Stand the ghetto

J’ai participé, il y a quelques jours, avec d’autres acteurs de terrain de l’Education et de l’Emploi à une réunion du MEDEF local afin de débattre, a posteriori et à froid, des violences urbaines de novembre dernier. Une initiative intéressante, engagée par d’autres structures que le patronat, puisque les chercheurs de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales organisaient eux aussi récemment un cycle de conférences sur la thématique : « Penser la crise des banlieues: que peuvent les sciences sociales?». Une bonne chose, car tout le monde le sait, si les penseurs s’en mêlent, nous sommes sauvés …

 

 

Arrêt sur image

Le bilan des désordres urbains qui ont touché entre le 27 octobre et le 21 novembre, 300 communes est éloquent : plus de 10 000 véhicules brûlés, 200 millions de dégâts et 3000 arrestations ; de quoi rabattre la superbe du Ministre de l’Intérieur qui du coup n’a pas à flamber de son bilan 2005 ( lire note précédente ). Pourtant, gare à la tentation ! Limiter l’analyse à un réquisitoire contre l’actuel gouvernement est tentant, facile mais ne suffit pas. Si effectivement les interventions médiatiques de Sarkozy ont mis le feu aux poudres et la politique menée par les gouvernements Raffarin et Villepin aggravé la situation, la profondeur du malaise constaté entraîne une remise en cause globale qui interpelle aussi bien la Gauche que la Droite.

Tout le monde en convient, les arguments développés par le Ministre de l’Intérieur ne tiennent pas la route une seconde : les émeutiers de novembre n’étaient majoritairement ni pré délinquants, ni manipulés par des terroristes, le malise est à la fois plus global et plus profond..

 

Le pacte républicain est il le même pour tous ?

Une des premières causes éventuelles évoquées est la discrimination raciale. Un sujet grave et notre pays, terre des droits de l’homme, n’est pas exempt de tout reproche, loin s’en faut. La discrimination raciale est réelle, avérée, constatée, indiscutable et inadmissible. Nos élites en sont la meilleure illustration, tout parti politique confondu ; il suffit d’allumer sa télé pour s’en convaincre. La parité homme / femme n’y a rien changé ; je ne suis pas persuadé d’ailleurs pour ma part qu’il y ait fondamentalement plus de différence entre un et une énarque qu’entre un énarque et un jeune manifestant de novembre dernier. Une discrimination vécue douloureusement au quotidien par les jeunes et qui s’expriment sans retenue lors des recherches de stages ou d’emplois.

Il est urgent pour notre société de traiter ce problème en priorité (les américains et les anglais n’ont sur le sujet aucune leçon à nous délivrer) et y apporter des réponses sans équivoque afin d’éviter tout développement des communautarismes les plus divers et des fractures d’une toute autre nature.

 

Mais le malaise est plus profond et ne concerne pas seulement les jeunes issus de l’immigration ; n’oublions pas que le facteur déclencheur est la mort des deux jeunes de Clichy et les réactions qui ont suivi. L’effervescence médiatique, suscitée par ce drame, en partie orchestré par Nicolas Sarkozy (le Monsieur Karcher « anti racaille ») a joué le rôle d’amplificateur et transformé le fait divers local en affaire d’Etat. Les victimes de Clichy sont deux jeunes semblables à beaucoup de gamins de nos écoles, de nos collèges ou de nos Lycées, deux victimes auxquels se sont identifiées beaucoup d’autres. Les arrestations qui ont suivi les évènements n’ont d’ailleurs pas concerné que des jeunes black ou beur mais tout type de jeunes.

La discrimination n’est pas seulement raciale, elle est globale : géographique, sociale, culturelle … le tout se cumulant. L’idée même d’égalité républicaine ou de pacte républicain apparaît dans certains quartiers comme déplacée, presque comme provocante ou obscène. On le tourne comme on veut, aujourd’hui la banlieue s’est transformée en un lieu de bannissement (au sens étymologique « être au ban »); il n’y existe plus de mixité sociale mais au contraire une concentration de personnes qui y vivent en accumulant les handicaps sociaux.

Auparavant, vivre dans un HLM correspondait à une étape de la vie sociale d’une famille ; désormais on y réside à « perpet' », sur plusieurs générations … Du coup, hors de la cité, point de salut et aucune perspective ; c’est la Ghettoïsation , avec ses règles de vie, ses codes moraux, ses signes d’appartenance.

Les perspectives qui permettaient à des jeunes et des moins jeunes (le chômage des seniors est aussi une réalité !) de croire en des lendemains meilleurs ont disparu. Les travailleurs sociaux, les fonctionnaires, les enseignants, les militants associatifs ont laissé place à des acteurs beaucoup moins altruistes derrière qui se profilent les communautarismes les plus divers.

