Planète, la preuve par quatre

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La venue en France, de l’ex futur Président américain, Al Gore, n’est pas passée inaperçue, loin s’en faut et ce dernier n’y est pas allé par quatre chemins pour faire passer son message, radical : « Aux politiques de se mêler du réchauffement de la terre ! ». Affiche insolite, que celle d’un évangélisateur venu d’outre atlantique, en tournée mondiale pour la promotion d’un film « Une vérité qui dérange » , faire un cours aux parlementaires français. Le plus savoureux est que les USA n’ont toujours pas ratifier le protocole de Kyoto.

Problème … Gros problème, car pour les scientifiques, appliquer ce protocole est déjà insuffisant pour diminuer efficacement à long terme  les émissions de gaz carbonique et le réchauffement d’une planète qui n’a jamais été aussi chaude depuis douze mille ans !

Il faudrait diviser par 4, les émissions de CO2 d’ici à 2050, pour simplement limiter à 2 °C la hausse moyenne de la température . C’est ce qu’indique entre autres éléments le rapport remis par le groupe d’experts présidé par l’économiste Christian de Boissieu, président du Conseil d’Analyse Economique au gouvernement, lundi 9 octobre, rapport baptisé « Facteur 4 », chacun voit pourquoi …

A la clé, 29 propositions destinées à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2050. Un objectif ambitieux mêlant un ensemble de considérations et des enjeux majeurs pour les politiques publiques.
Car comme l’écrit Christian de Boissieur, « Le Facteur 4 » oblige à penser et à agir à long terme, dans un monde où tout mène au court terme …

S’il est techniquement possible d’atteindre un tel objectif, cela ne sera pas trés simple et ce pour plusieurs raisons …

 

 

De l’importance du facteur 4

Le concept de « Facteur 4 » est apparu dans un rapport au Club de Rome, publié en 1997, qui préconisait de multiplier par deux le bien être en divisant par deux l’utilisation des ressources naturelles. L’expression a été ensuite reprise dans le cas des émissions de GES, en se limitant au CO2, notamment pour le rapport du groupe « Facteur 4 »

L’objectif est de ne pas atteindre ce seuil de +2 degré, car le changement climatique provoqué par cette hausse serait irréversible. Le  facteur 4 en découle. Dépasser un tel seuil provoquerait une accélération du phénomène, et mieux vaut réagir et agir au plus tôt, car l’accroissement de l’effet de serre est cumulatif.
Une fourchette de réchauffement située entre 4 °C et 7 °C entrainerait de véritables bouleversements climatiques et une multiplication des catastrophes naturelles …

Au-delà de l’horizon du Protocole de Kyoto, il faut donc imaginer l’horizon 2050, au plus vite …

 

Comment limiter les émissions de Gaz à Effet de Serre (ou GES) ?

Les émissions de GES dépendent d’un ensemble de facteurs s’influençant les uns et les autres, même si l’énergie en représente prés de 70%, c’est dire l’importance des scénarios énergétiques dans le facteur 4. Deux directions principales :  les changements technologiques et l’évolution des comportements.

Comme l’a souligné l’économiste du progrés qu’était Schumpeter, le changement technologique ne suit pas un processus linéaire, les innovations interviennent par grappes, il est donc impossible d’anticiper les inventions du futur : transports,  habitat, industrie …
Nous sommes entrés dans l’époque des ressources rares, comme en témoignent les tensions dans le secteur de l’énergie, les défis sur l’accès à l’eau. Une ère trés inquiétante, au niveau géopolitique. Il faut donc trouver de nouvelles sources d’énergie, et vite !

Les comportements, individuels ou collectifs, jouent un rôle déterminant. Pourtant cette question est la plus délicate à traiter car non linéaire et soumis à des varaitions diverses. Les citoyens ou les entreprises n’étant pas toujours aussi disciplinées qu’on pourrait l’espérer.
L’autre défi de la problématique « Facteur 4 » consiste également à articuler deux approches complémentaires : une analyse verticale (ou sectorielle : industrie, transports, bâtiment, agriculture…) et une démarche transversale, dans laquelle les pouvoirs publics ont leur mot à dire.

