Electrification de Trilport / La Ferté Milon, #gameisover …

Le message de Jean François Parigi, Président du Conseil Départemental de Seine et Marne confirmant l’adoption dans le cadre du protocole d’accord entre l’Etat et la Région Ile de France de l’électrification de la ligne Trilport / La Ferté Milon est une belle annonce et une magnifique victoire pour nos territoires.
C’est la démonstration par l’exemple que les seuls combats perdus, sont ceux que l’on ne mène pas et que rien ne vaut le travail collectif et la coalition des énergies.
A titre plus personnel, c’est la concrétisation de plus de 20 ans d’engagements sur ce dossier mené notamment avec les différents Collectifs d’usagers et le soutien de plus en plus d’élus au fil des années.
Je tiens à saluer le travail de Jean François Parigi, celui de Valérie Pécresse et remercier le ministre des transports Clément Beaune pour son écoute bienveillante.

Notre rôle en tant qu’acteur de territoire oubliés, loin des démagogies de tout ordre, est d’agir, travailler, y compris dans l’ombre, afin d’apporter des solutions et faire avancer nos dossiers pas à pas. C’est ainsi que nous ouvrirons de nouvelles perspectives, élargirons le champ des possibles de nos concitoyens. Nous ne pouvons le faire qu’ensemble car rien ne vaut le travail d’équipe.

C’est ainsi que nous améliorerons le présent, tout en préparant l’avenir. C’est la seule méthode pour réconcilier nos concitoyens avec la Politique …  Là est l’essentiel, là est bien l’urgence.

Continuer la lecture de « Electrification de Trilport / La Ferté Milon, #gameisover … »

Ligne P, travaux : la question de l’acceptabilité sociale est posée

De janvier à juin 2024, le quotidien des usagers de la ligne P en soirée : bus de substitution

Quoi de neuf sur la ligne P ? Rien de très enthousiasmant, les conditions de transport quotidiennes des usagers sont toujours aussi dégradées et tristes que la météo pluvieuse de novembre et décembre : retards, annulations, travaux, bus de substitution …

Pour ce qui concerne l’électrification, le travail de fond se poursuit, inlassablement, à bas bruit. Il nous faut encore et toujours argumenter pour faire évoluer les positions des uns et des autres dans le bon sens. Travail partagé désormais avec le département et la Région, tant la réussite de la mobilisation de Trilport du 14 octobre dernier a souligné la dimension emblématique et symbolique de l’électrification Trilport / La Ferté Milon.
Le rôle d’un élu, c’est aussi et surtout cela, contrairement à ce que beaucoup pensent. Rien ne tombe tout seul du ciel, aucun ruissellement. ici. Il faut simplement ne jamais rien lâcher, multiplier prises de contacts et rencontres, repérer les obstacles à lever un à un, rechercher les partenariats, alliances ou subventions éventuels, argumenter et convaincre, toujours et encore convaincre, en privilégiant une logique, « gagnant / gagnant », voilà le job …
Des dernières semaines riches en échanges de tout ordre et au plus haut niveau (jusqu’à la Première Ministre) … J’ai le sentiment qu’enfin les lignes bougent. Le projet d’électrification de la ligne Trilport / La Ferté Milon a avancé comme jamais en 2023, y compris si les planètes ne sont pas encore tout à fait alignées …

C’est ce que je crois lire en creux dans la réponse de Clément Beaune suite aux échanges que nous avons eu ces derniers mois (voir plus loin). J’avais rencontré le ministre des Transports lors de sa venue à Meaux en février dernier, puis quelques semaines après, dans le cadre d’une audience accordée à une délégation de l’Association des Petites Villes de France à laquelle je participais en qualité de Vice-Président. J’y avais évoqué les relations « difficiles » entre collectivités et SNCF Réseau et l’absence totale de concertation sur l’échéancier, la priorisation et l’intensité des travaux décidés par le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire français.
L’ampleur des contraintes liées à ces multiples travaux provoque l’exaspération croissante et légitime d’usagers confrontés à une dégradation continue de leurs conditions de transport, notamment en Ile de France. Contexte qui altère durement et en profondeur la vie sociale, professionnelle et familiale de chaque famille, surtout de celles vivant dans la grande couronne.

