« Sortir du rouge par le vert »

 

inauguration-gymnase.jpgVendredi 5 juin, Jean Paul Huchon, Président de la Région et Vincent Eblé, Président du Conseil Général de Seine et Marne sont venus inaugurer le Gymnase de la Noyerie. Ils se sont déclarés surpris du résultat final, il est vrai que les lieux ont quelque peu changé depuis la pose de la première pierre en octobre 2007.

Visite justifiée au regard de leurs contributions respectives à cette réalisation comme à l’ensemble du programme d’équipements mené sur Trilport depuis 2005. Jean Paul Huchon, qui préside également aux destinées du STIF,  a profité de l’évènement pour rappeler l’action régionale menée en faveur de l’amélioration des transports communs en Grande couronne, avec pour illstration le cadencement 2010 qui sera effectif dés décembre prochain.

Tous deux ont fait part de leur inquiétude sur les conséquences sociales de la crise. Jean Paul Huchon dans son discours, avec humour et esprit, a souligné les pistes d’actions privilégiées par la région afin de soutenir activité économique et emploi : hautes technologies, emplois de service à la personne et « croissance verte ». Pour illustrer ce dernier point, il a eu la gentillesse de prendre l’exemple de l’action menée à Trilport. Pour l’anecdote, en conclusion il a eu des paroles prémonitoires 48 heures avant le scrutin européen :  « Nous sortirons du rouge par le vert ! ». L’expression a fait mouche auprés de l’auditoire et a été reprise depuis par la presse locale suite au résultat des européennes !

Je reviendrais prochainement sur les caractéristiques notamment environnementales du gymnase de la Noyerie, mais préfère ici mettre en avant tout le travail souterrain et mené en amont, véritable partie immergée de l’iceberg, qui a permis à ce gymnase de sortir de terre ! Pour une commune comme la notre, la feuille de route initiale (dont cette réalisation représente le dernier volet), était chargée : un centre de Loisirs, un bâtiment scolaire (cantine, réfectoire et accueil), une extension / rénovation de gymnase, et l’aménagement d’une nouvelle Mairie. Indiquons que seul ce dernier objectif a du être reporté. Nous n’avons effectivement pas chômé et chacun pourra voir les priorités des élus !

Programme volontariste ont souligné à la fois  Jean Paul Huchon et Vincent Eblé, mais tenu.
Aucune inconscience de notre part, nous avions pris la rpécaution au préalable, de monter un plan de financement solide et considérablement balisé les zones à risques. Nous avons du cependant faire face à deux difficultés imprévues : l’importance de la baisse des dotations de l’Etat (considérables depuis 2002) et l’envolée des prix du bâtiment  …

Mais malgré ces aléas nous avons tenu le cap !  Alors, comment une ville de moins de 5 000 habitants comme Trilport, a pu relever un tel challenge ?

 

 

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Constat évident , pas toute seule …

En 2002, à l’occasion d’un partenariat avec le Département, nous avons formalisé un projet de territoire. Deux choix étaient alors possibles : se limiter à une étude a minima destinée à financer des équipements précis, ou au contraire mettre tout à plat afin d’avoir une vision plus globale et d’entreprendre une action plus profonde.
Nous avons opté pour cette dernière orientation, à partir d’une large concertation menée auprés des habitants, qui nous a permis de dresser un diagnostic sans complaisance sur les manques et besoins du territoire et de ses habitants et d’établir un calendrier d’actions concrètes destinées à apporter des réponses adaptées aux besoins identifiés.
Trois exigences complémentaires ont également prévalu : une démarche « Haute Qualité Environnementale », privilégier la polyvalence d’utilisation et l’accessibilité des équipements …  Exigences qui en 2002 n’étaient pas forcement partagées par tous les élus, loin s’en faut !

