Il y a un autre monde, mais il est dans celui ci

pollution.jpgL’heure au PS est à la préparation du Congrés … Grande effervescence devant l’éternel s’il en est … pour certains c’est le moment de se la jouer « tactique », histoire d’influer  « les rapports de force », comme ils l’ont appris dans une vie antérieure, chassez le naturel, il revient au galop !
Nous sommes nombreux à penser qu’un Congrés est  le moment privilégié d’exprimer des idées de fond et de traiter de l’essentiel, et non destiné à se limiter à  l’écume médiatique, à l’accessoire ou à la promotion des plans de carrières de quelques uns.
Il est grand temps d’ouvrir, non des parenthèses mais bien, les fenêtres pour se confronter à un monde qui mute, à une société qui se délite, une planète qui se fait la malle et se dérègle chaque jour un peu plus, et de proposer de nouvelles perspectives, car là est l’essentiel …

Les repères que nous proposons ne peuvent plus être ceux d’hier, ils sont pour beaucoup, même si on peut le regretter, obsolètes, l’ardente obligations qui nous incombe devant une société en plein bouleversement et de construire les nécessaires balises d’un présent qui conditionne notre avenir proche et la survie même de l’espèce humaine. Nous savons désormais que comme l’a si bien écrit Paul Eluard, s’il y a un autre monde à construire, ses racines sont dans celui ci.

Le Parti Socialiste doit faire sa mue idéologique autour de la question écologique, tant elle est centrale. Il n’est plus question de sous traiter la problématique environnementale ou de « verdir » un discours de portée « généraliste » bâti sur les idées du XIX eme siècle et la redistribution des richesses d’une croissance productiviste.
Nous pensons que l’urgence environnementale est la matrice qui s’impose désormais à tout projet politique dont la réelle ambition est de transformer la société aujourd’hui et encore plus demain : que ce soir sur les enjeux (ils sont vitaux pour l’espèce humaine), le périmètre (la planète tout simplement) mais aussi les contraintes à venir (cumulatives et irréversibles) qui toucheront d’abord les plus fragiles …

Pour nous, l’urgence environnementale doit être la matrice du socialisme du XXI eme siècle que nous devons collectivement construire en prenant le pouls d’un monde qui avance et se transforme un peu plus chaque jour, c’estle sens de notre motion :

Agir pour construire une planète plus durable et plus solidaire.

 

 

Texte de notre motion

L’urgence environnementale, matrice du socialisme du XXI eme siècle.

« L’heure n’est plus au subtil équilibre théorique entre les trois piliers historiques au cœur du rapport Brundtland ; ce modèle a vécu.

L’état de la planète exige un changement de cap radical au regard de l’accélération du réchauffement climatique et des menaces pesant sur la biodiversité. Nous sommes confrontés aux limites physiques d’une planète qui n’est plus en capacité de se régénérer et se dérègle : l’activité humaine consomme les ressources naturelles plus rapidement que la terre ne peut les régénérer et émet plus de CO2 que l’écosystème ne peut en absorber. Un point de non retour a été sans doute atteint.

Maintenir la hausse globale des températures sous le seuil de 2°C d’ici la fin du siècle nécessite de diminuer les émissions de GES de 40 à 70% d’ici 2050 et de les faire disparaître totalement en 2100, ce qui n’empêchera pas pour autant des perturbations climatiques majeures sur toutes la planète.

Notre développement se caractérise par une consommation quasiment sans limite : infrastructures, énergie, consommation d’espaces naturels et agricoles (pour la France en 5 ans c’est l’équivalent d’un département comme la Seine-et-Marne qui a disparu), ressources naturelles…

L’eau douce dont l’essentiel est stocké sous forme de glace ou de neiges éternelles ne représente que 2,5% des réserves d’eau de la planète ; il ne reste que 0,75% d’eau disponible pour la consommation, dont 2/3 consacrés à l’agriculture. L’eau est une de nos ressources les plus précieuses et les plus menacées ; plus d’1 milliard ½ d’humains n’y aura pas accès d’ici 2030 ; pénurie qui concerne également les régions où il pleut trop ; la part de la population mondiale en situation de stress hydrique passera de 40 à 60% en 2020.

Outre le changement climatique, les principales limites planétaires transgressées concerne le changement d’usage des sols (il faudrait conserver 75 % de couvert forestier, aujourd’hui il est estimé sur la planète à un peu plus de 60 %) et la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore assurant la fertilité des sols agricoles (utilisation excessive d’engrais, effluents des exploitations animales …) et il en va de même pour l’érosion de la biodiversité, menacée sur terre comme en mer du fait des pollutions, du réchauffement climatique et des  prélèvements excessifs dus à la pêche intensive. Comment tenir compte de l’irréversibilité et évaluer son cout pour la planète ?

 

Le Développement Durable, une matrice qui s’impose à tous  

Pour les socialistes, il n’est plus question de sous traiter la problématique environnementale ou de « verdir » un discours de portée « généraliste ». L’urgence environnementale est la matrice qui s’impose désormais à tout projet politique dont l’ambition est de transformer la société aujourd’hui et demain : sur les enjeux (ils sont vitaux pour l’espèce humaine), le périmètre (la planète) mais aussi les contraintes (cumulatives et irréversibles).

Définir un nouveau modèle de croissance

Nos pays se sont développés sans se préoccuper du coté périssable des ressources consommées et des conséquences des émissions de Gaz à effet de serre (GES); plusieurs phénomènes se télescopent : impact cumulatif des émissions de GES, développement des pays émergents désirant accéder au mode de vie « occidental », poussée démographique la terre comptera en 2050, 10 milliards d’habitants et beaucoup plus de pays développés.

Si l’idée d’une croissance exponentielle infinie a constitué jusqu’à aujourd’hui un moteur puissant, elle est révolue ; cependant Les caractéristiques de la planète ne sont pas celles de l’économie, une croissance peut être qualitative, et ses limites sont plus « intellectuelles » que « physiques ». Un autre mode de croissance, respectueux de la planète et des plus fragilisés favorisant l’émergence d’une économie durable est possible. Il peut contribuer à nous permettre de retrouver sens, optimisme en l’avenir et perspectives d’aller enfin vers des horizons plus sereins …

Assurer la transition énergétique

La politique énergétique, caractérisée par l’omniprésence des énergies carbonées entre dans une nouvelle phase : diminution des stocks sédimentaires facilement accessibles, contraintes liées à l’exploitation des nouveaux gisements, conventionnels ou non. Conséquence, le prix de l’énergie augmentera dans les prochaines années comme les émissions en GES. Nous devons reconsidérer notre politique énergétique pour des raisons économiques, sociales, géo politiques et environnementales, en privilégiant deux pistes : la sobriété et le mix énergétique.

Renforcer notre sobriété énergétique

L’énergie la plus écologique est celle que l’on ne consomme pas. Plus le pays investira en ce domaine, plus il économisera et moins il émettra de GES. Agir donnera des résultats concrets à court, moyen ou long terme, tant localement que globalement ; autant de raisons qui en font le préalable à toute politique énergétique.

Le bâti : Le secteur résidentiel et tertiaire produit plus de 20% des émissions globales de GES provenant principalement du parc ancien, énergivore. Vu son faible taux de renouvellement (1 % l’an), la priorité est la rénovation des vieux logements. Les raisons en sont également sociales, de nombreuses familles fragilisées y vivent, dont beaucoup en situation de précarité énergétiqueet dans l’incapacité de financer toute rénovation.

