Trilport, témoin de l’histoire

c9cd3f346ac5e3bc314c00f64cb13670.jpg

La réédition du livre de Michele Bardon  « Trilport, témoin de l’histoire », a donné lieu à une belle cérémonie. Particulier, ce livre l’est par bien des aspects; il n’est pas si banal pour une petite ville comme la notre de posséder une telle mine d’informations sur son passé.
Avec son ouvrage, Michele Bardon (cf note précédente ) poursuit l’oeuvre entamée par son père. Il faut beacuoup d’énergie pour collecter cette somme d’informations éparses, éparpillées dans le grand maelstrom du temps et les labyrinthes des archives. Son travail, son talent et sa plume alerte permettent aux Trilportais d’aujourd’hui, de découvrir le passé de leur ville, de ses grands comme de ses petits évènements.

Je suis heureux d’avoir contribué à ce que les travaux de cette grande dame de la « petite histoire » soient connus du plus grand nombre et ne reste pas lettre morte, ce qui pour un livre, reconnaissons le, est plus que dommageable. Les bonnes volontés rassemblées (notamment avec les sociétés historiques locales de Meaux et Provins) ont permis de constituer le tour de table financier qui explique qu’un ouvrage de prés de 800 pages, avec des photos et une couverture quadri soit vendu seulement 15 euros.

Il est essentiel à l’heure d’Internet, du zapping et de l’instantané, de saisir tout le poids du passé, et de prendre le temps de la réflexion. Un élu qui aime son territoire et dispose de la dose d’humilité minimale, le sait … Les leçons de l’histoire se conjuguent au présent, souvent au futur et quelquefois au conditionnel .
C’est le sens de l’engagement de Christian de Bartillat, à qui je veux rendre hommage et sans qui nous aurions eu beaucoup plus de mal à boucler ce projet.  Cet homme de passion, de valeurs et de fidélité, a choisi il y a 25 ans d’implanter dans un village voisin, Etrépilly, une société d’édition dénommée « Les Presses du Village ».  Le choix de cet érudit, dirigeant de grandes maisons d’édition ( le Seuil, les Presses de la cité) loin des canapés et des petits fours des milieux intellectuels parisiens en a surpris plus d’un. C’était un choix du cœur,  qui s’est révélé au fil du temps précurseur … Le Développement Durable c’est aussi cela !

Avec sa société d’édition, il a contribué plus que quiconque à faire revivre l’histoire de cette région, mais également à permettre à de nombreux historiens animés d’une passion commune à la faire partager. Plus que jamais, je pense qu’il n’y a pas de petite histoire ou de grande histoire, il y a l’histoire … il n’y a pas non plus de petites gens sans importance, mais des hommes et des femmes qui passent , s’épanouissent et marquent parfois leur passage ici bas, d’une empreinte fugitive ou monumentale, qui peut surgir soudain au détour d’un quartier…

C’est également ce qu’écrit avec ses mots, Michelle Bardon :

 « Peut-être faut-il savoir, par delà le temps, retrouver la présence des amis disparus, avoir savouré la douceur qui inonde de sa paix champs et bois aux derniers rayons du soleil vespéral, la joie des matins de Pâques, fleuris d’oiseaux et d’arbres fruitiers, lorsque se répondent dans le ciel d’un bleu très pur, tous les clochers d’alentour,. les murmures bruissant du silence de la forêt, les jeux du vent dans les mais et dans les blés, la sérénité altière de la Marne ou encore, après la pluie, les pleurs des roses des jardins, peut-être faut il avoir goûté la quiétude de ces lieux pour s y attacher profondément et en apprécier la beauté toute simple?

 

Intervention  de Mlle Bardon …

Intervention  de  Michelle Bardon

 

eed1f9f91f79f4bff2ad5dabf460fb5e.jpg

 