Rappelons que les accords de Kyoto différencient les engagements pris par les différents pays à partir de deux considérations principales : leur niveau de développement et leur « mix » énergétique. Il est vital pour les gouvernements de reprendre le contrôle de leur futur énergétique, car ils ne peuvent se reposer sur les seules forces du marché. Encore faut il qu’ils puissent avoir leur mot à dire.
La réponse aux défis posés ne peut être nationale mais mondiale, car concernant le climat et l’environnement. La construction Européenne est donc une étape essentielle pour remplir cet objectif, malgré les difficultés multiples. Dans le domaine de l’énergie, la convergence n’existe pas, les pays européens n’ont pas le même mix énergétique. « L’énergie nucléaire en Europe représente 6 % de l’énergie finale, 2 % dans le monde, 17 % en France. Au vu de ces pourcentages, il n’apparaît pas justifié, pour bâtir une stratégie climat, de centrer le débat sur l’énergie nucléaire. »

De l’analyse des scénarios, il apparaît que toute politique publique en faveur du Facteur 4 devrait comporter trois volets inséparables : maîtrise de l’énergie, Recherche et Développement, mise en place de tous les instruments économiques permettant uen régulation efficace. Sans perdre de vue que les Pouvoirs publics doivent également être exemplaire dans ce domaine, ils sont consommateurs d’énergie, de biens et de services, prescripteurs de marchés publics et peuvent promouvoir dès le plus jeune âge l’émergence d’une sensibilité « éco citoyenne ».

Trois types de moyens peuvent être mis en place par les pouvoirs publics pour agir sur la demande d’énergie : la réglementation, les incitations (subventions, information,…) et les instruments économiques (fiscalité, certificats,…). Les scénarios démontrent, en prolongement d’une tendance historique, que le pouvoir d’achat augmente plus vite que le prix des énergies sur le long terme. Excepté en cas de création d’une fiscalité écologique qui peut permettre de compenser ou dépasser l’écart entre deux sources d’énergie différentes et influer ainsi sur les choix de consommation des citoyens.

 

 Enfin …

Les entreprises françaises doivent se positionner au plus tôt afin de développer une offre de produits et services « environnementaux » qui seront de plus en plus demandés au niveau mondial pour lutter contre le changement climatique. Trop de retard a été pris dans ce domaine d’activité, le groupe « Facteur 4 » reconnaît les effets positifs pour les entreprises pionnières,qui s’adaptent en premier (« first mover advantage »).

Mais la question n’est plus seulement scientifique, ou économique, elle est désormais politique. La problématique est d’entamer au plus tôt, un chantier de longue haleine, basé sur le long terme, dont l’enjeu est essentiel, malgré la proximité entre chaque élection et les aléas qu’elle induit. Car l’urgence de la situation exige des des mesures difficiles à prendre, voir impopulaires demandant beaucoup de pédagogie auprés des cutoyens. Deux interrogations pour se convaincre de la difficulté de la tache :

Quel sera la place de la question environnementale dans les scrutins nationaux de 2007 ?

Les français ont ils aujourd’hui changé leurs comportements individuels du fait de la ratification des accords de Kyoto, et quels sont les politiques qui leurs demandent ?

 

 

Notes précédentes sur cette thématique

Kyoto enfin

L’aprés Kyoto commence à Montréal

Habitat social & Développement Durable

Eden’s news

Eau, comment ne pas boire une dernière tasse

Eau : Comment ne pas boire une dernière tasse …

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Occulté par la crise du CPE, le 4ème Forum mondial de l’eau s’est tenu fin mars à Mexico avec pour thème « L’action locale pour un défi global » ( tout un programme pour un élu de terrain !), peu aprés la publication du Rapport mondial des Nations Unies.
Ce document publié tous les trois ans dresse un état des lieux des ressources en eau douce de la planète. Sa dernière édition (la 2eme)  intitulée « L’eau, une responsabilité partagée » va à l’encontre de beaucoup d’idées reçues et démontre que le problème n’est pas forcement là ou on l’attend …

 

Si un habitant de la planète sur cinq n’a toujours pas aujourd’hui accès à l’eau potable , la principale cause n’est pas une insuffisance de la ressource en eau douce (bien qu’inégalement répartie sur la planète) mais provient bien des problèmes d’approvisionnement …

Ou en est on aujourd’hui ?