La réflexion doit dépasser le seul bâti et porter également sur l’organisation urbaine  (habitat bio climatique, intensité urbaine) afin de rendre la ville désirable et l’associer à l’idée d’épanouissement individuel ou collectif (architecture, place de la nature, qualité des espaces publics). L’efficacité énergétique d’un territoire se doit d’être abordée globalement : énergie grise des matériaux utilisés, cycle de vie après utilisation (recyclage, énergie renouvelable), usages de la ville …Les avancées de la domotique, des objets connectés ou de l’analyse des données étant autant d’opportunités pour améliorer la maitrise de l’énergie, coté consommateurs et fournisseurs (capacités prédictives de production…). 

Les mobilités : La capacité de se déplacer constitue un marqueur social et territorial. Si pour l’habitant d’une métropole se déplacer ne présente aucune difficulté, pour d’autres cela s’apparente à un parcours du combattant quotidien, énergivore, dispendieux en temps, stress et émissions de GES ; le transport en est le 1er secteur émetteur (prés de 30%). L’essentiel en provenance de la route (90%, 57% pour les seuls véhicules particuliers).

Développer l’utilisation des transports en commun dans tous les territoires, surtout là où ils sont le plus déficients (péri-urbain et rural) constitue une priorité qui nécessite la mise en place de solutions innovantes, souples, intégrées, interopérables permettant à l’usager de passer d’un mode de transport à un autre sans difficulté. Il est indispensable de greffer aux réseaux ferrés structurants, système centralisé de transport de masse (aux lourdes infrastructures à mettre en place et entretenir), des éco systèmes locaux adaptés à chaque territoire allant au plus prés du domicile (« le dernier kilomètre ») ; nos concitoyens consommant la mobilité de plus en plus comme un service, aujourd’hui de plus en plus, « l’usage vaut possession ». Il faut mettre en place une gouvernance efficiente et réactive qui s’affranchit des périmètres (commune, intercommunalité, région) en lui substituant une approche « réseau » permettant de fluidifier la chaine de décision, de traiter l’ensemble de la problématique, de l’amont à l’aval. Pour le transport des marchandises, il est impératif également de s’engager dans le ferroutage et le transport fluvial en créant de véritables « backbones » innervant les grands axes structurants européen.

Les mobilités sont aujourd’hui, en partie, virtuelles ! L’économie numérique permet de limiter les déplacements physiques lors des heures de pointe. Il est nécessaire d’aménager le droit du travail, de faciliter de nouvelles pratiques professionnelles (travail à distance), de déployer les infrastructures nécessaires au développement des usages numériques les plus innovants (« tuyaux » et nœuds ou « synapses » : tiers lieux, fab labs …) afin de faire bénéficier du dividende numérique tous les territoires, sans exclusive.

Agir localement en pensant global : Le GIEC considère que la majorité des mesures de lutte contre le changement climatique doit être «mise en œuvre à l’échelon infranational» par des acteurs locaux, dont les collectivités : émissions de GES directes, politiques mises en œuvre (habitat, d’aménagement, urbanisme, transports), capacité à inciter d’autres acteurs à agir.Toute stratégie territoriale contre les émissions de GES devra être pilotée par un opérateur régional puis déclinée localement afin de s’adapter aux différents contextes (territoire, réseau de transport…).

La gravité de la situation nous impose d’être « en anticipation » et non plus en «réaction » en intégrant différentes échelles de temporalité, le présent étant directement connecté au futur proche ou lointain. Deux objectifs prioritaires : diminution massive et urgente des émissions de GES, adaptation au réchauffement climatique.

Constituer un nouveau mix énergétique

La hausse de la demande énergétique, la raréfaction des ressources, les aléas liés aux variations de prix du pétrole ou du gaz, les conséquences du changement climatique constituent de vraies tendances de fond. Chaque nation dispose de son propre mix énergétique qui évolue au fil du temps et des évènements ; notre mix repose principalement sur le pétrole, le gaz et l’électricité d’origine nucléaire. Cette dernière permet à la France de produire l’essentiel de son électricité sans émission de gaz à effet de serre et à un prix défiant toute concurrence ; mais l’atome étant l’énergie du temps long, ce prix ne prend pas en compte la maintenance, le stockage des déchets radio actifs, le démantèlement des centrales nucléaires. Notre système énergétique est composé d’infrastructures sophistiquées aux réseaux de distribution centralisés de type descendant (« top down »), et privilégie deux principes : l’effet volume, le concept de consommateur passif.

Le prochain mix énergétique sera en rupture totale ; organisé en réseaux inter connectés, proche des producteurs d’énergie, usagers et territoires, basé sur une production d’énergie décentralisée alimentée par des « éco systèmes » locaux (« passer d’une économie pastèque à une économie groseille » selon l’expression de P. Radanne), il privilégiera les énergies renouvelables et sera en capacité de recevoir l’énergie produite comme de la distribuer grâce à des réseaux intelligents. Il s’agit dans un cadre contraint, de privilégier une approche décentralisée et circulaire  qui repose sur les potentiels locaux : émergence de filières courtes, mise en place d’un bouquet énergétique d’énergie « intermittentes » (solaire, éolien) et régulières (hydraulique, biomasse, géothermie, méthanisation…). Cette politique doit se poursuivre dans la durée afin d’éviter tout effet d’aubaine ou bulle spéculative et favoriser la mise en place de filières pérennes.

Deux principes à appliquer progressivement : abandon des énergies carbonées (refus d’exploiter gaz et huiles de schistes…), limitation de la dépendance au « tout nucléaire », principe prudentiel anticipant les conséquences qu’une nouvelle catastrophe de type Fukushima aurait sur la législation européenne.

Développer l’économie verte

La qualité et la diversité de ses espaces naturels maritimes, montagnards, agricoles ou forestiers et la richesse de ses ressources font de la France une véritable terre d’opportunités pour l’écologie. Ces facteurs contribuent à l’émergence d’un nouveau modèle économique, plus en phase avec les exigences du temps : réchauffement climatique et révolution numérique.

Il serait cependant réducteur de limiter cette mutation à ces seuls domaines, tant l’économie verte porte en elle les germes de nouveaux modes de production et consommation bâtie autour de tendances sociétales de fond : économie circulaire (circuits courts, analyse de cycle de vie, valorisation des déchets), mutation d’une économie de produit vers une économie de la fonctionnalité qui valorise l’usage à la possession et révolution numérique qui « colonise » tous les secteurs d’activités avec pour principaux moteurs de croissance : objets connectés, exploitation des données (big data).

Une nouvelle géographie économique émerge, à la fois planétaire et locale, car l’économie circulaire est liée à une approche territoriale contextualisée.  Il est vital de mettre en place une stratégie industrielle qui privilégie la création locale de valeur ajoutée, la qualification d’une main d’œuvre non délocalisable, qui s’appuie sur les potentiels des territoires et la préservation de nos ressources naturelles grâce au développement des circuits courts, à la mise en place d’écosystèmes économiques locaux, à l’accompagnement de « jeunes pousses » et filières émergentes axées sur les potentialités proposées par la transition énergétique et le numérique.

La recherche et le développement sont des secteurs absolument stratégiques qui doivent faire l’objet d’un véritable engagement européen ; dans les domaines clés liés directement à la question énergétique (sources d’énergie, stokage, « smarts grids ») mais aussi et surtout à ses conséquences : adaptation au réchauffement afin notamment afin d’en limiter les conséquences dramatiques pour les habitants ou la planète.

Autre axe d’action, le dividende territorial. Devant une planète soumise aux aléas climatiques, la faculté de résilience des territoires constitue un avantage déterminant : qualité et efficience des infrastructures, formation des habitants, stabilité et dynamisme de la vie démocratique et sociale, autant de paramètres dont les entreprises tiendront de plus en plus compte.