 Voilà donc mon livre Trilport, témoin de l’Histoire réédité. C’était une parution attendue.
Ce nouveau volume reprend l’intégralité du précédent, mais augmenté d’un index des noms de lieux, de personnes et de matières ainsi que d’une liste explicative du contenu des différents chapitres.
Trilport, témoin de l ‘Histoire est un gros volume, qui essaie de faire une synthèse de tous les aspects de la vie d’un village. Les chapitres sont classés plutôt chronologiquement, mais ils sont indépendants les uns des autres, ce qui permet de commencer par n’importe quel sujet et de passer à un autre situé beaucoup plus loin. Mais je reconnais qu’il n’était pas facile de retrouver un lieu ou une personne et que les noms donnés en tète des chapitres n’étaient pas évidents pour savoir à quel sujet ils se rapportaient. C’est pourquoi cette réédition est la bienvenue puisque le livre, paru en 1980, était épuisé depuis plusieurs années.
Vous connaissez ma passion pour l’histoire depuis ma plus tendre enfance. D’autre part, j’ai toujours aimé Trilport, où Maman avait été élevée, où je venais en vacances chez mes grands- parents et où mes parents ont fait construire une maison, où j’habite depuis 1959 dans cette rue du Grand Trou qui, à l’époque n’était qu’un chemin sans habitation.
Mes études terminées, je souhaitais connaître un peu mieux l’histoire de ce village où nous vivions. Il existait bien quelques articles que le curé de Trilport de 1944 à 1958, l’abbé Mercier, avait écrit dans son bulletin paroissial, mais qui ne contenaient aucune référence.
Il est important pour un historien de citer ses sources. Non seulement cela permet aux lecteurs de vérifier la véracité de ce qu’il écrit, mais surtout, cela permet à d’autres chercheurs de trouver éventuellement des pistes pour leurs propres recherches. 
Il y avait peu de choses sur Trilport, alors je me suis dit qu’il fallait que je cherche de la documentation. C’est une de mes habitudes: quand il n’y a rien ou presque sur un sujet, j’arrive à écrire un article ou un livre! Dans ce cas précis, ce fut un volume de 750 pages, avec vingt-quatre illustrations, pour la plupart inédites.
Bien sûr, cela a demandé dix années de recherches de témoignages oraux, de documents en bibliothèques (au pluriel), dans les archives municipales, diocésaines, départementales, nationales. Mais, comme on dit: « Quand on aime, on ne compte pas. »
L’histoire locale est aussi replacée dans l’histoire générale de notre pays. Cela valait la peine de communiquer aux autres le fruit de mon travail. De nouveaux habitants se sont installés à Trilport. Eux aussi peuvent être intéressés par le passé de notre localité.
Vous ne serez pas étonnés que j’ai dédié mon livre à la mémoire du vicomte Gustave de Ponton d’Amécourt, bienfaiteur et maire de Trilport de 1855 à 1876. Il apparaît dans de nombreux chapitres.
Lui aussi aimait l’Histoire, la grande et la petite. N’a-t-il pas écrit cette phrase magnifique pour un chercheur : « Chaque village, chaque hameau, chaque champ, chaque nom d’homme ou de lieu devrait avoir son histoire. Rien n’est mesquin de ce qui touche à l’histoire de la famille humaine,  les plus petits détails grandissent à mesure qu’on les examine ».

En trente ans, la vie a changé: il y a davantage d’habitants, de circulation, de bruits. Mais cela ne m’empêche pas de continuer à aimer ce que j’écrivais alors …
« Peut-être faut-il savoir, par delà le temps, retrouver la présence des amis disparus, avoir savouré la douceur qui inonde de sa paix champs et bois aux derniers rayons du soleil vespéral, la joie des matins de Pâques, fleuris d’oiseaux et d’arbres fruitiers, lorsque se répondent dans le ciel d’un bleu très pur, tous les clochers d’alentour,. les murmures bruissant du silence de la forêt, les jeux du vent dans les mais et dans les blés, la sérénité altière de la Marne ou encore, après la pluie, les pleurs des roses des jardins, peut-être faut il avoir goûté la quiétude de ces lieux pour s y attacher profondément et en apprécier la beauté toute simple?

Ce paysage qui sourit maintenant reste marqué par tant de souvenances (n’oublions pas que ce fut aussi une terre d’invasions), que nous aimerions que, tel un ami très cher, il nous en fasse aujourd’hui les confidences.
Bien que consacré à un passé révolu, ce livre veut être un hymne à la Vie. Puisse ce bouquet de souvenirs – « âmes de nos habitations terrestres »- apporter au lecteur un peu de cette joie que j’ai eue à les évoquer. »
A l’heure où les gens cherchent leurs racines, où les études généalogiques se multiplient et où l’on aime savoir comment vivaient nos ancêtres, puisse la réédition de cet ouvrage donner l’envie aux Trilportais de connaître l’histoire de la localité où ils demeurent.

 

Michèle Bardon
 

 

e1dbd5542209f6891829b19b97398595.jpgTrilport Témoin de l’histoire

Livre de Michelle Bardon

 

 

 

Presses du Village

15 euros, à l’ordre de l’association Sédamédias