Quelques réalités, histoire de mieux planter le décor :
– L’eau douce, dont 68 % est figée dans les glaciers et les neiges éternelles, ne représente que 2,5 % de l’eau sur Terre; ce qui est suffisant pour les besoins humains.
– L’agriculture consomme 70 % de la consommation totale. Le reste se partage entre l’industrie (20 %) et les usages domestiques (10 %).
– Accéder à l’eau potable, c’est disposer de 20 litres d’eau saine par personne, disponibles à moins d’un kilomètre.
– Plus d’1 milliard de personnes (près de une sur cinq) n’ont toujours pas accès à l’eau potable et 40 % des habitants de la planète ne bénéficient pas d’assainissement,
– La consommation en eau a été multipliée par six au cours du XXe siècle bien que la population n’ait que triplé. Les populations les plus touchés par ce manque résident pour 2/3 dans les bidonvilles de mégalopoles en trés forte croissance (notamment en Chine et en Inde).
– La pollution touche la moitié des rivières et des fleuves mondiaux et contamine les mers et océans (eaux usées, hydrocarbures et rejets de métaux lourds …) avec une répercussion directe sur la santé des hommes.
– Si l’Europe utilise 75 % de son potentiel d’énergie hydraulique, l’Afrique, dont 60 % de la population n’a pas accès à l’électricité, n’en exploite que 7 %,
–  la somme annuelle dépensée par les seuls Américains dans l’achat de crèmes glacées (11 milliards d’euros) permettrait de fournir de l’eau potable et garantir des installations sanitaires décentes à l’ensemble des pays pauvres.

Certaines tendances de fond se sont accentuées ces dernières années :

L’épuisement des nappes phréatiques : le niveau des nappes phréatiques est devenu préoccupant dans certaines régions du globe.
La pollution : La croissance, le développement industriel et démographique, l’agriculture en déversant de plus en plus d’eau non traitée contamine l’eau potable et les rivières, fleuves et nappe phréatique,
La dérégulation climatique : les catastrophes naturelles se multiplient, 90 % d’entre elles sont liées à l’eau. L’élévation du niveau de la mer devient préoccupante : 2 personnes sur 5 vivent aujourd’hui dans des zones susceptibles d’être inondées …
L’appauvrissement des sols : sécheresse en Afrique de l’Est et en Amazonie due à la déforestation à grande échelle …
La croissance démographique :  En 2030 la population mondiale aura besoin de 55 % de nourriture en plus, ce qui se demandera plus d’irrigation (principale consommation d’eau douce). 2/3 de la population mondiale vivra dans des villes, entraînant une augmentation de la demande en eau et en assainissement considérable, 2 milliards de personnes environ devraient vivre dans des bidonvilles.

 

L’eau, défi du XXIeme siècle

La question de l’eau est prioritaire à bien des égards, c’est une des priorités des objectifs du millénaire de l’ONU. L’état actuel est préoccupant sur au moins deux champs :

Sanitaire : 1ere cause de mortalité dans le monde  l’eau (pénurie ou mauvaise qualité). Chaque année, erellions de personnes meurent de maladies causées par une eau de mauvaise qualité (choléra, diarrhée, paludisme, typhoïde …) qui ont tué 3,1 millions de personnes dans le monde en 2002. 90% des victimes avaient moins de cinq ans. On estime que quelque 1,6 millions de vies pourraient être sauvées chaque année si l’on améliorait les conditions d’accès à l’eau potable, les services d’assainissement et l’hygiène.

Géopolitique : Dix pays concentrent 60 % des réserves en eau (en tête le Brésil et la Russie), 80 pays (Afrique et Proche-Orient surtout), soit 40 % de la population mondiale, souffrent d’une grave pénurie. La question de l’eau au Proche Orient est explosive, plus encore que celle du pétrole et soulève des tensions entre notamment Israël et les pays arabes.

Le dilemme du choix du type de gouvernance

La « crise de l’eau» est due à une mauvaise gouvernance, car disponible gratuitement dans le milieu naturel, l’acheminement d’eau vers les consommateurs ou son évacuation demande des investissements colossaux, ainsi que des dépenses de maintenance et d’entretien considérables. Autour de l’eau beaucoup de questions de première importance gravitent : santé, sécurité alimentaire, développement économique, utilisation des sols, préservation des écosystèmes …
Un marché mondial qui suscite beaucoup de convoitise. Au regard des investissements nécessaires, la privatisation des services de l’eau a été encouragé par nombre d’organisations internationales et de décideurs mondiaux qui ont ainsi contribué à développer du coup des rentes de situation pour des fermiers multinationaux de plus en plus puissants. Envers du décor, ces entreprises redoutent les aléas  politiques et leurs conséquences financières.  Du coup, selon les situations locales, divers types de modèles économiques plus ou moins vertueux ont été développés : le tout privé, le tout public, ou des solutions  mixtes basées sur un partenariat privé / public … Les avis du Conseil Mondial de l’eau, organisateur du Forum Mondial, qui regroupe nombre de professionnels (type Veolia, Suez notamment) sont contreversés et s’opposent quelquefois à ceux de certaines O.N.G.

