Internet, état des lieux planétaire

Le Journal du Net publie une étude Nielsen de juillet 2005 : « Internet en chiffres : le tour du monde ». Etude trés instructive qui permet d’avoir au mieux une vision actualisée de l’état des lieux planétaire, au pire un instantanné d’une situation trés contrastée..

 

 Conçu comme un diaporama proposant une successsion de tableaux établis d’aprés divers indicateurs cette étude apporte une série d’informations permetttant de dépasser beaucoup d’idées reçues et d’avoir un eidée plus précise des tendances en cours sur la toile planétaire.

On y apprend, par exemple, que la population internaute mondiale dépassera le milliard d’individus avant la fin de l’année, et que l’Asie en représente plus du tiers … la Chine commence à poindre le bout de son nez,  l’Europe dépasse désormais l’Amérique du Nord, et avec les pays de l’Est démontre pour les années à venir un vrai potentiel et un marché prometteur …

Dans la répartition des noms de domaine, enjeu capital s’il en est, l’universel « .com » se taille la part du lion, avec 46,12 % des URL de domaine, soit prés d’1 sur 2 … devant un suffixe national, le « .de » allemand qui tire plus que son épingle du jeu, avec 7.96%, car c’est de loin la première extension nationale. Notre pauvre « .fr » , avec 0,51%,  apparait en 24ème position …  de quoi rester humble, circonspect, mais également inquiet pour le développement et l’avenir de la langue française sur la toile mondiale en attendant le développement de l’Afrique francophone …

 

Autres indicateurs de cette étude qui va trés loin : Population internaute, classement par pays, haut débit, cartographie des sites, technologies, consommation et profil, trafic, usages, équipement, interfaces,  e-Commerce et e-Pub …

 

Pour y accéder :

 

http://www.journaldunet.com/diaporama/0509tourdumonde/01population-mondiale.shtml

STIF : bras de fer gagnant pour Huchon …

La Commission Consultative des Charges (CCEC) de l’Assemblée nationale, présidé par Alain Fourcade, député UMP est composée de 11 élus de toutes tendances politiques et de 11 fonctionnaires a donné raison à Jean Paul Huchon dans le bras de fer l’opposant au gouvernement à propos du STIF (Syndicat des transports d’Ile-de-France).

 

Il devait prendre la présidence de ce Syndicat au 1er juillet 2005 selon la loi du 13 août 2004 transférant la responsabilité de l’organisation du réseau des transports publics en Ile de France aux collectivités territoriales.

 

L’ avis de la CCEC nous intéresse au premier chef (cf notes précédentes sur Transilien) car cette décision conditionne la qualité de nos transports pour les années à venir. Rappelons que jusque-là, les représentants du Conseil Régional et de cinq départements franciliens (ceux de gauche) dont Paris, ont refusé de siéger afin de protester contre les dotations très largement insuffisantes octroyées par l’Etat. Un bras de fer entamé il y a presque six mois et qui va pouvoir se terminer avec pour seuls vainqueurs les douze millions franciliens qui se déplacent chaque jour dans les Transports en commun (SNCF, RATP …).

Les conclusions de la CCEC démontrent bien que sur ce dossier, Jean Paul Huchon avait raison sur toute la ligne et que sa détermination et sa fermeté ont obligé l’Etat à assumer ses responsabilités financières.

 

Raisons d’un réel « désamour » entre Région et Gouvernement …

Devant prendre la responsabilité du STIF au 1er juillet 2005, la Région attendait les propositions du gouvernement; en l’absence d’un audit, des évaluations ont été effectué par les services de la Région, évaluations non remises en cause depuis. A la fin juin, l’Etat a révélé le montant des garanties financières accordées pour cette nouvelle responsabilité. Elle se sont révélés très largement sous estimées et insuffisantes aux besoins en fonctionnement et en investissement. Il est bon de souligner que selon la SNCF, plus de 50 % de son matériel circule exclusivement en Ile de France pour transporter 60% de son trafic voyageurs…

Les dotations prévues pour l’Ile de France étaient de loi inférieures à celles des autres régions !