Le village mondial est un ensemble d’éco systèmes interconnectés, inter opérables et le plus souvent convergents, réalité systémique qui s’est imposée et explique l’ampleur et la vitesse de prolifération des crises successives, toutes planétaires. L’économie ne se limite pas aux seuls facteurs de production, elle est soumise à la combinaison d’autres facteurs qui contribuent à réduire délais décisionnels, aléas, incertitudes, ou points de conflit potentiels (transaction sociale).

Placer la dimension sociale au cœur de la démarche environnementale

La question sociale est au cœur des préoccupations environnementales, les inégalités dépendent principalement du territoire dans lequel l’on vit. Les ressources naturelles étant de plus en plus limitées, les problématiques liées à leur accès ou à leur répartition sont cruciales, le réchauffement climatique touchant principalement les régions et populations les plus défavorisées.

Au niveau national
L’époque des « trente glorieuses » est révolue, une réalité douloureusement ressentie par beaucoup : croissance, promotion sociale et redistribution deviennent peu à peu de lointains souvenirs.
Nos concitoyens se replient sur eux mêmes, devenant plus individualistes, et le pays se transforme en société de la défiance qui peine « à faire corps ».

Cette situation risque d’empirer vu les contraintes liées au réchauffement climatique et aux modes de vie. Il est urgent de (re)construire un modèle social qui soit en phase avec la France de 2015, adapté aux contraintes du présent comme à celles d’un futur proche, le changement climatique n’étant pas la moindre.

La fracture territoriale se double d’une fracture sociale qu’amplifient les contraintes liées à la vie quotidienne ; beaucoup de familles ont le sentiment d’être « laisser pour compte », abandonner, déclasser, elles ressentent l’écologie aujourd’hui comme une inégalité supplémentaire, pourtant la précarité énergétique concerne près de 11% des Français. Il faut agir et vite, tant les conséquences du changement climatique se fond déjà sentir, retisser le lien social aujourd’hui distendu et le placer au centre de nos politiques.

Le « vivre ensemble » n’est pas un du, encore moins un automatisme. L’égalité théorique « factice » d’aujourd’hui qui externalise risques, incertitudes et aléas sur les populations fragilisées, doit être remplacée par une équité concrète, construite « non de manière transcendante, mais de façon immanente, du bas vers le haut » (P. Dubet). Il en va du devenir de la cohésion sociale politique du pays. Le discours politique ambiant est discrédité, démonétisé car déconnecté de la vie réelle, de plus en plus considéré par nos concitoyens comme une posture rhétorique voulant masquer une iniquité sociale et territoriale croissante.

Toute démarche écologique doit être sociale avant toute chose, afin de permettre à tous, surtout aux plus fragiles, où qu’ils vivent, de se projeter positivement dans un avenir qu’ils soient en capacité d’atteindre réellement.

Au niveau planétaire
La question environnementale est par nature globale : les pollutions s’affranchissent des frontières et le changement climatique concerne l’ensemble du village mondial. La planète est un patrimoine commun à l’humanité, aux générations actuelles comme à celles à venir,  nul n’en est le propriétaire exclusif et chacun doit être en capacité d’y avoir accès. Si les pays riches transfèrent nuisances et pollutions aux pays pauvres afin de limiter les émissions planétaires de GES, ils freinent leur développement, unique moyen pourtant pour ces populations d’accéder à un niveau de vie simplement décent.

Comment rendre ce monde plus équitable ? Aujourd’hui, chaque pays définit ce qu’il tient pour juste, selon ses frontières, sa culture, son histoire, ses valeurs, ses lois ou son contexte politique. Nos sociétés se sont transformées peu à peu en « société du risque » ; la  généralisation et la nature des risques rencontrés transcendent les sphères nationales et brouillent les repères sociaux, spatiaux et temporels. Un gouvernement seul ne peut combattre le terrorisme, le dérèglement climatique ou une catastrophe financière.

Le changement climatique est global ; si pour certains une justice globale mondiale n’a pas de sens, l’unique réalité concrète étant celle de l’état, pour d’autres la planète est un patrimoine commun à partager. Une opposition entre « citoyens d’un pays » et « citoyens du monde » trop manichéenne. Si une gouvernance unique au niveau mondial ne semble ni réaliste, ni atteignable, il est impératif de mettre en place des instances de régulation dépassant le seul cadre national. L’Europe peut et doit y contribuer.

Nos destinées sont liées, les choix de vie des plus riches influent directement et indirectement le devenir des plus pauvres. Cette situation ne peut durer, sous risque de rendre le monde invivable face à la multiplication de problèmes qui se multiplieront : phénomènes climatiques extrêmes, pandémies, mouvements migratoires incontrôlés, terrorisme, conflits environnementaux et régionaux, pollutions.

Restaurer la confiance et redonner de l’espoir

La crise économique que nous traversons ne suffit pas à expliquer les fractures de notre société : nous vivons une crise de confiance, une véritable crise de valeurs ; c’est pourquoi plus que jamais, partager des références communes est essentiel. Des références qui constituent autant de balises indispensables face à un monde en turbulence et de refuges devant la crainte du déclassement et la peur de l’avenir.

Du sens et de la solidarité
Nous vivons dans une société de la connexion généralisée où chacun est en permanence connecté. Pour un m

Le Développement Durable, matrice du socialisme du XXI eme siècle

Etats generaux.jpgDans le cadre des Etats généraux du PS, nous avons organisé a Trilport une réunion dédiée à la « Sociale Ecologie », le jour même du vote de la loi « sur la transition écologique et la croissance verte » dont un des acteurs et non des moindres Jean Louis Bianco était présent avec nous.

Ces états généraux sont l’occasion d’ouvrir les fenêtres, encore faut il le vouloir et le faire … Nous sommes nombreux à penser que c’est une nécessité; non pour des postures pré congrès mais plutôt pour laisser entrer la lumière, renouveler l’air ambiant, entendre les bruits et le tumulte du dehors, celui de la vie de tous les jours, contempler les paysages extérieurs, leurs perspectives, histoire de se confronter au monde réel comme  au nouveau qui se construit chaque jour, ici et ailleurs,

Ouvrir les fenêtres, c’est surtout à un moment donné, arrêter l’entre soi, afin d’échanger avec les autres, tous les autres, au sens large, et de débattre de vrais sujets, de sujets de fond, surtout avec une telle thématique …

Placer la question sociale au coeur de la réflexion écologique constitue selon moi non seulement une avancée majeure, mais un passage obligé, une démarche totalement adaptée à notre territoire, tant ces deux questions sont liées inévitablement.

De par son patrimoine naturel, la qualité de ses espaces et ressources (agriculture, filière bois, croissance démographique, sous sol, ressource en eau, émergence de filière en matériaux bio sourcés comme le chanvre …), la Seine et Marne est une terre d’opportunités pour l’écologie, encore potentielles et en devenir pour beaucoup …

De par les contraintes subies au quotidien par trop de familles ayant le sentiment d’être des « laisser pour compte », abandonner, déclasser, du fait des conséquences d’une discrimination territoriale et sociale avérée : précarité énergétique, problèmes de transport, menaces liées à l’exploitation des gaz, huile et pétrole de schiste, ‘état de la ressource eau …

Chacun constate que la problématique est aussi éminemment sociale …

C’est le sens de la contribution, en moins de 2700 signes (c’est la règle imposée) que j’ai commis pour ces Etats Généraux.

