle province du Quebec a racheté deux usines SEB, installées dans les Vosges … L’objectif étant d’exporter ressources et savoir faire afin d’attaquer le marché trés prometteur de la maison bois individuelle bon marché. Actuellement les sociétés immobilières, les bailleurs sociaux qui se positionnent sur le secteur de la Haute Qualité Environnementale sont démarchés par de tels sociétés qui mettent en avant leur savoir faire technique et en contre point nos insuffisances en la matière …

L’autre en provenance de l’Europe de l’Est, particulièrement dans le secteur des sciages  (plus de 50% du bois de sciage en Europe y sera à l’horizon 2020 produit) mais pas seulement,  du fait des faibles coûts de la main d’œuvre et des matières premières. Les ressources y sont abondantes, ces pays étant majoritairement recouverts de forêts sur prés de 30 % de leur territoire (28% pour la France) et pour le moment encore inexploitées. L’exploitation forestière nécessitant  une bonne infrastructure de transport et industrielle … Mais ne nous y trompons pas, cette situation ne durera pas, au regard de l’intérêt manifesté par certaines multinationales du meuble. La Pologne est devenue en quelques années le 3e fournisseur mondial du géant suédois du meuble en kit IKEA.

 

Le développement de la filière bois, une question éminemment politique !

Comme chacun peut s’en rendre compte, le développement de cette filière (il fautdrait plutôt écrire de ces filières) représente un intérêt stratégique majeur pour notre pays. Il est essentiel que lors du débat présidentiel, la filière bois trouve en nos candidats des avocats convaincus et convaincants !
Elle est tout à la fois utile à la protection de l’environnement, source de richesse pour notre industrie et notre commerce, d’économies non négligeables pour une balance des paiements plus que malmenée, créatrice d’emploi multiples et diversifiés, vecteur de progrés et de découvertes scientifiques et technologiques !

Et cerise sur le gateau, elle sucitera la création d’emplois non délocalisables répartis sur l’ensemble du territoire, jusque dans des endroits aujourd’hui désertés !

Les Bio carburants sont ils réellement écolos ?

medium_tournesol3.3.jpgL’enquête du mensuel de l’UFC  « Que Choisir » sur les bio carburants a fait l’effet d’une bombe dans le Landerneau écologique.
Ces combustibles, issus de la transformation de sucres (cannes à sucre, betterave …) ou d’huiles (tournesol, colza …) d’origine végétale, constituent en effet un axe central de la politique environnementale de l’actuel gouvernement.
En théorie, il n’y a pas photo ! L’intérêt économique semble indiscutable tant le secteur des transports est captif du pétrole (il en dépend à plus de 98%); or comme chacun sait les prix du baril flambent (+ 26 % entre janvier 2004 et janvier 2007), notre atmosphère s’en ressent, ce secteur étant avec celui du logement une des principales sources d’emission de gaz à effet de serre. Autre avantage, les bio carburants sont produits sur notre territoire, cette filière est créatrice d’emplois et permet de réduire notre dépendance énergétique.

Un thème abordé lors du dernier congrès des Maires de Seine et Marne, avec une intervention flamboyante du Président de la Chambre d’Agriculture qui dans un discours aux accents lyriques a insisté sur la nécessité de réagir afin de sauver la planète en développant notamment les bio carburants au plus vite. Indiquons cependant que cet orateur est le représentant numéro 1 des céréaliers en France, qu’il cumule entre autres fonctions celle de Président du Comité Européen des Biocarburants … Ce qui relativise quelque peu la portée objective et « visionnaire » de ses propos …

« Que choisir » met à mal la doctrine «écologiquement correcte» des lobbies céréaliers et du gouvernement Villepin et le train de mesures pris pour faire passer la part des biocarburants dans les transports de 2% aujourd’hui à 7 % en 2010 et 10 % en 2015.
L’enquête de ce mensuel a le mérite de soulever des interrogations majeures sur l’intérêt de ce choix : efficacité énergétique et environnementale, coût réel pour la collectivité, impact sur la ressource aquatique et les terres cultivées.