 

Décisions de la CCEC … Un, deux, trois zéros !

Concernant le renouvellement du matériel roulant

Le gouvernement octroie 400 millions d’euros, pour le renouvellement du matériel roulant de la SNCF dont la moitié pourra être utilisée au cours des exercices 2005, 2006 et 2007. Un montant qui devrait permettre d’assurer 20 % du financement nécessaire au renouvellement des wagons et locomotives des RER et des trains de banlieue. Auquel s’ajoute 140 millions d’euros versés chaque année à la SNCF pour l’entretien de son matériel en Ile-de-France à la région constitue un apport supplémentaire, l’intégralité de la somme étant désormais dédié à notre Région.

 

Concernant le montant de la compensation pour le fonctionnement du STIF.

L’Etat avait accordé la somme de 529 millions d’euros ; une somme qui ne permettait pas de financer des engagements pris par le gouvernement en matière de baisse de certaines tarifications et d’amélioration du service avant le transfert de responsabilité : instauration du demi-tarif pour les bénéficiaires de la CMU, allongement d’une heure du service pendant les week-ends pour les métros et le RER (2H15), compensation de la perte de l’abattement fiscal des conducteurs du réseau privé Optile, compensation du lundi de Pentecôte travaillé…

La CCEC a estimé le coût de ces mesures à 88 millions d’euros.

 

Levée des inquiétudes sur les retraites RATP

L’Etat a garanti une «étanchéité totale» des retraites RATP par rapport au Stif qui n’aura donc pas à payer les pensions des agents du métro.

 

Point d’étape

Lors d’une séance de l’Assemblée régionale, le 22 juin dernier, Jean Paul Huchon déclarait

« A prendre les rênes du STIF sans une compensation suffisante, le risque serait grand que nos projets ne soient pas réalisés, que nos finances soient asséchées et que les franciliens en fassent les frais !! »

Avec ses conclusions, la CCEC permet désormais à l’exécutif régional de prendre les rênes du Syndicat des transports d’Ile-de-France et de pouvoir enfin réellement se mettre au travail …

 

Il était temps !

 

 

Notes précédentes sur le sujet :

 

http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/09/23/grande-messe-transilienne.html

 

http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/09/29/transilien-les-resultats-de-l-enquete.html

5 ans d’amitié européenne

Trilport a reçu une délégation d’Engen afin de fêter le cinquième anniversaire du jumelage entre nos deux villes … Un jumelage qui rassemble …

Pour préparer cette venue, la mobilisation a été quasi générale. Pour une petite commune comme Trilport, recevoir plus de 110 personnes venus d’Allemagne, n’est pas une sinécure; d’autant que nous voulions bien faire les choses. Un comité d’accueil composé d’élus, de représentants du monde associatif, d’associations, de membres du personnel municipal s’est constitué et a préparé avec le Comité de Jumelage ces trois jours de fête. De prés ou de loin, c’est plus d’une soixantaine de personnes qui ont participé à l’organisation des différentes manifestations.

La fête a commencé dés l’arrivée d’une première délégation le vendredi soir et s’est poursuivie durant les trois journées, en s’achevant sur une touche d’émotion grace à des chants d’enfants des écoles … A chaque fois, un lieu et une équipe d’organisation différente, de nombreuses associations de la commune avaient tenu à contribuer à la réussite de ce séjour.

Le point d’orgue, a été incontestablement la soirée officielle qui a rassemblé plus de 3OO personnes dans le gymnase municipal, magnifiquement décoré et aménagé pour l’occasion par nos services … Soirée durant laquelle nous avons eu le plaisir d’honrer Johanes Moser Burgermeister d’Engen et Ulrich Scheller, responsable du jumelage, coté allemand, en les nommant citoyens d’honneurs de la commune. Cette soirée a montré à toutes les personnes présentes l’implication, le sens créatif et la qualité de travail des agents municipaux mais également la mobilisation des jeunes d ela commune et de nombre s’associations; on ne peut qu’être fier d’animer une équipe de cette qualité …

Quelques mots sur un jumelage heureux …

« L’amitié entre nos deux villes ne date pas d’hier, cette longue histoire a débuté en 1987 par l’appariement entre deux de nos établissements scolaires … Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts de Trilport …