Elle est intitulée « L’urgence environnementale, le Développement Durable, matrice du socialisme du XXI eme siècle »

 

 

 

 

Ma contribution aux Etats généraux du PS sur la thématique « Croissance et Social Ecologie »

 

Etats generaux 2.jpg

 

 

L’urgence environnementale
Le Développement Durable, matrice du socialisme du XXI eme siècle

 

L’heure n’est plus au subtil équilibre du rapport Brundtland. L’état de la planète exige un changement de cap radical vu le réchauffement climatique et les menaces sur la biodiversité. Nous sommes confrontés aux limites physiques d’une planète qui n’a plus la capacité de se régénérer et se dérègle. Il s’agit non d’inverser une tendance de fond irréversible mais d’en limiter les conséquences et d’adapter nos modes de vie au nouveau contexte. Contenir la hausse globale des températures sous les 2°C d’ici 2100, impose une diminution des émissions de gaz à effet de serre supérieur à 50% pour 2050 et leur disparition en 2100, nous en sommes à des années lumière !

 

Pour les socialistes, plus question de sous traiter la problématique environnementale ou de verdir un discours généraliste. Le Développement Durable est la matrice qui s’impose désormais à tout projet politique dont l’ambition est de transformer la société. Certains prônent la décroissance, mais une autre croissance, respectueuse de la planète comme des plus fragiles est possible, il faut  pour cela :

Agir sur la politique énergétique. Renforcer notre sobriété (bâti, transports, économie) que ce soit au niveau des individus, collectivités ou entreprises. Constituer un mix énergétique basé non sur un modèle sophistiqué, centralisé autour d’un réseau distributif descendant, mais sur un modèle délocalisé, alimenté d’une multitude de sources d’énergies et de réseaux intelligents. Poursuivre l’innovation (pile à combustible, stockage, smart grids…)

Placer la dimension sociale au coeur de la démarche environnementale tant de nombreux habitants sont victimes de discrimination territoriale et sociale : précarité énergétique, mobilités, pollutions, manque de services publics de proximité … Nécessité de développer également l’éco citoyenneté.

Initier une croissance « verte »  qui privilégie économie circulaire, circuits courts, jeunes pousses et filières émergentes (ressourceries, énergies renouvelables, matériaux bio sourcés…), et soutienne filière bois, agriculture et pêche raisonnée, secteurs stratégiques pour alimenter 10 milliards d’habitants

Privilégier une nouvelle temporalité, pour sortir du « court-termisme ». L’action humaine exige la prise en compte de temps longs (analyse de cycle de vie, infrastructures…) et de principes universels (responsabilité, précaution, information), du fait de la complexité croissante des problématiques rencontrées, de leur coté systémique, de la nécessité d’une concertation citoyenne …

 

Le socialisme du XXI eme siècle doit porter une ambition écologique globale, pour les habitants, les territoires et la planète, tant nos destinées communes sont liées.

 

Cette publication est maintenant en ligne. Tu peux la visualiser directement sur le site en cliquant sur ce lien. Elle a été transmise au comité de pilotage des Etats généraux des socialistes. 

 

Dotations aux communes : avis de Tsunami annoncé

FR3.jpgC’est un véritable tsunami budgétaire qui va s’abattre sur nos territoires dans les prochains mois.
Le plan d’économies de 50 milliards lancé par le gouvernement, justifié vu l’état de nos finances publiques et le poids de la dette, impactera directement les collectivités qui y contribueront à hauteur de 11 milliards d’euros d’ici 2017  ! 
Mais l’ampleur de ces baisses, comme le rythme imposé par le gouvernement risque de mettre à mal les communes les plus fragilisées, une situation inacceptable !

En 2014 la baisse des dotations s’est élevée à 1,5 milliard (sur 41,5 milliards), elle atteindra l’an prochain plus du double (3,7 milliards) provoquant des dommages collatéraux évidents aux collectivités que ce soit sur : 

  •  L’investissement, avec une baisse d’activités préjudiciable à l’emploi de proximité, vu le contexte économique local plus que dégradé,
  •  L’autofinancement, laminé à un niveau tel que leurs marges de manœuvre s’en trouveront plus que réduites, 
  • Les services dispensés aux habitants. Les communes les moins riches seront dans l’obligation d’en supprimer, c’est pourtant dans leurs territoires qu’ils sont le plus nécessaires !

De nombreuses communes, jusque là sans problème, vont se retrouver inexorablement plongées dans le rouge, et bien malgré elles ! Certaines le sont déjà bien que cela ne se sache pas encore. Rappelons que contrairement à l’Etat ou aux collectivités allemandes (au passage) les budgets de nos collectivités sont eux équilibré et leur endettement maitrisé ne finance que les dépenses d’investissement.
La mise sous tutelle par le Préfet, cas de figure exceptionnel, qui ne concernait jusque là que les villes mal gérées, risque de devenir bientôt quasi banale; ce sera alors au représentant de l’Etat de décider des dépenses à supprimer ou impôts à augmenter ! Selon l’Observatoire des Finances Locales, 600 communes sont aujourd’hui sur le fil du rasoir, risquant de basculer dans le rouge dés 2015, du fait d’un manque de ressources, l’effet domino guette …

Quoiqu’en pensent les « sages » de la Cour des Comptes ou les experts de Bercy, la réalité des collectivités territoriales est multiple, du fait des écart de richesse entre les communes. A l’égalité théorique formelle, mieux vaut selon moi l’égalité réelle qui privilégie l’équité, avec de telles décisions, nous en sommes à des années lumière !
La baisse de dotations concernera toutes les communes, mais impactera principalement celles aux recettes  insuffisantes, qui n’en sont plus, pour faire image, à tailler dans le gras de leurs dépenses (représentation, communication, cabinet …), ou au niveau du muscle (baisse des investissements) mais carrément « à l’os » !

Si pour certains Maires l’interrogation est de choisir quelle dépense secondaire diminuer ou supprimer, pour d’autres le choix est plus existentiel : comment assurer la cantine, payer le personnel à la fin du mois, appliquer la réforme des rythmes scolaires, entretenir les écoles, trottoirs et routes, investir pour accueillir de nouvelles familles (écoles notamment)  ou mener la transition énergétique afin de pouvoir, enfin, réaliser des économies substancielles sur le court, moyen et long terme !

C’est le refus de cette perspective qui est à l’origine de ma mobilisation, comme Maire, citoyen, membre de l’Association des Petites Villes de France. A ce titre j’ai répondu aux sollicitations de médias (France Télévision, Europe 1 …) venus m’interroger sur les conséquences concrètes de ces baisses. Prise de parole publique que j’assume vu les incidences pour la vie quotidienne de mes habitants de décisions dont je conteste à la fois l’ampleur, le rythme et plus que tout l’équité.

Les digues de solidarité que nous entretenons au quotidien à grand peine, malgré tous les aléas et obstacles placés sur notre route afin de maintenir un minimum de cohésion sociale là où c’est le plus difficile et où les communes sont trop souvent le dernier acteur public présent et actif ( « S’il n’en reste qu’un ! ») risquent de lâcher d’un coup. Ce qui serait terrible pour des habitants se considérant déjà délaissés devenant du coup encore plus «invisibles» ! Les conséquences en seront dramatiques pour des territoires délaissés dans lesquels vivent de plus en plus de familles fragilisées. Contexte que les lecteurs de ce blog connaissent ayant fait l’objet à de maintes reprises de billets consacrés à la fracture territoriale ou à la « France périphérique » (rappel de ces notes à la fin).

 Pour planter le décor, rien ne vaut le réel. Aussi, avant d’explorer des perspectives d’ordre plus général et de faire des propositions concrètes (il y en a !), voici la situation d’une commune parmi d’autres, évoquée de manière synthétique mais dynamique, car un budget est avant tout une dynamique !