Alors, les bio carburants sont ils une vraie solution écologique ou une cadeau fait aux céréaliers ?

 

 

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Un des points soulevé par l’enquête est l’absence de consensus scientifique sur l’efficacité énergétique des bio carburants. Les études de l’Ademe et de l’INRA aboutissant à des conclusions très différentes.
Notons que si l’INRA développe une approche plus globale, intégrant à son mode de calcul,: l’énergie nécessaire pour obtenir la combustion mais également celle utilisée pour la transformation des co-produits générés par la production de bio carburants et l’impact environnemental c’est paradoxalement celle de l’ADEME qui a été retenue comme étude de référence par le gouvernement.
 

L’impact environnemental sur le territoire
Les conséquences agro-environnementales de la production de biocarburants ne sont notamment pas pris en compte, elles sont pourtant nombreuses  : gestion de la ressource aquatique, développement d’une agriculture intensive (*) (pollution par les engrais, les pesticides …), production d’oxyde d’azote du fait de l’utilisation d’engrais (300 fois plus nocif que le gaz carbonique), impact sur la biodiversité (mono culture) et la qualité des sols … Les volumes de productions projetés rendant nécessaire l’utilisation et l’exploitation des 10% de terre actuellement en jachère du fait des directives européennes

(*) quand nous buvons l’eau du robinet à Trilport, nous savons ce que nous devons à l’agriculture intensive (les pollueurs ne sont pas toujours les payeurs, loin s’en faut …)

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Un coût non négligeable … pour le contribuable …
Le lancement de cette filière a été considérablement aidé par la collectivité. Au coût à la pompe payé directement par le consommateur, il faut en effet intégrer l’ensemble des aides directes (notamment fiscales) ou indirectes consenties; pour exemple la seule défiscalisation a coûté 200 millions d’euros au budget 2005.
Ces aides avaient été à l’origine attribuées afin de permettre au bio carburant français d’être compétitif avec un baril de pétrole à 30 dollars. Depuis les prix du baril ont flambé, puiqu’il oscille entre 55 et 75 dollars; l’écart de compétitivité s’est donc considérablement réduit, pourtant l’avantage fiscal n’a pas été modifié, ce qui n’empêche pas le producteur d’augmenter dans le même temps son prix de vente et sa marge.

Rappelons également que certaines études précisent que pour produire 1 litre d’éthanol, il faut consommer 0,8 litre de pétrole; un ratio qui limite singulièrement d’autant l’intérêt de ce choix, surtout que le rendement énergétique de ce carburant est moins bon (13 litres au 100 km pour l’éthanol contre 10 l au pétrole). Dans ce cas de figure l’augmentation du baril de pétrole influe directement sur celle du bio carburant.

S’il est normal d’aider les sources d’énergie propres afin de les rendre compétitives face aux énergies fossiles et de limiter ainsi l’émission des gaz à effet de serre encore faut il que l’intérêt environnemental soit indiscutable, et que les pouvoirs publics privilégient les solutions les plus respectueuses de l’environnement !

Deux types de bio carburant existent : le bio diésel (également appelé diester) obtenu à partir d’huile d’oléagineux (colza ou tournesol), et le bioéthanol obtenu à partir de plantes contenant de la saccharose (canne à sucre, betterave) ou de l’amidon (maïs, blé).
Toutes les études indiquent que le diester est un bien choix que l’éthanol, que ce soit au niveau écologique, économique, énergétique ou de la gestion de la ressource en eau. L’avantage comparatif est global, à un degré tel que la filière éthanol  présente un intérêt limité, excepté s’il s’agit deubio éthanol brésilien, produit à partir de canne à sucre. Particularité déterminante l’utilisation de sa tige pour la combustion, permettant d’éviter l’utilisation d’hydro carbures et d’être à la fois économique et efficace contre la production de gaz à effet de serre; un process impossible avec les produits exploités en France comme la betterave.
Pourtant plusieurs usines destinées à produire du bio éthanol sont soit en chantier, soit déjà construites.

 

Alors le bio carburant écolo ou non ?