Les premiers élèves sont devenus des parents, leurs parents, des grands parents dont les petits enfants bénéficient aujourd’hui de cet échange si riche entre nos deux villes, nos deux pays … Je crois que c’est cela qui explique avant tout la réussite de ce partenariat … la force de ces racines … Nous pouvons dire que la greffe a bien prise et que peu à peu l’arbuste naissant a développé des rameaux plein de vitalité …

Je ne reviens pas sur l’importance des jumelages, initiés par le chancelier Adenauer et le Président de Gaulle, dans l’amitié entre nos deux pays et dans la construction européenne … Nos histoires sont différentes, nos langues sont différentes, nos cultures sont différentes … Ce sont ces différences qui font notre richesse car elles sont au service d’une amitié qui est la même, et de valeurs qui sont semblables, nous sommes européens …

Dorénavant il nous faut penser au présent, à l’Europe d’aujourd’hui, mais surtout à celle de demain, qui s’étend encore plus à l’Est … Bien sur la construction européenne est un long chemin semé d’embûches, mais Rainer Maria Rilke ne disait il pas dans une de ses Lettres à un jeune poète : « Qu’une chose soit difficile doit nous être une raison de plus pour l’entreprendre … ». La récompense est au bout de ce voyage.

Notre histoire commune en est la preuve et donne toute son importance à ce choix mûrement réfléchi, de s’unir pour mieux exister, afin de proposer au monde une vision plus humaine de la société, C’est de cette sagesse, de ce respect de l’homme, de la vie et de la nature, dont la planète a tant besoin …

Wir sind Europäer »

   

La lettre de Meirieu aux jeunes profs, opus 2

Deuxième note consacrée à l’ouvrage de Meirieu « Lettre à un jeune enseignant ». Rappelons que l’auteur a eu le bon gout de mettre en ligne certaines pages de ce livre sur le site de l’association Education & Devenir afin de susciter le débat …

 

http://education.devenir.free.fr/MeirieuLJP.htmm

 

 

Culture de résultats ou culture de l’évaluation ?

 

Pour Philippe Meirieu, il n’existe pas d’évaluation objective. Une évaluation sous tend toujours des valeurs implicites. Un résultat ne peut être une finalité, il doit interpellé et être évalué; de l’évaluation dépend ensuite l’analyse, la régulation, l’infirmation ou la confirmation des choix émis.

 

Verbatim

Nous arrivons ainsi au cœur du problème. Une véritable « culture de l’évaluation » doit développer une attitude réflexive et critique sur « les valeurs » : valeurs des « programmes » et des « actions », valeur des « indicateurs » de réussite, valeur des « résultats », quels qu’ils soient. C’est là où, précisément, se différencient la « culture des résultats » et la « culture de l’évaluation » : la « culture des résultats » totémise les « résultats » et, en particulier, les résultats tels qu’ils sont définis par la hiérarchie. La « culture de l’évaluation » interroge les résultats, se demande le sens qu’ils ont, débusque les biais dus aux outils de mesure et, surtout, confronte ces résultats aux finalités éducatives que doit se donner une société démocratique…

 la régulation ne peut être décrochée des finalités (on ne régule que pour améliorer le « fonctionnement pour… ») ; l’évaluation ne contient jamais les moyens de la régulation comme la coquille contient la noix. On a beau décortiquer les symptômes d’un dysfonctionnement, on ne peut se dispenser du travail d’invention, d’imagination, de conception qui permet d’améliorer les choses.

 

L’éducation d’un sujet n’est pas la fabrication d’un objet

 

« Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse ni son coeur » disait Aragon; pour Meirieu s’il y a des objets finis, il ne peut y avoir d’élève fini ou terminé. La pédagogie est un moyen de lutter contre ce qui peut apparaitre comme une fatalité.

 

Verbatim

L’élève serait « le produit » des actions que l’on exerce sur lui et n’aurait aucune responsabilité dans ses propres résultats. Comme vous, cette attitude m’insupporte et j’ai toujours plaidé pour le « principe d’éducabilité » : « Tout élève peut y arriver et, en cas de difficulté, je ne dois jamais désespérer de lui.