En matière de travaux en Ile-de-France (70 % de la circulation nationale de la SNCF) 2023 constitue une véritable « annus horribilis » : jamais autant de travaux en si peu de temps n’avaient été lancé.
Si le déraillement mortel de Brétigny-sur-Orge, il y a un peu plus de dix ans, a provoqué un électro choc salutaire, il a fallu cependant patienter plusieurs années avant la montée en puissance d’une rénovation du réseau que nous attendions depuis longtemps et dont personne ne conteste l’urgence après plus de 30 ans de sous-investissement sur les trains du quotidien au profit des lignes à grande vitesse.
A ces travaux de rénovation indispensables à la sécurité des voyageurs et l’efficience de nos mobilités, s’ajoutent toute une succession de chantiers impactant directement l’ensemble du réseau francilien : Grand Paris Express (4 nouvelles lignes, 68 gares, 200 km de voies, CDG express (8 km de voies nouvelles), prolongement du RER E à l’ouest (55 km de voies nouvelles et rénovées), infrastructures liées aux JO et JOP d’été de Paris 2024 …

Pour les usagers de la grande couronne, aujourd’hui c’est triple peine :
– Dégradation continue et croissante de conditions de transport pourtant déjà pas fameuses initialement, loin s’en faut ;
– Les améliorations porteront principalement sur la petite couronne. Aucune perspective d’amélioration ne concernant la desserte de la Grande couronne, pourtant la plus sinistrée. Deux exemples, la priorité donnée au CDG Express (35 000 passagers / jour) vis-à-vis du million d’usagers du RER B ou l’absence de réponse officielle du gouvernement sur l’électrification Trilport / la Ferté Milon …
– L’impact sur la vie sociale devient de plus en plus prégnant et intolérable avec la disparition des trains en soirée remplacée par des bus de substitution. La situation dégradée est désormais la norme ;

La question de l’acceptabilité sociale se pose et se doit d’être considérée désormais comme un enjeu majeur, sinon un préalable. Elle est de plus en plus présente face à l’absence de perspective d’amélioration proche, à la dégradation continue des conditions de transports du quotidien, et à l’impact sur la vie sociale notamment des jeunes générations ne pouvant plus se rendre sur Paris en soirée …
Je l’ai rappelé aux représentants de SNCF Réseau, d’Ile de France Mobilités et du Transilien lors de notre dernière réunion, soutenu par les associations d’usagers et les autres élus participants à cette réunion.

Ces contraintes influent directement sur le moral des habitants de nos territoires qui se sentent oubliés et relégués. N’oublions jamais les conséquences de tel ressentis dans les urnes.
Un sondage d’Odoxa publié le 12 novembre souligne cette dégradation. En Ile de France près d’un habitant sur deux (44 %) considère que l’accueil des Jeux Olympiques est une mauvaise chose (ils n’étaient que 22 % à exprimer cette opinion en septembre 2021), l’essentiel de l’inquiétude (81%) provenant principalement de la problématique «mobilités » ; or la feuille de route des travaux planifiés par SNCF Réseau jusqu’à l’été risque fort d’amplifier ce désamour croissant.
Il devient urgent d’aborder, frontalement si nécessaire, avec SNCF Réseau la séquence qui suivra les Jeux Olympiques et Paralympiques, qui se doivent être une belle fête populaire, afin d’alléger le poids et la pression des contraintes quotidiennes subies par les usagers.

Les arbitrages effectués ne peuvent plus se limiter aux seuls critères et priorités techniques mais tenir compte des conséquences sociales plus que déstabilisatrices qui y sont liées.
Les élus des territoires exigent d’être entendus sur ce point : la question de l’acceptabilité sociale doit être au cœur d’une véritable concertation entre SNCF Réseau, opérateurs et territoires.