Pour sauver d’une mort programmée des millions de personnes, les besoins financiers sont considérables et dépassent le simple cadre de l’eau. La réponse doit être multilatérale et politique. Il faut des moyens financiers considérables, mais également des institutions adaptées et compétentes, un cadre politique, juridique ou règlementaire stable, des structures et infrastructures efficaces, une transparence au niveau de l’information financière ou sanitaire … Une vie démocratique saine donc, qui ne favorise pas forcemment l’enrichissement des multinationales. Le bouleversement politique en cours en Amérique Latine peut ouvrir des perspectives si la corruption ne s’en mêle pas !

Reste à envisager des solutions adaptées à chaque région et à chaque pays afin de contribuer à moins gâcher cette ressource essentielle qu’est l’eau, mieux la gérer, l’économiser … Des pistes à explorer où que l’on soit sur la planète bleue y compris dans nos villes pour « penser globalement et agir localement » car :

Comme le dirait Candide :  » il faut que chacun cultive son jardin … »


Pour télécharger le Rapport Mondial des Nations Unies « L’eau, une responsabilité partagée » : http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001444/144409F.pdf

Eden’s new : l’empreinte écologique

Dis moi quelle est ton empreinte écologique, je te dirais qui tu es …

Une telle citation pourrait faire sourire et pourtant. Que ce soit pour se nourrir, se déplacer, se loger ou gérer ses déchets, l’homme prend à la planète des ressources naturelles afin de les consommer. Tout allait bien jusque là, les ressources de la Nature semblaient inépuisables, l’époque est révolue … définitivement. La planète s’appauvrit, une tendance qui s’emballe et qui est soulignée par la notion d’empreinte écologique.

 L’empreinte écologique est un indicateur estimant les ressources naturelles utilisées. Il permet de mesurer directement l’influence de l’homme et surtout de son mode de vie sur la planète. Si nous plaçons les résultats de chaque pays en perspective des 10 milliards d’habitants estimés pour 2050, avec pour base la croissance économique mondiale actuelle, l’empreinte écologique permet de dégager les enjeux à long terme et suggère les modifiations à apporter dans notre mode de développement afin de ne pas consommer plus que ce que la planète nous offre.

De quoi remettre en cause beaucoup de certitudes sur la qualité et la supériorité de notre mode de vie vis à vis d’autres continents, plus défavorisés. La sagesse et l’intelligence, ne sont pas forcemment là où on les attend… Pour l’instant, tout est partage et la dégradation des uns (les riiches) concernent directement et au premier chef les autres (les pauvres), qui n’y peuvent malheureusement mais …

Si le monde consommait comme :

un Américain, il faudrait 6,8 planètes pour subvenir aux besoins de la population mondiale

un Européen, il faudrait 3,4 planètes pour subvenir aux besoins de la population mondiale

un Chinois, il faudrait 0,55 planètes pour subvenir aux besoins de la population mondiale (???)

 un Africain, il faudrait 0,45 planètes pour subvenir aux besoins de la population mondiale

 

Le H51N, Epidémie ou pandémie ?

La grippe aviaire risque fort d’être le sujet de discussion favori des prochains mois. Son virus qui suit la longue route des oiseaux migrateurs et du printemps est désormais aux portes de l’Europe. Sa présence en Turquie est avérée, pays depuis l’origine des temps situé à la confluence de l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Le risque de propagation est réel et préoccupant car cette maladie peut atteindre des pays sans aucune infrastructure sanitaire et vétérinaire digne de ce nom (pays africains notamment), ce qui pourrait entrainer à terme une situation catastrophique.

 

 

La grippe aviaire (ou grippe du poulet) ?