Sous certaines réserves, les bio carburants constituent une alternative pertinente. Encore faut il effectuer les choix judicieux et scientifiquement indiscutables. Ils représentent une solution d’avenir, avec la piste des carburants à base de biomasse, notamment. Elle ouvre des perspectives considérables, avantage déterminant, l’utilisation de l’ensemble du végétal (oléagineux, arbres, paille …), qui autorise un meilleur rendement global (énergétique, économique et environnemental).

Pour la rédaction de « Que choisir », les orientations gouvernementales doivent reposer sur la base d’études objectives et globales (et non sur la seule étude trés contreversée de l’ADEME), tenir compte du rendement effectif des biocarburants et de l’incidence financière de ce choix pour la collectivité.
Pour être légitime, ce choix doit présenter un avantage environnemental déterminant, et les aides réactualisées en fonction du prix de réference du baril de pétrole, leur objectif n’étant pas de permettre aux producteurs (en France les céréaliers) de se constituer une cagnotte.
Il est permis de s’étonner que le gouvernement n’ait pas exploré la piste de l’importation d’éthanol brésilien, d’un meilleur rendement énergétique, environnemental et économique. Une économie à la pompe pour le consommateur français estimée entre 15 et 20% par l’agence internationale de l’énergie, qui permettrait de plus de diminuer l’effort fiscal de la collectivité.

L’effort budgétaire engagé, considérable, doit porter en priorité les pistes permettant la réduction effective des gaz à effet de serre … On peut regretter la concentration excessive des aides gouvernementales sur les biocarburants, dont notamment l’éthanol, malgré toutes les incertitudes scientifiques soulignées précédemment.

Quid des aides sur la filière bois, également créatrice d’emploi, permettant de relancer non seulement l’exploitation du bois pour la construction, le chauffage  et la production demain de bio masse, mais permettant dans le même temps d’entretenir notre patrimoine forestier, le plus beau d’Europe, et de piéger l’oxyde de carbone.
Faut il rappeler le retard inacceptable de notre industrie forestière sur les pays d’Europe Scandinave ou Centrale, sans parler du Canada. Un développement qui ne serait pas non plus sans conséquence sur certains métiers du bâtiment où nous sommes singulièrement absent (économies d’énergie, travail sur le bois …).

Que penser du pacte ecologique ?

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Si vous n’avez pas encore signé le « Pacte Ecologique » proposé par Nicolas Hulot, il est encore temps de rejoindre les quelques 452 603 signataires (hier, tard dans la soirée).
Inutile de faire durer un suspens « intolérable », c’est ce que j’ai fait peu avant Noël. Ce qui ne signifie pas pour autant que je sois prêt à défendre son éventuelle candidature à l’élection présidentielle, loin s’en faut.
La démarche de ce personnage emblématique de TF1 (qui est loin d’être ma chaîne télé préférée, ce serait plutôt le contraire …), son coté médiatique, comme ses relations  privilégiées avec l’actuel Président de la République (il a été l’un de ses Conseillers à la Mairie de Paris) peuvent  interpeller quelque peu; mais, il faut quelquefois savoir séparer comme le disait Mitterand, le bon grain de l’ivraie, parabole biblique appropriée au contexte, qui trouve ici une portée toute symbolique ! Attachons nous plutôt à l’analyse des propositions de fond.

Rapide retour sur les relation entre médias et « sauveurs de l’Environnement « … Le passionné de plongée sous marine que je suis, sait ce que la Mer doit à un homme comme Cousteau. Il ne s’agit pas ici d’évoquer les qualités humaines trés contreversées de ce personnage mais bien l’impact qu’il a eu à son époque sur les consciences grâce à ses documentaires télévisés et à son action. Cap’tain Cousteau, l’homme au bonnet rouge, a été un des précurseurs de Hulot, utilisant à merveille la démocratie d’opinion pour influer l’action des politiques afin qu’ils prennent en compte la protection des océans et le sort des « générations futures » … Concernant la protection des fonds marins, il y a eu un avant et un aprés Cousteau … Dont acte …