Eléments de réponse du ministre des Transports, Clément Beaune aux demandes exprimées par le Maire de Trilport

Continuer la lecture de « Ligne P, travaux : la question de l’acceptabilité sociale est posée »

La flamme paralympique s’arrêtera à Trilport

Trilport est une des deux villes Seine et Marnaises sélectionnées, avec Fontainebleau, parmi une cinquantaine de l’hexagone pour accueillir la Flamme Paralympique en aout prochain.
Cette désignation eu égard à la taille de notre commune constitue une belle reconnaissance du travail collectif mené depuis plusieurs années en faveur d’une pratique sportive populaire, ouverte à toutes les générations qui n’oublie pas d’être inclusive.
Je suis d’autant plus heureux que l’esprit des jeux paralympiques est totalement en phase avec les valeurs que les bénévoles de nos associations sportives, les enseignants des écoles et du collège, les élus et services municipaux portent et défendent au quotidien.
Aucune gloriole cependant, nous savons évidemment que nous avons encore ’énormément à faire pour rendre notre ville plus inclusive, y compris si cette dimension est déjà très présente dans les équipements publics municipaux.

Cette désignation ne doit rien au hasard et repose sur trois facteurs principaux :

Un équipement adapté à la pratique sportive inclusive. Les officiels du département et du Comité Olympique et Paralympique l’avaient constaté lors de la semaine paralympique à Trilport où nous avions réunit plus de 300 élèves des classes ULIS de 24 collèges du département. Jean François Parigi Président du Département et son équipe avaient été impressionnés par la qualité des installations mises à disposition, leur adaptabilité et l’organisation proposée.
La réalisation du complexe sportif est le fruit d’un travail collectif et collaboratif mené par les élus et initié durant des années avec les différentes catégories d’utilisateurs : responsables associatifs, enseignants (collège et écoles) ou agents de la ville en charge de l’entretien et de la maintenance du site.
Chaque année nous avons veiller à améliorer progressivement l’expérience utilisateur afin de concevoir une structure mutualisant ses différents plateaux sportifs, favorisant une pratique inclusive ouverte à toutes les générations : de la maternelle aux seniors. Le tout en tenant compte des moyens financiers très limités de notre commune.
Le site constitue désormais un véritable poumon vert qui permet à toutes les générations d’habitants du territoire, bien au delà de Trilport,, de s’épanouir dans la pratique sportive, de compétition ou de loisir.
Il convient d’associer à cette réussite toutes les énergies positives qui ont oeuvré depuis une vingtaine d’années : bénévoles, élus et services municipaux … Rien ne vaut l’intelligence collective

Une histoire humaine et d’amitié. Je n’oublie pas que l’attention particulière que nous apportons à cette dimension inclusive nous la devons en grande partie à l’action de Michel Boudon comme sportif et élu.
Amputé des deux jambes après un accident de moto, Michel s’est lancé à fond dans la pratique du handbike, créant l’association « Traces » afin de partager cette passion, et s’était fixé un pari fou qu’il a tenu : rallier avec des cyclistes valides notre ville jumelée d’Engen pour fêter les 10 ans du jumelage, soit 450 km tout de même ! Puis Il s’est lancé dans un nouveau challenge, devenir le premier français en fauteuil roulant à décrocher une ceinture noire en 2009, là encore bingo ! Réussite à laquelle il convient d’associer l’US Trilport Judo qui l’a accompagné avec enthousiasme dans cette aventure.
Impliqué dans la vie de la commune, occupant des responsabilités d’adjoint à mes cotés dans l’équipe municipale, il a changé notre perception du handicap, organisant avec succès durant de nombreuses années et la participation de nombreux internationaux handis un rendez vous annuel de sport adapté. Michel a ouvert la voie …

