Pour 2016 ? Semer des graines d’avenir

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La cérémonie des vœux est également l’occasion de parler d’avenir (cf billet précédent), de tracer des perspectives pour l’année qui vient, sinon de monde meilleur (sachons rester à notre place), du moins d’actions et projets… En ce qui concerne 2016, les annonces n’ont pas manqué, tant cette année constitue une année pivot, propice à semer des graines du présent et de l’avenir …

Depuis le 1er janvier, Trilport a rejoint la famille des villes de 5 000 à 10 000 habitants. Le nouveau Plan Local d’Urbanisme qui sera arrêté d’ici peu accompagne ce développement autour d’une priorité claire : privilégier la reconstruction de la ville sur elle même plutôt que consommer inutilement des espaces agricoles et naturels.
Autres axes stratégiques : développer la bio diversité dans la ville, agir en faveur des alternatives à la voiture individuelle, anticiper les conséquences des aléas météo extrêmes …
Si nous avons vécu l’année la plus chaude depuis 1880, sans doute même depuis que l’homme est homme, et que le pôle Nord accuse des températures positives supérieures d’au moins 20 °C aux normales saisonnières, cela ne sera pas sans conséquences sur la violence des phénomènes météorologiques des prochains mois. Nous sommes à des années lumière des effets du bruissement des ailes d’un papillon, l’effet « glaçon fondu » est plus dommageable que l’effet papillon.

Trilport compte 5 017 habitants au 1er janvier 2016, soyons honnête, nous n’avons rien fait ces dernières années pour accélérer ou précipiter ce développement urbain inéluctable, bien au contraire. Il nous semblait important de préserver identité et équilibre du territoire, sans doute, mais surtout préparer la commune à l’arrivée des nouveaux habitants et éviter tout effet champignon, très déstabilisateur en partant d’un principe simple : pour qu’un arbre grandisse harmonieusement, il est nécessaire de creuser des fondations profondes qui permettent à ses racines de se développer progressivement et leur laissent le temps de faire leur place : projet de ville, efficacité et organisation des services aux habitants, équipements publics comme les écoles …

L’éducation est par définition une graine d’avenir, c’est aussi pour cela, qu’elle a été, est et sera au cœur de nos priorités. Que ce soit dans l’accompagnement des dynamiques éducatives autour de l’éducation à l’environnement, des usages numériques, que dans les activités périscolaire, ou l’investissement dans les locaux, à créer, rénover ou agrandir !
Nous avons privilégié cette option, car elle permet d’adapter tous nos groupes scolaires aux besoins d’aujourd’hui et redonne à l’école la plénitude de son rôle de creuset de citoyenneté républicaine et d’intégration. Une ville se construit également autour de ses écoles. Dans le même cadre nous ouvrirons également d’ici quelque jour, un lieu d’accueil et d’écoute pour les parents et les enfants de 0 à 6 ans, afin d’améliorer une relation parentale, malmenée quelquefois, notamment en période de crise.

Limiter nos émissions de Gaz à Effets de Serre est également préserver l’avenir mais aussi et surtout le présent à l’heure de la COP 21. C’est pour agir en ce sens que  nous rénoverons l’éclairage public dans toute la ville, poursuivrons l’isolation thermique des équipements publics en privilégiant l’emploi de matériaux bio-sourcés locaux (chanvre et bois) et lancerons la mise en place d’un mini réseau de chaleur destiné à alimenter Salle des Fêtes, Groupe scolaire Prévert et futur réfectoire.

Mais de toutes les annonces de la soirée, celle qui a retenu incontestablement l’attention du plus grand nombre est relative à l’éco quartier de l’Ancre de lune …

Pourquoi ?

 

 

 

 

 

L’Eco quartier de l’Ancre de lune est enfin sur orbite, avec un retard au compteur de quelques mois, presqu’une année en fait, du à une restructuration interne de l’aménageur, véritable mue : l’AFTRP devenant Grand Paris Aménagement (GPA).

J’ai voulu rendre hommage lors de cette cérémonie des voeux à Françoise Hélène Jourda, décédée en juin dernier à qui nous avions confié (avec l’aménageur) les destinées de « l’Ancre de lune ». Cette femme d’exception, architecte talentueuse, était une des pionnières européennes les plus reconnues de l’habitat durable. Notre rencontre avait été un vrai coup de cœur, tant elle nous avait tous séduit par l’originalité de son projet, sa passion, son profond respect de la ville actuelle, ses partis pris environnementaux, la place laissée au végétal et plus que tout son souci de la qualité de vie des habitants. Une réflexion collective avec son équipe alimentée en amont (avant même sa désignation) par toute une période de concertation (marque de fabrique du projet depuis l’origine) de plusieurs mois très bien pilotée par Ville Ouverte à qui l’AFTRP (désormais GPA) avait confié cette lourde tâche, rendue encore plus difficile par sa proximité avec les élections municipales. Nous n’avions pas flanché malgré les risques d’un exercice rendu périlleux, et au final, bien nous en a pris.

J’ai profité de la cérémonie des vœux pour faire trois annonces :

  • présenter le principal opérateur de la première phase. Nouveau venu dans la région sans doute, mais acteur majeur du logement social en Champagne : les Foyers Rémois. Cette Entreprise Sociale pour l’Habitat porte depuis 1912 une vision humaniste, écologique et avant-gardiste du logement social qui rejoint nos priorités et valeurs.
  • Décrire leur première opération sur l’Ancre de lune, de 45 logements, constituera une 1ere en Seine et Marne et Ile de France, (voir l’article du Parisien du 11 janvier) car basée sur un principe constructif en matériaux bio sourcés, à base de chanvre et de chaux, et intégrant un verger et des locaux faisant l’objet de la mise en place d’un projet social original.
  • Redire que nous postulerions, bien évidemment, et à la demande de l’Etat au Label National « Eco quartier » tant nous croyons à l’intérêt d’une démarche qui n’est pas réservée qu’aux seuls grandes villes.