Cette maladie contagieuse est provoquée par un type de virus qui s’ils n’infectent initialement que les oiseaux (et rarement le porc) peut dans certains cas franchir la barrière des espèces et s’attaquer à l’homme.
Chez les oiseaux domestiques cette infection provoque deux formes de maladie différentes. Une à la virulence extrêmement faible et qui ne provoque que des symptômes bénins (pouvant facilement passer inaperçue), l’autre avec des conséquences beaucoup plus dramatiques ; ce qui est le cas actuellement avec le virus H5N1.
Problème majeur, la capacité du virus le plus begnin à muter jusqu’à devenir hautement pathogène. Il peut alors toucher différentes espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques en se propageant et à un certain degré, ses souches, sont susceptibles de franchir la barrière des espéces et d’infecter d’autres animaux, des mammifères ou l’homme.
C’est le cas actuellement dans certains pays ne disposant pas de circuit sanitaire performant. Il peut suffire alors d’un contact direct ou indirect (déjections …) avec des oiseaux infectées pour l’attraper. Une situation dramatique qui se déroule aujourd’hui en Asie du Sud Est et qui a déjà fait de nombreuses victimes. Facteur aggravant et particulier à cette Région du globe, la pratique d’un élevage traditionnel de volailles ou les basses-cours vivent à prosmicuité des habitations et des enfants et le nombre important de ces « élevages » (notamment en Chine).
Dans le cas d’une telle épidémie, tout contact entre l’homme et animal doit être absolument évité ; les différentes espèces domestiques séparés et les oiseaux sauvages tenus à l’écart ; ce qui explique les mesures de confinement proposées. Il faut être également très vigilant sur les mouvements des animaux, des denrées alimentaires et des populations.

Pour autant, et heureusement, le virus H5N1 n’est pour l’instant pas transmissible de l’homme à l’homme, l’épidémie est circoncisse à l’animal, et ne peut être transmissible que par l’animal. Une pandémie humaine ne surviendrait que si le virus mutait jusqu’à devenir contagieux pour l’espèce humaine (nouveau type de virus), ne se propageait facilement (de l’homme à l’homme) et s’accompagnait d’une mortalité élevée, ce qui n’est pas le cas.

Certes le virus H5N1 est un nouveau virus, s’est propagé à plus d’une centaine de personnes mais aucun cas de transmission entre les hommes n’a été signalé. Ce qui n’écarte pas pour autant le risque de voir ce virus acquérir cette capacité en mutant , tant que circulera l’épidémie.

Une mobilisation générale

La propagation du virus H5N1 de la grippe aviaire confirme que cette maladie est un problème international qui exige une réponse rapide à l’échelle mondiale, le virus comme le nuage de Tchernobyl (nous l’avons appris à nos dépens) ne s’arrêtera pas aux frontières des états.
Réunis à Pékin, 130 pays et la Banque Mondiale ont décidé d’investir 1,6 milliard d’euros dans cette véritable course contre la montre afin d’attaquer le mal à la source avant qu’il ne se propage de manière incontrôlée. Ce qui implique tout à la fois : d’améliorer la qualité des services vétérinaires, d’abattre systématiquement des oiseaux lorsqu’un foyer infectieux est détecté, d’aider financièrement les éleveurs de volailles touchés par cette mesure, de renforcer le dépistage et de mettre au point un vaccin pour les bêtes et les hommes. Combattre le mal à la racine, chez l’animal est le moyen le plus efficace d’éviter une mutation du H5N1 qui pourrait provoquer une pandémie.

En France, les signes avant coureurs de l’inquiétude des autorités se sont manifestés : mesures de confinement (afin de limiter au printemps tout contact avec les oiseaux migrateurs) et décision, somme toute spectaculaire vu l’importance du lobby des éleveurs (on connaît son influence sur le gouvernement en place), de ne pas accepter au Salon de l’agriculture 2006 de volatile.
L’heure n’est certes pas à la panique, mais à l’inquiétude et au principe de précaution. Car les chiffres donnés par l’Institut de veille sanitaire (InVS) dans ses Bulletins hebdomadaires deviennent au fil des semaines des plus spectaculaires : en l’absence de traitement ou de vaccin, la grippe aviaire pourrait concerner prés de 15 millions de personnes et provoquerait 118.500 décès, dont plus de 20% chez les populations à risque (personnes âgées, malades, jeunes enfants et femmes enceintes). Notre pays consitute un stock de traitements (est il suffisant se demande certains journaux aujourd’hui ?) mais l’étude de l’évolution de l’épidémie dans certains pays touchés doit nous rassurer quelque peu, les procédures déjà évoqués précédemment ayant permis de limiter considérablement et avec efficacité l’épidémie ; signalons que les pratiques sanitaires et médicales sont dans nos pays heureusement différentes !