Promouvoir le sport scolaire ouvert au handicap. Voie reprise depuis par les enseignants des écoles et du collège. Trilport s’honore de soutenir la pratique du sport scolaire et met à la disposition des équipes pédagogiques ce magnifique outil qu’est le complexe de la Noyerie. Objectif complémentaire : promouvoir et développer l’inclusion par le sport, dans le cadre notamment des classes ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) présentes dans nos écoles et au collège.
Le collège a ouvert en 2021 la première section de sport partagé de Seine-et-Marne et de France, et rafle régulièrement depuis des années, et ce dans plusieurs catégories, de nombreux titres de champion de France UNSS.
Au delà des titres, il faut saluer les valeurs apportés par la pratique du sport partagé : des rencontres entre des équipes composées d’élèves valides et d’élèves en situation de handicap, partageant le même objectif et les mêmes émotions.

Le Relais de la Flamme Paralympique constitue un véritable évènement et promet d’être un moment d’une intensité exceptionnelle. Nous le préparerons avec nos moyens, sans démesure, mais avec coeur, enthousiasme et énergie.
Le plus important est de fairede ce moment une fête populaire, en harmonie avec les valeurs promues par le sport paralympique : engagement, excellence, égalité, respect, amitié, inclusion et partagé …
Comment ne pas être fier pour sa ville d’un tel honneur ? J’apprécie à sa juste mesure cette reconnaissance du travail collectif que nous menons depuis tant d’années en direction de toutes les générations et des scolaires afin de promouvoir des pratiques sportives qui n’oublient pas d’être inclusives et de permettre à chacun quelque soit son êge ou ses difficultés d’utiliser et partager les équipements déployés dans ce lieu de vie diffuseur de bien être et de lien social.

Ligne P : « Soyons réalistes demandons l’impossible »

La manifestation organisée gare de Trilport en partenariat avec le département de Seine et Marne a été une vraie réussite, très bien relayée par les médias (presse quotidienne régionale, radios locales, BFM et FR3 Ile de France).
Objectif de la mobilisation : obtenir de l’État et de SNCF Réseau, les financements nécessaires à la réalisation de l’électrification de la liaison Trilport / La Ferté Milon, dernière ligne d’Ile de France à ne pas l’être encore.
Un combat pour l’électrification je mène depuis 2004 aux cotés des différents comités d’usagers qui se sont succédés. Il en a fallut du temps et de l’énergie pour sensibiliser, argumenter, échanger, convaincre, fédérer afin de faire avancer pas à pas ce dossier, trop souvent contre vents et marées et malheureusement toujours contre SNCF Réseau. Mobilisation dont ce blog s’est souvent fait l’écho, Aussi j’ai été très sensible à l’attention de Jean François Parigi, Président du Conseil départemental lorsqu’il m’a proposé de lancer la campagne de mobilisation du département de Seine et Marne à Trilport.

Cette manifestation est la meilleure illustration, bien au delà du symbole, que l’électrification est désormais un enjeu collectif et partagé. Le nombre et la qualité des élus présents à Trilport l’atteste ; outre Jean François Parigi, nous avons accueilli Valérie Pécresse, les présidents des agglomérations du Pays de Meaux et de l’Ourcq (Jean François Copé et Pierre Elboode), le Vice Président du département en charge des mobilités Brice Rabaste, de nombreux maires ou conseillers départementaux et régionaux, Céline Le Frère Maire de La Ferté Milon et Aurore Sancier représentante emblématique des usagers de cette ligne.
L’électrification de la ligne Trilport / la Ferté Milon est désormais une priorité pour l’Ile de France, ce qu’a rappelé Valérie Pécresse. La région s’engageant concrètement dans le financement des études et de sa réalisation, en faisant une priorité du Contrat de Plan avec l’État et de son Schéma Directeur.
C’est un véritable combat pour l’équité territoriale et le respect des habitants de nos territoires de la Grande Couronne que nous menons. Nous ne sommes pas des « sous citoyens » et avons droit également à des conditions de mobilité dignes, robustes, sobres et efficientes. Dans notre république, il ne peut y avoir de « petites lignes » destinées aux « petites gens » mais des mobilités qui se doivent d’être inclusives et durables dans tous les territoires et pour tous les habitants.
Précisons que l’électrification ne concerne pas que les 5 000 usagers de La Ferté Milon, mais bien tous les voyageurs de la ligne P jusqu’à Chelles. Elle seule permettra de déployer de nouvelles liaisons directes vers Paris pour le Pays de Meaux (110 000 habitants) lors des heures de pointe du matin et du soir, soulageant les usagers d’Esbly, Lagny, Vaires, d’autant que la situation risque fort d’empirer avec l’arrivée du Grand Paris Express.