L’Ancre de lune est une illustration du combat que nous menons depuis 2007 en faveur d’un logement social de qualité. Si nous respectons les impératifs quantitatifs liés à la loi SRU, nous tenons à y apporter une réponse qualitative.
C’est ce que nous faisons avec le bailleur social FSM sur la ville même : architecture, performances énergétiques et environnementales, confort du logement (été comme hiver), usages numériques, accessibilité, mobilités (voies piétonnes et transport en commun, avec une gare à moins de 5 minutes à pied), et mixité qu’elle soit sociale ou générationnelle.
Mixité générationnelle en direction des seniors grâce à un habitat adapté leur permettant de vivre plus longtemps en autonomie en préservant leur vie quotidienne comme leur réseau amical ou familial, des jeunes, qu’ils soient étudiants, apprentis, salariés afin qu’ils puissent trouver un premier logement. Quête aujourd’hui au combien difficile

Comment ne pas souligner la qualité de notre collaboration avec  l’Etablissement Public Foncier d’Ile de France, un partenaire clé s’il en est, à l’action si efficace. Acteur majeur de l’éco quartier dont il a assuré l’ensemble du portage foncier, ses collaborateurs effectuent depuis 2009 sur Trilport, un travail de dentelle urbaine inédit et absolument remarquable, respectant spécificités et identité de notre ville et contribuant plus que tout autre à la qualité des projets mis en place sur la ville.

Autre priorité, l’amélioration des mobilités comme de l’accessibilité dans la ville. Deux actions complémentaires et très importantes seront menées en 2016 : le lancement d’une étude de circulation destinée à trouver des alternatives à la voiture particulière, de fluidifier les flux automobiles, de développer le stationnement résidentiel, et la réalisation des travaux de la première phase du Pôle Gare de Trilport. Ces aménagements financés à 75% par le Syndicat des transports d’Île de France et à 25% par la Communauté d’agglomération ont un objectif : rendre la gare accessible aux piétons et aux PMR. Ils seront suivis de la seconde phase qui dépend en grande partie de la SNCF : réaliser le parking relais, réaménager totalement l’Avenue de la Gare, avant lors de la dernière phase désenclaver la gare via une desserte bus.

 

Comme on le voit le travail ne manque pas, mais ces graines d’avenir sont si prometteuses …

 

 

 

Sept ans pour lancer l’Ancre de Lune

  • 2008 à 2009 : idée de créer un éco quartier, suite à des demandes de riverains confrontés à des nuisances provenant d’un secteur de la ville sinistrée et des conflits d’usage. L’éco quartier fait partie du projet pour la ville présentée aux Tripotais qui le valide lors des élections municipales.
  • 2008 à 2009 : lancement de l’éco quartier de Trilport « Coeur de Ville » autour d’un projet social de territoire qui fait l’objet d’une très large concertation (plus d’une trentaine de partenaires institutionnels et d’acteurs du terrain) et intègre le projet de Pôle Gare. L’éco quartier de Trilport est un des premiers lauréats de l’appel à projets de la Région Ile de France des Nouveaux Quartiers Urbains (Trilport en est toujours la plus petite ville lauréate). Ce projet est repéré et retenu par l’Etat au titre du Concours National Eco Quartier
  • 2009 à 2012 : de « Coeur de Ville » à « l’Ancre de lune »: phase de consolidation du projet grâce à la subvention NQU (équipe technique pluridisciplinaire), détermination des priorités, premières études techniques, participation au Club National des éco quartiers, médiation culturelle, environnementale et urbaine dans la ville et auprès des écoles, concertation autour des Ateliers citoyens et de partenariats clés (CAUE, Seine & Marne Environnement, École d’architecture de la ville & des territoires de Marne-la-Vallée…). La ville décide d’élaborer avec ses partenaires (dont l’Etat, l’EPF et le CAUE) un référentiel durable de l’éco quartier en deux volets : document cadre et document stratégique, ce dernier servant de support à l’appel d’offres. L’EPF se porte acquéreur du foncier nécessaire au projet. La ville de Trilport est un des 15 sites choisi par le Ministère pour tester le label national, son éco quartier est lauréat du département de Seine et Marne « Projet de Territoire » et de l’ADEME Ile de France (AEU). Lancement de l’appel d’offres et choix de l’aménageur : l’AFTRP
  • 2013 à 2015 : l’AFTRP choisit Ville Ouverte pour mener une concertation qui s’engage même avant la sélection de l’équipe technique animée par Françoise Hélène Jourda, urbaniste, une des meilleures spécialistes européennes de l’architecture durable qui met toutes ses compétences et sa créativité au service du projet. Réflexion totalement alimentée par la concertation menée sur la ville. Suite à une restructuration interne qui a duré quelques mois, l’aménageur devient « Grand Paris Aménagement ». Choix des Foyers Rémois et du premier projet : chanvre / chaux, une première en Ile de France. Les élus de Trilport sélectionne un opérateur social pour l’éco quartier partageant leurs priorités environnementales et sociales et leurs valeurs
  • 2016 à …  : Démarrage de la première phase, dépôt des permis de construire …