Ville dont je connais assez bien les caractéristiques cependant puisque c’est celle dont je suis le Maire, Trilport. 

 

 

 

peri-urbain.jpg

 

Trilport est une ville seine et marnaise de 5 000 habitants,  « péri urbaine », située dans la grande couronne francilienne. Située entre Marne et Forêts et dotée d’une gare SNCF, elle bénéficie d’un magnifique patrimoine naturel, assez unique.

La ville doit, afin d’être en conformité avec la loi SRU, se développer et construire de nombreux logements sociaux, ce qui nécessitera la mise en place de structures et d’équipements, en nombre et qualité. Son endettement, malgré une politique d’équipement très active ces dernières années, reste mesuré, inférieur à la moyenne nationale.

Trilport : (717 € / habitant), 
Moyenne nationale des villes de 3500 à 5000 : 800 €, de 5000 à 10 000 habitants : 881 € 

 

Un problème de recettes, comme tant d’autres communes …

La ville a un talon d’Achille, ses recettes, deux raisons principales : le passage à l’intercommunalité qui encaisse les recettes de zones d’activités dont la ville continue cependant d’acquitter les charges d’emprunt, et la faiblesse des dotations d’Etat, de très loin inférieures à la moyenne nationale. 

Trilport : 150 euros / Habitant (2013 : 736 739 €).
Moyenne nationale des villes de 3500 à 5000 : 192 € (soit – 28%), de 5000 à 10 000 habitants : 203 € (soit -35% ) 

Ces dotations représentent aujourd’hui 18% des recettes (4 115 760 €), 50% pour les impôts locaux alors qu’en 2004 (année à laquelle je suis devenu Maire) elles représentaient 22,5% (45% pour les impôts) !

Dotations, qui aux yeux de beaucoup d’élus reconduisent chaque année les inégalités entre français selon leur lieu de vie, ne tenant compte ni du contexte local, de la situation financière des communes au regard de ses recettes potentielles, ou des objectifs auxquels la collectivité doit répondre ! Faut il rappeler que ce sont les recettes qui déterminent la nature, la qualité et la diversité des services et équipements mis à disposition des habitants. « Dis moi combien tu gagnes et je te dirais combien tu dépenses » ! 

Pour faire simple, les villes abritant les sièges sociaux des entreprises ont les recettes, celles qui accueillant les familles des travailleurs les dépenses ; c’est binaire, schématique je vous l’accorde, mais cela se vérifie chaque année ! Situation qui cependant s’améliore depuis peu (2012) avec la création du Fonds de péréquation (FPIC), j’y reviendrais dans ma prochaine note, car tout n’est pas si clair !

 

Quid de la dépense publique ?

Le manque structurel de recettes de la commune est comblé en partie, grâce à une chasse aux subventions pro active et à un contrôle de gestion rigoureux de la dépense publique

Pour faire sens, depuis 15 ans nos dépenses (hors charges de personnel) n’ont augmenté que de 4,3 % (euros courants !) malgré l’inflation, le développement de la ville, l’arrivée de nouveaux habitants, une politique d’équipement ambitieuse et la mise en place de nouveaux services municipaux dont ceux de la jeunesse, de la Petite Enfance ou de la Police Municipale. Maire depuis 2004, je sais de quoi il en retourne.

Autre illustration, nos dépenses de fonctionnement 2013 sont inférieures à celles de 2012 ! Performance d’autant plus remarquable comparée aux services proposés aux habitants ! 

A Trilport la dépense par habitant s’élève à 818 euros.
Moyenne nationale des villes de 3500 à 5000 : 851 €, de 5000 à 10 000 habitants : 1 015 € 

La baisse des dotations cette année atteint 30 000 € (4% des dotations) et pourrait s’élever d’ici 2017, 200 000 voir 300 000 euros (hypothèse basse ou haute) ! La commune devra faire face à l’augmentation du prix de l’énergie, l’inflation et à de nouvelles dépenses telles la mise en place des rythmes scolaires, estimée à 170 euros par enfant (pour le budget 80 000 euros / an), dont seulement 40 000 € sont pour l’instant compensés par la CAF et l’Etat et rien ne garantit la pérennité du fonds d’amorçage.

 

Quelles perspectives attendre ?

Je suis persuadé que les baisses de dotations prévues ne pourront être menées à terme sans conséquences dramatiques pour les français vivant dans les collectivités les moins riches, à moins d’une véritable catastrophe sociale qui est une perspective intolérable dans une république qui se doit de considérer l’équité comme valeur fondamentale. Il n’est pas acceptable que la discrimination entre citoyens selon leur lieu d’habitation s’élargisse à un tel point, la ligne de fracture est atteinte !
Faut il rappeler que  les petites villes qu’elles soient rurales ou péri urbaines, ne disposent pas des structures ou dispositifs correcteurs issus de la politique de la ville dont bénéficient et c’est une bonne chose, les « grandes villes » dotées de quartiers sensibles ! Elles connaissent pourtant les mêmes difficultés et accueillent de plus en plus de familles en difficulté, toutes les dernières études et enquêtes l’attestent !

Il serait utile que les « sages » de la Cour des Comptes ou « experts » de Bercy, si prompt à semer le discrédit ou à jeter l’opprobre sur la gestion des élus locaux, arrêtent de généraliser et se limitent à commenter les conséquences, mais se penchent enfin sur les causes, dont celui du manque d’équité notamment des dotations (principalement la DGF) de l’Etat ! Ces dernières devraient tenir compte de la vie d’aujourd’hui, non des rentes de situation d’hier et surtout être plus équitable qu’égalitaire !
Est il normal, par exemple, que pour la mise en place des rythmes scolaires, les communes les plus riches, sans problème de ressources et de financement, bénéficient du même montant d’aide de l’Etat que celles ne disposant que de très peu de moyens pour assurer cette mise en place ?

J’ai une conviction forte. Le scénario initial de baisse prévu par le gouvernement ne pourra tenir sans casse sociale et territoriale,  tant au niveau de l’ampleur, du rythme ou de la répartition de l’effort exigé.Il risque de mettre à mal la cohésion sociale du pays à laquelle nous sommes tous attachés. J’ai également une autre conviction, les collectivités ne peuvent s’exonérer d’un effort sérieux sur la dépense publique qui doit diminuer significativement que ce soit sur le court, le moyen et le long terme, il en va de l’intérêt supérieur du pays. Nous devons passer d’une culture de l’égalité formelle et théorique, à une culture de l’équité concrète.

Heureusement des pistes de réponse crédibles et concrètes existent, encore faut il avoir la volonté de les mettre en place, elles feront l’objet de la prochaine note …

 

 

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De la boite à coucou à la boite de Pandore

boite a coucous.jpgJe prie mes fidèles lecteurs d’excuser un coup de gueule très inhabituel sur ce blog, il fait suite au coup de blues et de massue de ces derniers jours, mais en guise d’excuse, j’avancerais qu’il est parfois thérapeutique de lâcher quelques décibels, histoire d’évacuer …

Il serait bon que chacun reprenne ses esprits, que les ambitions individuelles, des uns et des autres, s’effacent devant l’intérêt supérieur du pays, que les responsables atteint « d’autisme », bunkerisés dans les certitudes de leur tour d’ivoire (petites ou grandes) se (re)connectent avec la France du quotidien et du concret, sinon les prochains lendemains risquent  d’être sanglants pour les couleurs et  « valeurs » que nous portons ! La responsabilité de cette catastrophe «industrielle» sera  alors collective et partagée.