L’état se doit de faire preuve d’un minimum de cohérence et de responsabilité. Exiger de nos territoires, du fait notamment de la loi SRU, de se développer, construire de nombreux logements, accueillir de nouvelles familles, impose de poser le préalable des infrastructures nécessaires, dont prioritairement celles liées aux mobilités. Faut il rappeler les investissements publics massifs, se chiffrant en milliards d’euros, consacrés aux travaux du réseau du Grand Paris Express, à la liaison CDG Roissy, au prolongement de lignes de métro, bientôt aux RER métropolitains ? Autant de travaux qui impactent et dégradent nos conditions de transports depuis de trop nombreuses années, sans aucune perspective pour l’instant d’un simple retour à la normale.
Il ne peut y avoir d’Ile de France à deux vitesses, celle du Grand Paris et celle des territoires dits périphériques ou « servants », condamnés à galérer au quotidien, à accueillir les déchets du Grand Paris et les infrastructures que ce grand territoire se refuse d’accueillir !
La ligne Trilport / La Ferté Milon est la dernière à rouler au diésel ; les engagements de l’Etat en matière de neutralité carbone et de réduction des émissions de GES ( 21 % d’ici 2030, par rapport à 2015) sont pourtant clairs et doivent se traduire concrètement sur le terrain, comme le rappelle l’excellente analyse ( Infrastructures de transport : le chantier commence) de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) . Le gouvernement veut consacrer 100 milliards d’euros pour une « nouvelle donne ferroviaire » suite au rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) dédiés notamment à la régénération du réseau existant et à sa modernisation, composante significative de la facture de l’électrification selon SNCF Réseau, qui demande aux collectivités de financer ce que dans le cadre normal de ses missions il n’a pas réalisé afin de privilégier sans nul doute les travaux du CDG express.

Autre élément, certainement plus symbolique, mais ne parlons nous pas de deniers publics ? Pour accéder à la Cité Internationale de la Langue Française de Villers Cotteret, comme l’a rappelé excellemment Céline Lefrère, Maire de La Ferté Milon, la ligne P est encore le meilleur moyen de s’y rendre à partir de Paris et ce sans utiliser sa voiture particulière.

Il faut souligner, c’est ll’ADN même de cette mobilisation, que la situation devient intenable au quotidien pour les usagers : trains bondés, manque de ponctualité et fiabilité, inconfort, multiplication des pannes, développement des bus de substitution … Combien de générations d’usagers ont été ainsi sacrifiées ? Le pire est que les conditions de transport des habitants de la Ferté Milon se sont dégradées ces dernières années. Comment partir chaque matin sereinement au travail, au lycée, à la fac, si l’on a pas la certitude de revenir chez soi à l’heure, sans problème ?

Cette mobilisation ne fait que commencer. Nous ne lâcherons rien, tant l’électrification constitue une urgence vitale pour nos communes. Nous avons appris de nos relations avec l’État que les seuls combats perdus pour les territoires, dits « périphériques » aux yeux de certains mais lieu d’épanouissement et d’innovation pour celles et ceux qui y vivent, sont ceux qui ne sont pas menés avec détermination par leurs élus de terrain.

Le titre de ce billet reprend la conclusion de l’intervention de Jean François Parigi citant un fameux slogan de 68, ce qui dans la bouche d’un gaulliste aussi convaincu que lui indique que l’heure est bien à la mobilisation générale.