Je dois, au contraire, toujours inventer de nouveaux moyens, de nouvelles méthodes pour, comme disait Alain, « redonner vie à ses parties gelées »… Je n’ai jamais fini de travailler à rendre le savoir accessible…

 

L’élève au centre du système, cela ne date pas d’hier ou de 68 …

 

Petit règlement de compte à OK Corral. Pour Meirieu, il y a prescription , le nombre d’enseignants qui ont connu directement le joli mois de mai, comme le chantait Gainsbourg, arpentent désormais plus les salons de tourisme ouverts au troisième âge que les salle de profs.

Il rappelle également opportunément que le concept de l’élève au centre du système (ce qui ne signifie pas pour autant l’enfant roi), ne date pas d’hier puisqu’il est antérieur à la seconde guerre mondiale …
Un bon pédagogue doit manier selon Meirieu la motivation et le travail (ou le bâton et la carotte), même si pour certains élèves leur milieu social (merci Bourdieu) induit une motivation supplémentaire pour apprendre à apprécier le travail … Pour Meirieu la systématisation de la « démagogie pédagogique » bien dans l’air du temps (Luc Ferry n’est pas loin) est une attitude partielle et partiale. L’ombre du socle commun des savoirs plane également derrière cette analyse.

(cf note précédente : Education en devenir http://jmorer.hautetfort.com/trackback/67329 )

 

Verbatim

« L’élève au centre du système » est […] un principe de bon sens dans une société laïque et démocratique qui veut transmettre à tous ses enfants les fondamentaux de la citoyenneté. Principe rappelé en 1938 par Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale du Front populaire, qui conclut l’une de ses principales circulaires par cette interrogation : « Vers l’enfant, centre commun, tous les efforts ne doivent-ils pas converger ? »

 

Qui, en effet, pourrait prétendre le contraire ? Or, pour entrer dans le « comment faire ? », il faut d’abord se débarrasser des fausses questions qui nous encombrent… Ainsi en est-il, par exemple, de l’opposition entre « la motivation » et « le travail ».

Passons sur l’ignorance de la réflexion, dans ce domaine, de tous les grands penseurs de « l’École moderne » et, en particulier, de Célestin Freinet et de son ouvrage majeur L’Éducation du travail…

Passons sur les assimilations rapides entre la motivation et le jeu

Passons sur le schématisme prêté au pédagogue qui s’imaginerait pouvoir obtenir de l’enfant un travail scolaire « sans la moindre contrainte » … Tout professeur sait qu’il doit conjuguer en même temps la motivation et le travail, sans établir de préalable entre les deux, ni faire de l’un des deux éléments la condition de l’autre.

C’est pourquoi il y a quelque chose d’insupportable dans cette dénonciation systématique et permanente de « la démagogie pédagogique » de la part des intellectuels bien-pensants.
Ils nous accusent de rabaisser les savoirs, de brader l’ambition de l’École, de priver nos élèves des connaissances et de la culture auxquelles ils ont droit. Ils moquent nos tentatives, pitoyables à leurs yeux, pour prendre appui sur leurs centres d’intérêt, leur faire réaliser des panneaux sur les effets spéciaux au cinéma ou des exposés sur Harry Potter…

On voudrait croire que, derrière de tels propos, ne se cache pas une quelconque velléité d’abandon : « Enseignons la vraie culture à ceux qui la méritent et en sont dignes… Et renvoyons les autres de l’école le plus vite possible ! […]

 

Construire un monde à hauteur d’homme

 

Le pédagogue engagé doit avoir une démarche vulgarisatrice et salvatrice … Quand l’art du savoir rejoint celui d’enseigner (Cicéron).

 

Verbatim

Sous prétexte que le monde nous donne, chaque jour, le spectacle lamentable de foules qui se prosternent aux pieds de tyrans ou s’avachissent devant le crétinisme des médias, trop d’intellectuels se retirent sur l’Aventin : ils n’en finissent pas d’excommunier le monde… mais sans jamais rien proposer pour nous permettre de le transformer.