Petit élu local, je mesure le fossé qui s’élargit et nous sépare de plus en plus de nos concitoyens. Nous ne sommes plus loin de l’implosion (entre nous) et de la fracture (avec les français) ce qui est beaucoup plus préoccupant.
Contrairement à ce que beaucoup de mes camarades déclament sous tous les modes, ce n’est pas le fossé entre partisans de « l’Offre » et ceux de « la Demande », ou de « la rigueur » (sérieux, austérité…) et de « la relance », qui exaspèrent nos concitoyens, mais tout simplement le manque de crédibilité qui émane de l’offre des partis politiques, dont le PS que ses portes voix soit frondeurs ou non pour être clair, et la capacité de ces partis à résoudre les problèmes du pays et des français : emploi, dette, croissance, et surtout solidarités qu’elles soient sociales ou territoriales…

Intuitivement les français savent qu’il faut à la fois relancer l’emploi et l’économie et agir sur la dette, pressentent les conséquentes dramatiques qu’une simple augmentation des taux auraient sur le budget du pays. Chacun sait que la ligne de crête est étroite et que le vent souffle haut et fort, surtout à cette altitude, alors autant préserver l’esprit de cordée indispensable pour éviter tout dévissage !
Si le chaos ambiant qui règne depuis des mois se poursuit, il y a fort à parier que le PS devienne la tête de gondole des partis à jeter et rejeter pour quelques années ! Un paradoxe alors que c’est à lui de réparer les dégâts des gouvernements précédents, ce que les français auront oublié. Nous avons portant déjà donné il y a quelques mois lors des municipales et des européennes …

Nous ne sommes pas élus pour nos chamailler sur des postures pré congrés, régler des comptes qui n’en sont pas, mais pour résoudre collectivement les problèmes des français et changer leur vie au quotidien, pour l’améliorer, cela va de soi !

Quelle solution  restera t’il alors au pays, si un tel « bordel ambiant » se poursuit ?

 

 

 

 

Je rage de voir tant de gâchis, alors que tant de français doutent de l’avenir et souffrent au quotidien, sans perspective aucune ! Nous devons absolument nous ressaisir, renouer avec nos fondamentaux, retrouver le sens du collectif, porter un projet commun de nouveau partagé, sans calcul de carrière préalable, d’arrière pensées politiciennes d’arrière garde ou de positionnement tactique pré congrés.

Rappelons que la destinée des uns et des autres dépend du succès ou de l’échec des trois prochaines années.  ?Prenons un peu de hauteur, vu le niveau et la qualité des débats, des tweets et des petites phrases nous avons de la marge avant de risquer le vertige !
Pour aller vers un idéal qu’il nous faut redéfinir,  nous n’avons plus de projet concret bâti sur le monde d’aujourd’hui depuis belle lurette, encore faut il pour cela comprendre le réel.
Cela ne vous rappelle personne ? Pourtant beaucoup l’ont cité avec emphase il y a quelques mois et surtout accommoder à toutes les sauces  !

Quelles sont nos positions, simples, claires, audibles, crédibles, face aux révolutions en cours ? Excusez du peu tant elle se bousculent au portillon : omniprésence d’internet, mondialisation, crises régionales multiples, développement du terrorisme, multi culturalisme, multiplication des catastrophes naturelles, bio éthique, nécessité de bâtir une Europe qui tienne enfin la route, et surtout plus que tout, adaptation au changement climatique et aux décisions que le réchauffement implique ?
Cherchez l’erreur ? J’aurais plutôt tendance à penser qu’il nous faut surtout changer de focale, arrêter de nous regarder le nombril ou de sombrer dans l’hystérie collective, et rechercher le cap à suivre !

Encore faudrait il renouer avec le brin de sérénité qui nous manque tant aujourd’hui, tempérer un peu ses propos dans des médias qui font plus fonction de chambre à distorsion que de chambre d’écho. Cessons de nous chamailler sur les points de détails, les logorées sémantiques, les postures sans fin, histoire d’avoir le sentiment illusoire d’exister médiatiquement quelques minutes notamment sur les chaines de la TNT (« 15 minutes of fame »).
Manifestement Warhol n’est pas tout à fait mort ! En oubliant jamais que tout ce qui est excessif et insignifiant.
Je vous en conjure camarades, arrêter les petites phrases (c’est pas moi, c’est l’autre), brandissez moins de certitude ! Ressentir doute et humilite est à mes yeux plus une qualité qu’un défaut ! Se poser les bonnes questions est préférable à apporter de mauvaises réponses ! A croire que l’histoire ne nous apprend rien …

Seuls, nous ne représentons pas grand chose, ou si peu, ?alors arrêtons de donner des leçons à la planète entière, un peu d’humilité et de relativisme ne fera de mal à personne, et surtout de la parole passons enfin aux actes concrets,car  pour être universel, mieux vaut le dialogue que le monologue.

Il serait bon pour le pays, que nous soyons enfin à la hauteur de la responsabilité politique historique que nous portons. Nous n’avons qu’une seule issue, réussir l’alternance de gauche que nous représentons (Manuel, Benoit, Arnaud sont de gauche comme beaucoup d’autres, arrêtons le délire, et la machine à excommunier style Mélenchon).
Pour ce faire que les uns et les autres se branchent de nouveau sur le monde réel, et au plus vite ! Je peux leur en faire visiter un bout, s’ils le souhaitent ou sont en manque, mais plus que tout, qu’ils laissent oukases, certitudes et égos au vestiaire, afin de se fondre dans l’œuvre collective.

Sinon, j’ai bien peur que nous soyons plus proche de la boite à baffes que de la boite à coucou des guignols, même si le ridicule ne tue pas …

Autant de boîtes qui me font penser à celle plus funeste de Pandore que nous venons d’entrouvrir ces derniers jours !

Spéciale dédicace amicale à Philippe T, et à tous les élus de proximité qui chaque jour mouillent la chemise en première ligne, loin des sunlights …  

 

Carnets de campagne : dernière ligne droite

savigny-campagne.jpgInexorablement ces élections approchent de la fin et peu le regretteront au regard de la fatigue des troupes comme des électeurs. Cette dernière semaine sera cruciale tant elle correspond à la cristallisation de la prise de décision chez nos concitoyens, pas tous encore réellement fixés sur leur choix, ou du moins de ceux qui viendront voter.
C’est dans les prochains jours que le choix de voter efficace doit s’imposer à ceux désirant réellement et concrètement une autre Europe que celle proposée par Monsieur Junker. Ne l’oublions pas : « voter UMP, c’est voter Junker, ne pas voter, ou éparpiller son bulletin de vote sur une petite liste, c’est laisser élire Junker et avec lui, la ligne Barroso ! »
Chacun a le droit de ne pas être content de l’Europe, j’en suis, alors autant la changer, non ? Le paradoxe est que la majorité de ceux qui la critiquent ne se déplaceront pas pour voter dimanche 25 mai !
Tout l’enjeu de cette campagne, et in fine, de la victoire de Martin Schulz est là : voter efficace; d’autant que partout dans le pays, au regard de l’émiettement des listes (31 en Ile de France), de l’importance de l’abstention, le moindre pour-cent de gagné peut se transformer en un siège de plus. L’Ile de France n’échappe pas à la règle, selon le nombre de bulletins, le PS peut se retrouver avec 2,3 ou 4 députés européens d’après les estimations actuelles !