Revue de Presse

Reportage BFM

Le Parisien

Actu.fr « La Marne »

2/2 Éducation : « additionnons et ne divisons pas »

Si Olivier Véran, suite au départ de Pap N’Daye du gouvernement, souligne que les missions des ministres sont de « faire, faire savoir et pouvoir tenir le débat politique de l’Hémicycle », pour ce qui concerne les élus locaux impliqués sur les questions éducatives, c’est surtout la capacité du ministre à faire en privilégiant un travail collaboratif avec les collectivités qui importe, tant l’éducation est une responsabilité qu’ils partagent.
Certains en doutaient peut être, mais le bilan de Jean Michel Blanquer souligne combien il est important que chaque acteur de la communauté éducative, fut il ministre, enseignant ou maire (pour le 1er degré) se considère comme partie d’un tout et non le tout à lui tout seul.

C’est sur la concertation que nous attendons effectivement Gabriel Attal, tant les « stop and go » successifs subis par le système éducatif ces dernières années ont eu un effet délétère et démobilisateur contribuant sans doute à la triste situation actuelle : crise des vocations et des recrutements de professeurs, démotivation des équipes éducatives, affaiblissement du niveau des élèves, multiplication des sorties du système scolaire sans solution, problématique de l’école inclusive mais également les questions liée s au harcèlement scolaire … voilà sans doute pourquoi un Français sur deux n’a plus confiance aujourd’hui dans l’institution scolaire

L’Éducation constitue un enjeu majeur et stratégique pour le pays, challenge collectif qui ne concerne évidemment pas que le seul Ministre de l’Éducation nationale mais bien toute la communauté éducative.
Avant d’aborder les dossiers concrets que les Maires des Petites Villes, parmi les associations d’élus, ont proposé à Pap N’Daye d’aborder sur le fond, comment ne pas revenir sur les « émeutes urbaines » des dernières semaines ?
Ces évènements soulignent le divorce latent entre la société, au sens large, et des jeunes ayant perdu le fil de la citoyenneté. Si les Maires ont évidemment traité les conséquences de ces émeutes, souvent par la médiation, leur priorité est bien d’agir avant tout sur les causes.
Nul ne peut sortir indemne de cet épisode, c’est pourquoi la parole politique doit être mesurée et responsable, à la hauteur de l’enjeu. Soulignons que la grande majorité des émeutiers étaient des mineurs (collégiens et lycéens), réalité qu’il faut prendre en compte et qui atteste de l’urgence à réconcilier une partie de la jeunesse aux valeurs républicaines, elle constitue qu’on le veuille ou non l’avenir du pays.
L’école de la république, creuset de citoyenneté s’il en est, doit renouer au plus vite avec sa mission émancipatrice. Il n’est pas admissible qu’un jeune selon son origine, milieu social ou lieu de vie ne dispose pas de la capacité de trouver une juste place dans la société pour y exprimer toutes ses potentialités, du fait d’une assignation à résidence qui concerne trop de nos territoires.

L’école ne pourra seule relever ce défi. Au regard de l’importance de l’enjeu les élus locaux sont mobilisés pour accompagner toute politique éducative allant dans ce sens, tant leur rôle est complémentaire de celui de l’Éducation Nationale, surtout dans le 1er degré ; la moitié d’une scolarité complète ne s’effectue t’elle pas dans les structures scolaires mises en place par les communes ?

J’avais, au nom des Petites Villes et aux enseignements du COVID, interpellé le Ministre sur des problématiques liées au primaire nécessitant selon les élus des Petites Villes d’être abordés sur le fond :