On peut ainsi, être, tout à la fois, révolté et résigné, bénéficier du prestige de la dissidence et de la tranquillité du renoncement. Et gagner sur tous les tableaux…

On rejette alors, avec mépris, « les illusions pédagogistes » de ceux qui se coltinent, tant bien que mal, l’éducation des barbares. L’on se satisfait très bien – même si on ne l’avoue guère – d’un monde où cohabitent la démagogie et l’élitisme, le mépris pour les uns et la suffisance des autres, l’apartheid entre les exclus et les élus… (…)

Et, en matière scolaire, ce comportement trouve une application facile : on se contente d’enseigner la minorité d’élèves qui connaît déjà la saveur du savoir et de déverser les autres dans des garderies plus ou moins déguisées.

 

N’ayez crainte : je ne vous demande surtout pas d’abandonner la moindre parcelle de votre projet initial. De renoncer à enseigner les disciplines pour lesquelles vous vous êtes engagé dans ce métier. Bien au contraire. C’est au cœur même de cet enseignement, et en assumant pleinement votre mission de transmission des savoirs, que vous « enseignerez l’École ». Vous deviendrez ainsi, en même temps un professionnel de l’apprentissage et un militant politique – au sens le plus noble du terme – engagé, au quotidien, dans la construction d’un monde à hauteur d’homme.

 

 

En guise de conclusion

 

Concernant la discrimination positive, selon Meirieu, pour qu’elle soit réellement positive, il faut mettre réellement les moyens … Sinon on pratique du Darwinisme social, on peut apprécier, mais de la à dire que c’est la panacée …

 

Verbatim

Je ne crois pas, bien sûr, que nous puissions réinventer le monde au quotidien. Mais, peut-être, peut-on travailler au quotidien à ce qu’il demeure ou devienne “à hauteur d’homme”: c’est-à-dire que les enjeux soient bien posés au niveau de l’avenir des hommes, et non de ceux de la marchandise, des “mécaniques institutionnelles” aveugles, des intérêts de quelques minorités mieux informées ou plus fortunées, des carrières politiques ou médiatiques de quelques uns, etc…

Il ne faudrait pas, pour autant, s’en contenter et oublier d’apporter aux “établissements difficiles” l’aide dont ils ont besoin pour faire face aux défis qu’ils doivent relever. Je ne voudrais pas que “la discrimination positive” se solde par l’organisation de la concurrence entre les exclus pour que “les plus méritants” puissent quitter des ghettos considérés comme définitivement abandonnés.

La lettre de Philippe aux jeunes enseignants, opus 1 …

Belle initiative que celle prise par Philippe Meirieu de mettre en ligne des pages de son dernier ouvrage « Lettre à un jeune enseignant » sur le site de l’association Education & Devenir et de susciter un débat passionnant avec ses lecteurs internautes …

http://education.devenir.free.fr/MeirieuLJP.htm

 

 

Retour sur quelques points soulevés tant par l’auteur, son ouvrage que par les internautes …

 

 

Le syndrome du Lucky Luke

 

Aprés s’être opposé à une « école-machine » déshumanisée, ou le face à face pédagogique serait absent, l’auteur présente le rôle du professeur face à l’institution et d’un syndrome dont seraient atteints certains enseignants : celui de Lucky Luke …

 

Verbatim :

 

Quand on place la réussite des élèves comme projet fondateur de l’Éducation nationale, on ne peut que condamner les états d’âme d’enseignants qui ne songent qu’au plaisir de professer et refusent de rendre des comptes sur les résultats qu’ils obtiennent comme sur leur implication dans le fonctionnement de l’institution scolaire !

Il y a, chez certains professeurs … une fascination pour un exercice purement solitaire de leur mission… tel le « poor lonesome cow-boy » qui n’est encombré par aucune contingence et peut se livrer librement à sa passion…

qui met sa liberté individuelle au-dessus de toute contrainte institutionnelle ! … Cette vision des choses est, évidemment, très grave : c’est une vision d’avant l’émergence de l’État de droit, un retour à l’illusion selon laquelle on pourrait exercer son métier en dehors de tout cadre et récuser d’avance toutes les exigences du collectif… On en est même arrivé à ce paradoxe extraordinaire : les professeurs sont, en même temps, des anti-libéraux farouches sur le plan idéologique et des libéraux absolus sur le plan de leur comportement.