Force est de constater et surtout de regretter que les médias nationaux n’ont pas défendu l’idée européenne, loin s’en faut, ils ont même été en dessous de tout, et au premier rang les chaines publiques !
Il n’est pas admissible qu’une couverture maximale soit réservée à des émissions de télé réalité, de  télé crochets ou des évènements d’une importance mineure pour le pays, et si peu pour l’Europe ! Refus de retransmettre le débat entre les cinq postulants, aucun reportage consacré aux différents candidats au poste de Président du prochain Conseil Européen, dont l’un incarnera durant les cinq prochaines années notre continent, aucune enquête sur le double langage de  députés si inactifs et silencieux à Bruxelles et si bavards dans les médias nationaux à Paris, dans leurs critiques de l’Europe …
Pour le devoir d’investigation, vous pouvez repasser, autant chercher ailleurs, dans d’autres pays, « nos médias »  se contentant de faire le lit de l’abstention comme celui du FN.
Faut il rappeler que les téléspectateurs français ne devront qu’à l’habileté politique du premier Secrétaire du PS Jean Christophe Cambadélis, piégeant une chaîne publique à son propre jeu, d’écouter Martin Schulz à une heure de grande écoute, palliant ainsi quelque peu la lâcheté d’un journaliste qui n’avait pas désiré aller à l’encontre de Madame Le Pen refusant de débattre avec le coriace contradicteur qu’est Martin Schulz ! Un journaliste beaucoup moins conciliant avec d’autres femmes politiques, de gauche il est vrai !

Je veux saluer ce rayon de soleil qu’est l’implication enthousiaste des militants engagés dans cette campagne, pourtant KO debouts après les municipales, et qui malgré un vent mauvais se défoncent chaque jour, histoire de grappiller les quelques voix, qui dimanche prochain, peuvent se traduire par un siège supplémentaire, contribuant ainsi à faire gagner Martin Schulz et avec lui l’Europe !
L’objectif est que la liste menée par Pervenche Beres ait le plus de députés, si possible même un Seine et Marnais,  « local de l’étape » comme les militants l’annoncent sur les marchés de ces terres de conquête et de reconquête que sont nos villes et villages de Brie ou lors des opérations de porte à porte, avec pour certains un brin de fierté dans la voix, tant cela est rare.

Les séquences électorales successives de ces derniers mois, dont l’une  toujours en cours, démontrent qu’il nous faut au plus vite, retisser les liens distendus, quelquefois même rompus avec nos concitoyens, nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement et j’ai la conviction que la victoire de Martin Schulz peut nous y aider, encore faut il qu’il gagne

Plus que six jours pour changer la donne en Europe …

 

Retrouvons le sens de l’Europe

photo lognes 2.jpgJe suis intervenu lors du meeting organisé à Lognes pour les européennes, comme 1er seine et marnais de la liste Ile de France et en 4eme position, ce qui correspond sans doute à un double signal :

– vers la Seine et Marne, véritable Finistère de l’Ile de France : là ou finit la ville-métropole et ou débute, sinon l’Océan, du moins d’immenses espaces agricoles et forestiers, ponctués d’archipels péri urbains ou ruraux, disséminés sur les franges franciliennes … Patchwork de paysages multiples, le « 7.7 » constitue une terre d’avenir pour l’Ile de France, mais condense l’essentiel des défis que l’Europe doit surmonter, aujourd’hui et demain.

– en direction des élus locaux, dont je suis. Une  reconnaissance du travail de terrain réalisé dans des conditions de plus en plus difficiles sur des terres de conquête  délicates pour la gauche, les dernières municipales nous l’ont rappelé douloureusement.
En première ligne, nous faisons le job, tentant de mettre en musique la partition écrite par des compositeurs n’ayant pas toujours le sens du rythme ou de la mesure, quelquefois même l’oreille musicale !
Notre rôle actuel est de tenter  de contenir la détresse sociale qui monte avec les digues de solidarité et de proximité entretenues avec passion mais de plus en plus fragilisées, un message que Bruxelles se doit d’entendre. S’il y a une Europe des villes, il y a aussi, une Europe des champs et du péri urbain, avec des habitants qui y vivent et ont quelquefois le sentiment d’être devenus des laissés pour compte …

 

L’Europe a toujours eu pour moi une résonnance particulière …  Je suis né espagnol, mes parents et grands parents, bergers républicains ayant fuit la dictature franquiste comme tant d’autres … Je suis un Européen « puissance 2″ en quelque sorte !

Elu local, j’ai saisi l’opportunité de mettre cet idéal en pratique, grâce au jumelage de Trilport, la ville dont je suis Maire, avec la ville allemande d’Engen, liée  aux villes de Pannonhalma en Hongrie et Moneglia. Des partenariats à l’origine de multiples échanges, qui nous ont permis toutes ces années de ressentir  la dimension de nos cultures respectives, la géographie particulière d’un continent qui nous est commun, l’histoire tumultueuse et souvent entremêlée de nos pays depuis des siècles …

J’ai ainsi touché du doigt, en Hongrie notamment, une Europe que je ne devinais pas, bien différente de mes manuels d’histoire et de géographie,  située de l’autre coté du mur, du miroir allais je dire. Autant de rencontres qui ont modifié en profondeur ma perception et incité à élargir queljque peu la focale : moins de vérités et plus de doute …
Il est erroné de réduire l’Europe au seul prisme français, l’Europe est une confluence avant que d’être une matrice.

Aussi elle doit s’adresser à tous, y compris à ceux qui s’en sentent exclus, et faute d’exister concrètement «charnellement » l’Europe est aujourd’hui en danger !
Force est de constater que depuis le départ de Jacques Delors, elle est désincarnée, sacrifiée à l’autel des égos des dirigeants nationaux, qui ont mis en place un Barroso pour la représenter ! C’est dire, sur qu’il ne leur fait pas d’ombre …

La « maison commune » est désormais vide et sans âme …

Il lui faut au plus vite de véritables porte-voix, en lieu et place des technocrates qui la symbolisent et la personnifient depuis trop de temps aux yeux de nos concitoyens.  Situation que Wim Wenders, le grand réalisateur allemand, a résumé parfaitement

« L’idée européenne est incontestée, mais l’idée est devenue l’administration et les gens prennent l’administration pour l’idée »

Pour nos concitoyens l’Europe doit redevenir l’idée et retrouver souffle et vigueur … Il y a urgence, tant nous avons besoin de passion, de ferveur et de fraicheur,

Mais elle doit surtout avoir un vrai visage, celui de Martin Shulz.

Et ce pour plusieurs raisons …

 

 

 

photo lognes 3.jpg

 

 

Du fait de son parcours personnel et politique, Martin Schulz porte le rêve européen qui nous fait tant défaut aujourd’hui. Né 10 ans après la seconde guerre mondiale, au coeur de l’Europe, dans une famille nombreuse et modeste, il a gravi tous les échelons par son travail et sa volonté : apprenti, puis libraire, ensuite Maire durant 11 ans d’une ville jumelée avec Morlaix.

Son engagement politique a amené ce militant de base à devenir député Européen, puis Président du groupe socialiste durant 8 longues années, il y a parcouru le continent et découvert une Europe enfin réconciliée et en paix avec elle même. Il a rencontré tous ses dirigeants, lorsque l’on parle cinq langues c’est plus simple, avant d’accéder à la Présidence du Parlement Européen, responsabilité dans laquelle il a démontré des valeurs qui nous sont communes.

Ses repères sont les nôtres, il compte encore en milliers et non en milliards d’euros, et  parle une langue  audible de tous, étant issu de la meilleure grande école qui soit, celle de la vie !