  • Privilégier une appréhension globale de la gestion et du suivi des différents temps de vie des élèves dans une même journée scolaire (temps scolaire et péri scolaire) afin de rendre cette journée plus fluide, constructive et harmonieuse ;
  • Ne pas limiter l’accompagnement à la parentalité à la seule petite enfance. L’essentiel des « émeutiers » des dernières semaines étaient collégiens ou lycéens ;
  • Réfléchir collectivement à une approche éducative « hors école » afin de la rendre plus complémentaire de celle initiée à l’école : accompagnement scolaire ( le « travail personnel » constitue un discriminant social majeur), tutorat, accès à de nouvelles pratiques culturelles via la médiation et les usages numérique …
  • Agir pour une école plus inclusive, notamment et surtout en direction des enfants en situation d’handicap, qui sont en nombre croissant. Il est essentiel de faciliter le suivi administratif et les démarches des familles afin de leur éviter une véritable triple peine et de se pencher sur le devenir des sections ULIS ;

Nous devons collectivement remettre du sens et de la cohérence dans les actions engagées sur le terrain, afin d’aborder frontalement les fractures éducatives et culturelles que connaissent trop de nos territoires.
Cette volonté pour être concrétisée nécessite d’aborder ces problématiques de manière globale, transversale et non segmentée afin d’éviter tout mode « silotique » et de nous adresser aux causes profondes. Nous avons besoin de tous les partenaires, afin de faire lien, cohésion et sens ; un acteur aussi essentiel pour les collectivités que la CAF, doit être partie prenante de cette réflexion, tant elles les accompagnent dans les politiques locales liées à l’animation (le péri scolaire), à la jeunesse, au lien social ou au handicap déclinées sur le terrain.

Force est de constater que l’accumulation de dispositifs successifs lancés par les différents Ministres ces dernières années à eu tendance à disperser les énergies, diviser, parfois opposer, certains acteurs, faisant perdre lisibilité, crédibilité et confiance dans l’action menée sur le terrain.

Veillons à ne pas « gadgétiser » nos actions éducative et privilégions une démarche partagée concertée, réfléchie, lisible, cohérente et globale. Les communes comme toutes les collectivités (départements, régions) sont prêtes à accompagner le nouveau ministre dans ce chantier prioritaire pour le pays

Comme l’a écrit René Char « Additionnons et ne divisons pas »

1/2 Éducation : de l’école de la défiance, à l’école « faisons là ensemble … »

Dernière réunion de l’instance de concertation MEN / associations d’élus

Suite au dernier remaniement ministériel je tenais à évoquer le départ de Pap N’Daye du Ministère de l’Éducation Nationale. Il ne m’appartient certainement pas de juger du bien fondé du remplacement ou non d’un ministre par tel ou tel, mais il me semblait cependant honnête de souligner le plaisir que j’ai eu à représenter l’Association des Petites Villes de France, dans l’instance de concertation qu’il avait mise en place avec les différentes associations d’élus depuis de nombreux mois.
Je n’aborderais évidemment dans ce billet que la nature des relations entre la « maison Éducation Nationale », les collectivités et leurs associations d’élus, non l’action engagée au sein du ministère que ce soit auprès des enseignants, des programmes ou encore de la gestion des examens, hors de notre périmètre de compétence.

L’instance de concertation mise en place par Pap n’Daye s’est réunie plus de cinq fois en quelques mois, alors que nous n’avions jamais rencontré son prédécesseur en cinq ans. Lors de chaque réunion de travail, nous disposions d’un Ministre à l’écoute, ouvert au dialogue, n’oubliant pas que l’éducation est une responsabilité partagée, notamment avec les collectivités.
Les échanges, toujours directs, portaient sur les problèmes concrets rencontrés dans nos territoires et des questions de fond peu abordées jusque là, notamment pour ce qui concerne les spécificités liées à l’école primaire : carte scolaire, problématiques des différents temps de vie des élèves dans une même journée scolaire, école inclusive et accompagnement du handicap, complémentarité nécessaire entre action de l’éducation nationale et des collectivités, numérique éducatif …
Nous avions la parole libre, parfois même libérée, pour aborder à la fois le quotidien et le fond des problématiques relatives à l’éducation et avancer comme sur la carte scolaire (avec sur ce dossier de véritables résultats notamment pour les collectivités rurales) ; à des années lumière des polémiques médiatiques et attaques politiciennes ou procès en « déconstruction du pays et de ses valeurs» instruits tant par l’extrême droite que d’autres politiques s’en rapprochant ( wokisme, décolonialisme, laïcité …) qui ont accompagné l’action de Pap N’Daye depuis l’origine.