 

Une question suit obligatoirement ces propos, qui peut créer la contreverse, celle de la quête de l’efficacité

 

Verbatim :

 

Nul ne saurait décemment prétendre que l’institution scolaire doit renoncer à toute efficacité. …

Et ce que nous nommons « didactique » n’est rien d’autre que la recherche par laquelle nous tentons de comprendre « comment ça marche » dans la tête d’un élève afin qu’il s’approprie au mieux les connaissances du programme. il n’y a rien de vraiment nouveau dans ces propositions.

C’est, en effet, Jules Ferry lui-même, dans un discours prononcé le 2 avril 1880, qui affirmait : « Les méthodes nouvelles qui ont pris tant de développement, tendent à se répandre et à triompher : ces méthodes consistent, non plus à dicter comme un arrêt la règle à l’enfant, mais à la lui faire trouver. Elles se proposent avant tout d’exciter et d’éveiller la spontanéité de l’enfant, pour en surveiller et diriger le développement normal, au lieu de l’emprisonner dans des règles toutes faites auxquelles il ne comprend rien. » […]

 

 

L’efficacité ne se mesure qu’à l’aune des finalités,

 

Abordant la dernière enquête PISA (OCDE), Philippe Meirieu aborde les résultats obtenus sur les performances des élèves de quinze ans, sur un angle inédit … Trois pays arrivent en tête de cette anquête : la Finlande, le Japon et la Corée du Sud. Avec des résultats à peu près similaires mais des contextes radicalement différents …

 

Verbatim :

 

En Finlande, les élèves sont scolarisés dans des classes hétérogènes jusqu’à seize ans. Ils n’ont aucune note chiffrée, mais des évaluations qualitatives leur permettant d’orienter leurs efforts ; ils bénéficient de parcours personnalisés en fonction de leurs besoins et n’ont aucun travail à la maison. .. ils occupent une grande partie de leur temps scolaire à des recherches documentaires, seuls ou en petits groupes. Ils sont systématiquement encouragés à participer à des troupes de théâtre, à des chorales ou à des activités culturelles de toutes sortes. L’après-midi, les écoles restent ouvertes et accueillent des clubs d’astronomie, de reliure ou d’informatique qui réunissent élèves, parents, enseignants et habitants du quartier ou de la région… Au Japon ou en Corée du Sud, en revanche, après des études primaires assez semblables aux nôtres, les élèves sont triés à dix ou onze ans, de manière draconienne. Ils passent un examen d’entrée au collège et, s’ils sont reçus, sont soumis à un rythme scolaire d’une extrême dureté. De plus, la plupart d’entre eux doivent, pour réussir, prendre de nombreuses leçons particulières. Très vite, ils abandonnent toute activité extrascolaire pour ne vivre que dans l’obsession des bonnes notes. Le taux de dépressions et de tentatives de suicide augmente d’année en année…

 

Pour Meirieu, la question des indicateurs est posée :

 

Verbatim :

 

pouvons-nous, dès lors qu’il s’agit d’éducation, réduire l’évaluation de nos écoles et de nos établissements aux seuls indicateurs habituels de réussite scolaire ? … Qui ne voit que ces indicateurs de réussite pourrait être multipliés à l’infini ? Qui ne voit qu’aucun choix, ici, n’est innocent et que chacun d’entre eux renvoie, tout à la fois, à un projet d’homme et de société… qu’il promeut des pratiques pédagogiques spécifiques et s’appuie sur une conception implicite de notre métier ? Et qu’on ne dise pas que les objectifs alternatifs que nous proposons conduiraient à une baisse catastrophique du niveau : les exercices scolaires et les examens traditionnels n’ont pas le monopole de l’exigence de rigueur et de qualité.