Fort heureusement, le virus H5N1 n’aime pas la chaleur. La température de 70° C (en tout point de l’aliment) le tue. Au saignant, il faudra peut être bientôt désormais préférer le tout cuit ! (dommage pour les amateurs de magret); se méfier également des œufs, porteurs potentiels du virus  (rappel : un jaune liquide n’est pas cuit !) .
Rester vigilant sur un risque trop souvent sous estimé, la contamination croisée ou le mélange (direct ou indirect) de morceaux de volailles contaminées avec d’autre produits sains … Une contamination qui concerne également les surfaces en contact (tables, mains) lors des manipulations. Un nettoyage à base de savon s’impose dans ce cas de figure.

 

Quelques pistes de réflexion plus générales …

La mondialisation des échanges (personnes et biens) fait qu’aujourd’hui une épidémie ne peut se limiter à un seul pays. A un moment donné elle se propagera jusqu’à atteindre d’autres frontières ou Continents. Au regard de l’écart  Nord / Sud qui s’accroit de jour en jour, l’application du simple principe de précaution impose plus que jamais aux pays riches d’être solidaires des pays pauvres et de se sentir concernés du sort de leurs habitants.
Le principe d’ingérence sanitaire développé en France par DSK s’impose ici de lui même, il devient du coup même, principe de précaution.

La communauté internationale doit apporter de toute urgence son soutien financier afin de créer un minimum de structures sanitaires, qui doivent comprendre également des vétérinaires et des spécialistes de la santé animale dans les pays où elles n’existent pas.
Aprés la peste et le rat, la tremblante du mouton, la vache folle, arrive la grippe aviaire. L’heure n’est plus aux économies, il faut constituer une première ligne de défense contre ce type de virus. Le temps qui passe nous a démontré que la barrière des espèces est une ligne Maginot qui peut être contournée. Il faut maîtriser dans les meilleurs délais l’attaque virale afin de ne pas leur laisser le temps à un virus de muter !
Le développement d’un élevage intensif, permettant de produire plus au meilleur coût en s’affranchissant de certaines normes sanitaires ou garanties montre une fois de plus ces limites.

La recherche médicale comme l’industrie pharmaceutique ne doit pas privilégier les circuits les plus rentables. C’est de la responsabilité des états et des organisations internationales d’imposer les vrais priorités. Les maladies virales qui touchent actuellement les africains (SIDA) ou les chinois (H51N) peuvent demain si on n’intervient pas en temps et en heure nous toucher.

Le réchauffement de la planète peut avoir à terme des résultats catastrophiques. Les barrières climatiques s’estompant, certaines souches de virus jusque là tropicaux ou exotiques (Ebola par exemple) pourront dans un futur proche muter beaucoup plus facilement et toucher des populations de moins en moins préparées

Une affaire somme toute assez exemplaire de notre époque, non ? Et qui démontre qu’en dehors du Développement Durable, point de salut !

 

En 2006 une Europe moins vert pale …

Si le mois de janvier est celui des bonnes résolutions, revenons sur celles relatives à la lutte contre l’effet de serre, au niveau européen … Il est vrai que l’objectif affiché par l’Europe lors de la signature des accords de Kyoto était ambitieux : passé de 5% en 1997 à 12% en 2010 de consommation d’énergie issue de l’énergie renouvelable ; où en est on à mi parcours ? C’est la question à laquelle répond régulièrement EurObserver, bureau d’études spécialisés dont les baromètres publiés, à défaut de faire la pluie et le beau temps font référence.

Fin 2004, l’Europe en était à 5,6% … Des progrès sont à faire, indéniablement avant 2010 … Et la France dans ce contexte ?

 Placée bien loin des pays aux avants postes (Allemagne et nations scandinaves), notre performance est encore plus à relativiser lorsqu’on la compare au niveau moyen européen …

Les résultats sont édifiants sur trois indicateurs caractéristiques de :

  • la filière bois : (TEP/ habitant) 0,15 contre 0,12,
  • l’énergie solaire : la surface en capteurs solaires thermiques en mètre carré pour mille habitants : 13,2 contre 33,7
  • l’éolien : production d’électricité (kWh / habitant) 9,7 contre 118 …

Si l’on compare avec l’Allemagne qui n’est pourtant pas plus ensoleillée (on le saurait …)  ou balayée par le vent, nous sommes toujours moins exemplaires avec : pour le solaire 75 m2 pour les allemands (13,2 pour la France), et l’éolien 274 kWh/ hab (10 pour la France).

Un élément positif dans toutes ces données, de quoi nous motiver pour les prochains mois … Notre marge de progression !