Faut il rappeler l’état dans lequel son prédécesseur avait laissé l’éducation nationale et l’absence totale de dialogue et de respect minimum qui avaient prévalu toutes ces années avec les collectivités ?
Une situation critique qui a atteint son paroxysme lors de la crise sanitaire, véritable point de non retour. Le concept « d’école de la confiance’’ lancé alors par Jean-Michel Blanquer marquant de fait une vraie rupture avec les collectivités locales, reléguées au rôle de simples prestataires et devant s’adapter, trop souvent du jour au lendemain, aux décisions en mode descendant prises de manière unilatérale par le Ministre dont les relations avec le monde enseignant étaient également plus qu’altérées.
L’école de la confiance aux yeux de trop d’acteurs de la communauté éducative devenant de fait celle de la défiance.


Il fallait absolument apaiser, écouter, échanger, retisser pour pouvoir construire … Pap N’Daye incontestablement l’a fait et rétablit, pour ce qui concerne les collectivités, une confiance considérablement abimée par les cinq années de pratique solitaire et autoritaire du pouvoir de Jean Michel Blanquer.
Les associations d’élus au regard de l’importance de l’enjeu éducatif qui constitue une priorité absolue à laquelle les collectivités consacrent beaucoup de moyens humains, logistiques ou financiers, ont répondu positivement à l’invitation du Ministre de participer à une instance de concertation d’un format inédit allant des communes aux régions.
Configuration permettant d’aborder de manière globale et transversale, pour les collectivités (de l’école au lycée), l’éducation, au sens le plus large, et les problématiques rencontrées concrètement au quotidien sur le terrain
Au fil de nos réunions, des désaccords sont évidemment apparus, ont été exprimés, des propositions émises … J’aborderais dans un prochain billet les problématiques soulevées par les Petites Villes qui n’ont toujours pas eu à nos yeux de réponses satisfaisantes, faute de temps certainement, tant il est difficile de traiter du fond en quelques mois pour rattraper 5 ans d’absence totale de concertation. Faut il rappeler la force d’inertie du système éducatif au niveau de son administration centrale évoqué il y a quelques années par un ministre l’ayant comparé à un pachyderme disparu depuis ?
Pour le reste Pap N’Daye a t’il disposé réellement des marges de manœuvre nécessaires pour lancer de nouveaux chantiers ? A écouter le Président aborder directement et frontalement les questions éducatives, ici ou là, au fil de ses déplacements, il est permis d’en douter, sans même vouloir aborder le bien fondé ou nom d’un débat sur le port de l’uniforme ?

L’enjeu éducatif, essentiel, se doit de mobiliser de manière constructive toutes les énergies positives. Pour les collectivités, la question est de savoir comment contribuer utilement à relever un défi aussi majeur pour le devenir de notre société et sa cohésion que celui de l’Éducation, au sens le plus global ? Une problématique allant bien au delà des seules structures scolaires, surtout aujourd’hui.
Les évènements des dernières semaines soulignent l’urgence d’agir, certes sur les conséquences, mais surtout sur les causes. Chacun doit pouvoir trouver sa juste place comme citoyen (droits et devoirs). L’école de la république ne doit laisser personne au bord du chemin et renouer avec sa mission émancipatrice dans tous les territoires qu’ils soient métropolitains, urbains, péri urbains ou ruraux.

Bienvenue au nouveau ministre, nous espérons que Gabriel Attal poursuivra la concertation initiée avec les collectivités par son prédécesseur, qui en ce domaine a vériatblement ouvert la voie. Nous avons tant et tant à faire ensemble sur le fond et dans tous les territoires, il y a urgence.

Les associations d’élus sont prêtes à s’engager afin de relever ce défi commun tant l’éducation est une responsabilité partagée.

« L’école faisons là ensemble »