Une « école juste », explique François Dubet, ne peut ajouter l’humiliation à l’échec. Elle ne peut pas, non plus, faire l’impasse sur des savoirs sans lesquels les plus démunis perdent toute chance de comprendre un peu ce qui leur arrive…

 

Nous reviendrons dans une autre note sur deux cultures complémentaires pouvant à l’analyse se révéler quelquefois contradictoires … La culture de l’évaluation et celle du résultat …

 

 

Attention danger : la LOLF, une véritable révolution en marche

 

Meirieu présente les transformations que va entraîner le LOLF (Loi organique sur les lois de finances) qui ne financera plus les structures mais des « programmes » (des domaines d’activités au service des citoyens), opérationnalisés en « actions » correspondant à des « projets » précis.

Ce qui permettra selon le législateur de piloter l’action publique en fonction de buts identifiés, et de faciliter la transparence budgétaire, toutes dépenses comprises… car l’ignorance du coût réel de tous les « projets » impulsés ou financés par l’État est un facteur majeur de « déresponsabilisation » des citoyens.

 

Le financement se fera désormais sur la base d’indicateurs de réussite, au risque de tomber dans l’arbitraire qu ‘on prétendait combattre… Il faut pour Meirieu que ces indicateurs soient élaborés, au niveau le plus opérationnel possible, en concertation étroite avec les acteurs, et non imposés de manière technocratique par les administrations (un voeu pieux ?).

 

La LOLF va entrainer trois points positifs :

 

– les parlementaires disposeront d’un tableau de bord plus précis et plus proche des personnes pour décider de l’usage de l’argent public ;

– les citoyens, au sein d’un « programme » décidé par les parlementaires, auront les moyens de peser lucidement sur les choix des « actions » qu’ils entendent mener à bien ;

– les acteurs pourront dire à quoi ils veulent être évalués…

 

 

 

Tout cela, bien évidemment,dans le meilleur des cas, si la LOLF n’est pas « récupérée » par l’administration pour accroître, de manière arbitraire, son emprise technocratique. Ce qui a commencé à se produire … Qui est étonné ?

 

 

 

 

Un texte important par les réactions et le débat qu’il peut susciter (Meirieu laisse rarement indifférent) et qui mérite une autre note, un opus deux en quelque sorte …

Transilien … les résultats ne sont pas franchement au rendez vous …

Avant d’aborder la question fondamentale de la qualité du Cocktail « déjeunatoire » abordé par Geb dans son commentaire, quelques infos sur les réponses à l’enquête réalisée auprés de l’ensemble des élus franciliens.  Précaution oratoire ou pas, l’animateur a précisé que, statistiquement au regard des résultats du sondage effectué auprés des élus ceux ci avaient la dent plus dure que les voyageurs … Cette remarque n’a pas eu un franc succés dans la salle …
Je ne pense pas que dans mes réponses, mes analyses, ou mes courriers divers et variés à la SNCF j’ai eu réellement la dent plus dure que les usagers (je préfère cette terminologie à celle de « client ») … Au regard des problèmes connus et identifiés sur certaines lignes telle La Ferté Milon, l’élu que je suis n’a fait que réfléter une situation inacceptable avec retenue et modération…

Autre constat, la trés grande divergence d’appréciation entre les questionnaires provenant de la première couronne, de la deuxième, de la troisième et des « franges » (elles doivent commencer à Trilport …) … Ce qui correspond à l’application du fameux Théorème francilien : Le degré de satisfaction est inversement proportionnelle à la distance de l’épicentre et au rapport qualité / prix …

Résultats du questionnaire

L’enquête réalisée lors des mois de mai et juin 2005 a intéressé les élus puisque sur 27187 questionnaires distribués aux élus franciliens (région, départements, communes), le taux de retour  avoisine les 13%.