 

Pour l’Europe

Selon Mme Merkel « l’Europe c’est 7 % de la population mondiale, 25 % de la production mondiale et 50% des prestations de sécurité sociale dispensées dans le monde », elle oublie d’ajouter, surtout après les évènements d’Ukraine, que c’est aussi 100% de démocratie »

Comment admettre que l’Union Européenne, forte de ses 500 millions d’habitants, détentrice du plus grand produit intérieur brut du monde, compte 26 millions de personnes au chômage, dont un quart de jeunes, et 120 millions d’habitants vivant au niveau ou en-deçà du seuil de pauvreté ?

Il faut initier une politique européenne de relance pour soutenir croissance et création d’emplois. Nos pays ont besoin d’une Europe qui avance, protège, agit, se batte au niveau international, c’est le sens du Manifesto, le programme adopté par le Parti Socialiste Européen en mars dernier, commun à nos vingt huit pays : les libertés économiques ne doivent pas l’emporter sur les droits sociaux !

Ce document, Pervenche Beres, notre tête de liste en Ile de France, y a contribué grandement ! Eurodéputée depuis 20 ans, elle préside une des commissions les plus actives du Parlement, celle de l’Emploi et des Affaires sociales, véritable supplément d’âme de l’institution européenne !

C’est grâce à l’implication, au travail de députés comme Pervenche, que le Parlement a donné corps et consistance à l’Europe, ce que la Commission n’a jamais fait depuis Delors !
Que ce soit pour : l’union bancaire, l’Accord Multilatéral sur l’investissement, la défense du fonds d’aide aux plus démunis, la sanctuarisation de la politique sociale des fonds structurels, la création de la garantie jeunesse, 1ere prestation sociale européenne, même si nous la jugeons encore insuffisante : 6 milliards d’euros c’est tellement peu comparé aux 1 000 milliards injectés pour sauver les banques.  Et que dire de la directive des travailleurs détachés, victoire contre le dumping social, souvenons nous du plombier polonais, cher au FN !

Tout n’est pas parfait, certes et qui le nie !  Il est plus difficile de construire le consensus à 28 à Bruxelles, que de critiquer l’Europe à Paris devant les médias nationaux ou fustiger le manque d’ambition de telle ou telle mesure, surtout lorsque l’on intervient si peu au Parlement dont on est un ou une des députés !

Ne pas réagir, soit en laissant faire, soit en demandant l’accord impossible à obtenir, c’est délibérément laisser la logique du marché détruire notre modèle social.

Qui améliore la vie au quotidien de nos concitoyens et fait avancer concrètement l’Europe ? Ceux se dorent la pilule devant les sunlights des médias en train de bercer leur égo et leur sens de la communication ou ceux qui se tapent le plus dur à Bruxelles ?

 

Pour la France

Etudes et sondages l’attestent, la France en état dépressif regarde son passé avec espoir et le futur avec effroi …  Attention, torticolis assuré !

Nous habitions un grand pays dans un monde petit,  désormais le monde est devenu grand et la France, pays moyen désormais, se sent dépossédée de son destin, quasi déclassée, comme ses habitants …

Un sentiment de déclassement payé cash dans les urnes en mars dernier et devenu le principal terreau du vote extrême et populiste, très tendance aujourd’hui en Seine et Marne !

L’extrême droite a toujours surfé, notamment lors des heures les plus sombres de notre histoire, sur les doutes, les peurs, quelquefois légitimes, de nos concitoyens en difficulté qui constituent son principal fonds de commerce …
La terre a beau tourner, les remèdes miracles proposés sont toujours les mêmes : le chacun chez soi, le nationalisme, la sortie de l’euro, la peur de l’autre, l’intolérance …

D’autres entretiennent l’illusion qu’il serait possible de se soustraire aux nécessaires mutations que nous devons entreprendre. Toute seule, la France convertirait ses partenaires à une autre politique, la leur ! lls semblent ignorer, une fois de plus, que l’Europe est un tout qu’on ne peut réduire à la seule France. 28 n’est pas égal à 1 mais à 28 fois un !

Que penser, dans un tel contexte, de l’attitude irresponsable et inacceptable des médias publics, qui refusent d’accorder à ce scrutin majeur et décisif pour notre avenir, la place qu’il mérite, privilégiant les télé réalité ou télé crochet en « prime time » à l’organisation d’un débat avec les différentes têtes de liste …

La mondialisation n’est malheureusement pas une option, mais un environnement ! Elle ne peut plus être considérée comme une crise, mais plutôt comme une transformation à initier, accompagner, mener à bien, en veillant soigneusement à préserver nos valeurs et à protéger les plus faibles afin qu’ils soient en capacité de rebondir.
Seule une politique européenne peut aujourd’hui relever ce défi et Martin Schulz comme Pervenche le porter légitimement et efficacement.

Pour renouer avec nos concitoyens nous devons retrouver une simplicité qui n’est plus de mise, alors qu’elle ne constitue que la marque du respect et de la proximité que l’on doit à chacun.
Ce que Martin Schulz a magnifiquement compris, il nous faut  :

  • faire simple, pas simpliste,
  • être proche pas sachant,
  • s’engager pas se défausser,
  • assumer, non chercher de bouc émissaire,
  • mais, plus que tout, fixer clairement le cap à suivre, y compris lorsqu’il est exigeant, difficile, en indiquant les difficultés d’une traversée rendu chaotique du fait d’aléas climatiques ou météo …

Proximité qui est l’enjeu de ces européennes, mais celui aussi désormais de chaque élection, tant le vote populiste et l’abstention se développent, marqueurs d’une société qui doute et souffre au plus profond d’elle même. Il y a trop d’attentes,  trop de frustrations, il y a eu trop d’espoirs déçus  …

L’Europe est un modèle unique sur la planète de démocratie, de  richesse et de  protection sociale, elle représente une véritable oasis pour la planète mais le paradoxe est  qu’elle ne fait plus recette auprès des européens, notamment des plus jeunes, premiers concernés pourtant.
Ce qui d’autant plus dommageable que la génération d’après guerre disparait peu à peu, emportant avec elle, le souvenir des démons d’antan, de cette peste brune qui revient, d’autant que les nouvelles générations n’ont plus les mêmes balises temporelles et mémorielles.

La baisse de participation à ces élections est constante, plus le Parlement a de pouvoir, plus l’abstention est importante !

Il nous faut absolument retrouver la voie de la passion et d’un grand dessein européen à accomplir …

 

 

Je ne suis ni technocrate, ni expert des questions européennes, ma perception est juste celle d’un petit élu local de base. Toutes ces années, j’ai cependant acquis la conviction que la sauvegarde de notre modèle culturel, économique et social passe nécessairement par l’émergence d’une citoyenneté européenne et celle d’une Europe politique enfin assumée …

Depuis que l’homme est homme, l’Europe est un continent,

Durant plus de 1000 ans elle aura été un idéal, politique, philosophique, de paix, de monde meilleur …

Depuis la tragédie de la 2eme guerre mondiale, elle s’est construite pas à pas, pour que plus jamais la guerre ne revienne,

La chute du mur de Berlin lui a permis de retrouver enfin ces deux jambes,

Il faut désormais qu’elle poursuive sa longue marche en avant, qu’elle existe concrètement, surtout plus que tout, quelle fasse enfin sens …

Elle doit pour cela s’affranchir des populismes, clore définitivement la parenthèse de Yalta et du mur de Berlin, mais aussi et surtout faire tomber d’autres murs, dont ce mur technocratique qui l’éloigne tant du citoyen.

Tout dépendra des résultats du 25 mai, de notre capacité à mobiliser, à inciter malgré le vent mauvais, nos concitoyens à se déplacer et  à voter « Pour une autre Europe »,  afin que que Martin Schulz soit le prochain président de la Commission Européenne et que Pervenche conduise la délégation francilienne la plus nombreuse possible …