Hulot, qu’on le veuille ou non, personnifie désormais dans notre pays, la lutte contre le changement climatique. Il a su faire évoluer le concept d’une émission populaire comme Ushuaia, tournée principalement à l’origine vers les sports extrêmes en relation avec la nature, que ce soit sous les eaux, dans les airs ou sur terre, mettant en valeur des héros cathodiques sans peur et sans reproche (dont lui même trés souvent) vers des voyages plus initiatiques et intimistes tournées vers le respect des richesses de notre planète et de son éco système et privilégiant les rencontres avec des humanistes hors du commun (Théodore Monod, Paul Emile Victor … ).
La séquence émotion et ses images chocs, ont peu à peu laissé place à la réflexion et la remise en cause du mode de développement qui nous a amené où nous en sommes, c’est à dire au bord du gouffre.

Séquence analyse …
Ce Pacte écologique, qu’en penser concrètement ?

 

 

 

Reconnaîssons que Nicolas Hulot a d’ores et déjà gagné son pari. L’environnement, totalement absent des dernières élections nationales, je l’ai assez regretté à l’époque est actuellement placée au centre du débat politique pour les présidentielles et les principaux candidats ont d’ores et déjà signé le pacte proposé (pour en savoir plus : visiter le site … ).

Ses 10 orientations …

Economie : privilégier une logique de durabilité,
Energie : organiser la baisse de la consommation afin de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050,
Agriculture : produire autrement, en conciliant production agricole et respect de l’environnement,
Territoire : contenir l’extension périurbaine et relocaliser les activités humaines,
Transports : sortir du tout routier, en développant les transports en commun et les laisons douces,
Fiscalité : établir le véritable prix des services rendus par la nature en supprimant les subventions défavorables à l’environnement,
Biodiversité : faire entrer l’agriculture dans l’aménagement du territoire, en créant un réseau écologique national,
Santé : prévenir avant de guérir, en évaluant le poids de l’environnement dans les causes de maladies,
Recherche : Faire de l’environnement un moteur de l’innovation,
Politique internationale : Prendre l’initiative, en promouvant une autorité mondiale de l’environnement.

Ses « Cinq propositions concrètes »

1. – Un vice premier ministre chargé du développement durable.
2. – Instaurer une taxe carbone en croissance régulière.
3. – Réorienter les subventions agricoles vers une agriculture de qualité.
4. – Systématiser les procédures de démocratie participative.
5. – Mettre en place une grande politique d’éducation et de sensibilisation.

Qui peut être contre la majorité des arguments avancés ?  à priori personne … Ne reste plus qu’à comparer dans les différentes plateformes présidentielles, les priorités de chaque candidat signataire et « les forces qui les soutiennent ».
Nous aurons largement le temps d’y revenir … Car le Développement Durable avant de se limiter à la simple communication et au discours (la maison brule …) doit être avant tout une affaire d’actes concrets et non d’action contreversées (tel le périple du Clémenceau …)

 

Insistons également sur l’importance d’abandonner le caractère par trop hexagonal de certaines des propositions émises et de privilégier à contrario  :
– l’action internationale, voir planétaire (la France émet moins de 2% du gaz carbonique mondial),
– la continuité politique sur le long terme face aux décisions impopulaires (rationnement, limitation de la croissance, coût de l’énergie …) induites par l’urgence face au réchauffement climatique, la raréfaction de l’eau, la croissance démographique,
– la nécessité de privilégier une lecture Nord / Sud,
– la création de structures de régulation publiques pouvant imposer face aux entreprises multinationales l’intérêt général et le principe de précaution,
– la capacité de se projeter dans l’avenir grâce à la prévision et au travail des vigies essentielles que sont les scientifiques et les experts indépendants ….

Malgré ces quelques réserves, je pense qu’il faut signer ce pacte afin de contribuer, comme sur d’autres actions à placer la question environnementale au centre du débat, car elle est porte de plus d’autres valeurs sur le concept de citoyenneté, d’ouverture vers les autres.
Hulot, comme Cousteau ou Yann Arthus Bertrand a rejoint le cercle fermé des vigies, audibles par tous, si utiles aujourd’hui, qui contribuent par leur action à créer le nécessaire « consensus compassionnel », qui en faisant déplacer les foules influera l’action des politiques …