Plus de 57% des élus ne sont pas satisfaits de la situation des transports collectifs franciliens. Une question du questionnnaire a été développé bien trop longuement par l’animateur,  un habitué manifestement des TGV et aéroports, la question relative à la comparaison de la situation francilienne avec les métropoles mondiales … Une question finalement trés ésotérique dans le contexte, l’interrogation type d’un cadre sup qui passe sa vie à voyager de pays en pays, ce qui ne correspond pas tout à fait à la typlogie et au niveau social moyen des élus franciliens .. Nous ne sommes pas tous, BoBO, ministre, parlementaire ou Maire d’Issy les Moulineaux (je dis cela parceque Santini invité d’une des tables rondes a encore fait un numéro dont il a le secret). Avec Santini, on échange nos budgets, nos contextes et question réalisation, on pourra comparer !

Plus de 60% des élus estiment insuffisantes les attributions de crédit au transport collectif …  La Région va avoir du boulot pour rattraper le retard accumulé et réaliser les investissements nécessaires afin de permettre le développement de l’Ile de France, une mandature n’y suffira pas ! Les réticences d’Huchon avant de signer un chèque en blanc au gouvernement sont compréhensibles; surtout qu’ensuite le Ministre du Budget en titre aura beau jeu de critiquer les collectivités locales qui augmentent la fiscalité … Au regard des décisions prises et de la qualité de l’activité gouvernementale, ils peuvent les diminuer les impôts … Normal, ils confient aux collectivités territoriales le soin d’effectuer le travail … Proximité, complémentarité, efficacité …

Au fait, j’y pense Santini, Copé, Huchon … Ca ne vous rappelle rien ?

Principaux sujets d’insatisfaction : La propreté dans les trains, le confort dans les gares, la fréquence des trains le week end, l’information dans les gares, les aménagements aux abords des gares (trés critiqués dans la première couronne …)

Les sujets de profond mécontentement : le rapport qualité prix, la ponctualité des trains, leur fréquence, la lutte contre les incivilités et les dégradations, les moyens de transport de substitution si problème sur la ligne, l’information dans les gares, l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR), l’information dans les trains …

Le manque d’information des élus est proche de l’unanimité : répartition des compétences entre RFF et SNCF (75%), l’organisation des responsabilités entre STIF et Transilien (76%) et sur Transilien, prés de 80% … De quoi apprendre l’humilité …

Quels sont les priorités proposées par les élus ?

Lutte contre la délinquance & incivilités (gare et trains) : 42%
Ponctualité des trains : 41%
Rapport Qualité/ Prix : 22%
Accessibilité pour PMR : 21%
Couverture géographique : 20%
Aménagement des infrastructures aux abords des gares : 15%

 

Une conclusion qui se veut provisoire (un point d’étape, en fait)

Enquête trés intéressante, les élus de la première couronne et les responsables de l’entreprise Transilien ont pu ainsi découvrir la gravité d’une situation qu’ils ne pressentaient peut être pas entièrement dans sa gravité …
L’évaluation a eu lieu … Sans être un expert en didactique, et bien que la culture de l’évaluation ne soit pas forcemment celle des résultats, l’évaluation a eu lieu, attendons la suite pour voir les résultats. »Long is the road …  »
Tout ne se fera pas en un jour, certes, et les changements prévus au STIF, arrivent fort à propos … Au regard du décalage entre les attentes et le terrain, le montant du delta financier pour arriver à une situation seulement moyenne, les finances régionales seules ne suffiront pas. L’entreprise SNCF et son actionnaire principal (qui doit être encore l’Etat) ne doivent plus être aux abonnés absents … Je rappelle que les motrices qui relient Paris Gare de l’Est / La Ferté Milon, ne sont toujours pas commandées. Et que le délai entre la commande et la livraison, le délai est supérieur à 36 mois … Comme quoi va falloir faire un effort, en attendons l’électrification des voies avec cette fois ci RFF comme partenaire privilégié…

Enfin, une lueur d’espoir est apparu avec LOuis Gallois, et c’est la bonne nouvelle de la matinée, la teneur de son discours a été dans cette tonalité … Attendons pour voir …

Concernant la qualité du « Cocktail déjeunatoire » , cher à Geb, il était digne de l’Orient Express … Manque de chance pour mes papilles, un rendez vous important sur Meaux, relatif aux ordures ménagères m’a imposé de raccourcir une dégustation qui pourtant promettait …

Précédente note sur ce sujet  : http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/09/23/grande-messe-transilienne.html