Au regard de l’enveloppe financière inérente à ces projets, nous avons postulé en parallèle à un Contrat régional. Trilport a même été la première commune francilienne (ou une des toutes premières) à proposer un programme d’équipements intégralement mené en H.Q.E. Particularité qui a fait quelque peu sourire à l’époque… mais il est vrai que depuis les choses ont évolué !

Uner fois ces partenariats financiers garantis, nous avons mis en place le « mécano financier » permettant de financer l’ensemble des équipements projetés. Tâche délicate au regard des incertitudes portant à la fois sur les dépenses et leurs échéances (appels d’offre, conduite du chantier, avancement des travaux …) comme sur les recettes, notamment certaines subventions qui au bout du bout nous ont fait défaut. L’occasion de rappeler ici que les ressources d’une collectivité reposent sur trois variables : subventions, auto financement et emprunt. Le plan de financement retenu a été un mixt de ces trois variables.

Force est de constater que certains financeurs n’ont pas été à la hauteur de leurs promesses de subventions (CAF notamment), nous avons pu malgré tout compenser ce manque de recettes grâce à d’autres contributeurs (merci Madame la Sénatrice) et du emprunter un peu plus, d’autant que la baisse des dotations de l’Etat a considérablement altérer notre capacité d’autofinancement.
Dans le même temps, l’envolée des prix du bâtiment nous a amené à aménager le programme d’investissement initial en reportant l’aménagement de la Mairie, qui a joué le rôle de variable d’ajustement. Il a tout de même fallu réunir prés de 4 millions d’euros (HT) pour réaliser entre autres aménagements ces trois équipements (Centre de loisirs, Réfectoire et gymnase), plus de 50% a été financé grâce aux subventions réunies.

Dorénavant, notre feuille de route est toute tracée : nous désendetter ! Ce que nous commençons à entreprendre dés cette année. L’inauguration de ce jour démontre l’importance des politiques contractuelles pour nos collectivités. Certes cet équipement nous est revenu à 2 millions d’euros HT (or frais d’études), mais nous avons réuni pour le réaliser plus de 51% de subventions (720 000 euros de la Région, 192 000 euros de l’Etat au titre de l’accessibilité exceptionnelle de l’ouvrage, et 185 000 euros du département), la commune acquittant les 48% restant et avançant la TVA !

Réalisation qui souligne également l’importance pour mener de  tels projet à terme et sans « casse financière », de s’entourer de compétences en interne (analyse financière et budgétaire, suivi de chantier ensuite), d’aller à la chasse aux subventions. Une réussite avant tout collective, à mettre au crédit des  » administratifs » comme des « techniques ». Il est indispensable d’avoir la capacité de « monter » de tels dossiers, et pour ce faire combiner relationnel, expertise financière, rigueur budgétaire et suivi drastique des chantiers afin d’éviter tout dérapage ultérieur.

Revenons sur un véritable « nonsens » : le mode de rémunération des architectes, basé sur le montant global des travaux effectués. Moralité : tout dépassement est paradoxalement un bonus pour ce dernier, on est loin d’une logique vertueuse. Fort heureusement, le suivi rigoureux effectué par mes services sur ce chantier, a permis de limiter à moins de 2% ce dépassement (en améliorant de plus le projet initial) ce qui sur un chantier de deux millions d’euros présente un intérêt indéniable. Autant dire que pour des communes de notre taille, cela exige une implication sans faille des élus et de leurs collaborateurs, ainsi que des compétences à réunir.

Manifestement la récompense est au bout de ces partenariats avec le Département et la région. Ils ont permis grâce aux deux millions d’euros de subventions réunis dans l’ensemble du programme d’investissement, de doter la commune d’équipements de qualité et économes, améliorant ainsi considérablement la vie quotidienne de nos concitoyens. Cela constitue non seulement un pari sur l’avenir, mais également un investissement durable pour le présent renforçant de plus considérablement le lien social dans toute la ville, et au-delà et pour toutes les générations de Trilportais.