 

Ou sont les perspectives ?

La banlieue est devenue un « ghetto » que les classes moyennes fuient, abandonnant la petite couronne pour la grande (93 vers 77 notamment). Lorsque une société est dans l’incapacité de développer en son sein de valeur collective, l’individualisme règne, chaque groupe social met alors tout en œuvre pour fuir le groupe immédiatement inférieur dans l’échelle sociale ; une seule obsession « ne pas être les derniers … ».

Pourtant ces quartiers sont un formidable réservoir d‘énergie potentielle. Une énergie qui doit désormais s’ouvrir à d’autres secteurs que le sport : les disciplines artistiques, l’économie, la société civile, les états majors des partis politiques …
Car les jeunes émeutiers de novembre dernier sont en manque de repères et en panne de perspective. Il est de la responsabilité collective de la société et des décideurs locaux et nationaux de relever ces challenges.

Croire en la société, cela commence par croire en ses jeunes.

Le premier tour de la présidentielle de 2005, a démontré le profond divorce entre les élites parisiennes et la trés grande masse de nos concitoyens; je situe, c’est discutable mais j’assume, le vote européen dans la même veine. Trop de français actuellement, jeunes et moins jeunes sont désenchantés et sont devenus des « a quoi boniste » (chers à Gainsbourg). L’absention, le manque d’engagement, la dépolitisation sont des indices sérieux de ce désenchantement et l’on ne peut que se réjouir des initiatives des Debouze, Thuram, Joe Starr, si au bour du bout, le réflexe citoyen électeur joue enfin; il est temps que les jeunes prennent leur destinée en main, et qu’au vote des pierres de novembre succède celui du vote de papier.

 

La situation est grave, mais pas désespérée … Les évènements de novembre ont été remarquablement géré par les forces de l’ordre, qu’il faut saluer. Un sang froid qui a permis de ne pas envenimer une situation mal engagée. Il est paradoxal que ce soit les acteurs du terrain, en première ligne, et non ceux des conférences de presse qui aient su garder leurs nerfs et délivrer ce message de professionnalisme.

S’il n’y a pas de fatalité, précariser encore plus des jeunes fragilisés, en état de révolte latent, sans leur proposer de nouvelles perspectives ne permettra pas de répondre aux interrogations soulevées en novembre dernier. S’il est vrai que la courbe démographique entraînera de fait une baisse mécanique du chômage dans les prochains mois, permettra t’elle de recréer une dynamique positive, un engagement des exclus dans la société de demain, j’en doute ?

Les solutions proposées par la droite (CPE, apprentissage à 14 ans) ne sont pas à la hauteur du traumatisme constaté, elles en sont aux antipodes …

Nous devons, chacun à notre place, contribuer à bâtir des perspectives qui permettront peu à peu de reconstruire des lignes de fuite potentielles … Il n’a pas une, mais des réponses collectives à apporter … Tout voyage à sa destination, c’est cette destination qui permet de subir les contraintes de la route, sinon certaines contraintes ne sont plus acceptables ! Les violences de novembre dernier démontrent le divorce actuel entre les jeunes des cités et notre société. Ils en sont pourtant le produit et l’avenir.

 

La balle est désormais dans le camp des politiques et des décideurs. Leurs responsabilités dans les prochains mois sera grande, car le populisme et la démagogie seront également au rendez vous de 2007. Pour être à la hauteur du rendez vous, il faudra être audible, constructif, savoir proposer de nouvelles perspectives, et faire naître un nouvel espoir collectif en des lendemains qui chantent.

 

Tout un programme …

Le H51N, Epidémie ou pandémie ?

La grippe aviaire risque fort d’être le sujet de discussion favori des prochains mois. Son virus qui suit la longue route des oiseaux migrateurs et du printemps est désormais aux portes de l’Europe. Sa présence en Turquie est avérée, pays depuis l’origine des temps situé à la confluence de l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Le risque de propagation est réel et préoccupant car cette maladie peut atteindre des pays sans aucune infrastructure sanitaire et vétérinaire digne de ce nom (pays africains notamment), ce qui pourrait entrainer à terme une situation catastrophique.

 

 

La grippe aviaire (ou grippe du poulet) ?

Cette maladie contagieuse est provoquée par un type de virus qui s’ils n’infectent initialement que les oiseaux (et rarement le porc) peut dans certains cas franchir la barrière des espèces et s’attaquer à l’homme.
Chez les oiseaux domestiques cette infection provoque deux formes de maladie différentes. Une à la virulence extrêmement faible et qui ne provoque que des symptômes bénins (pouvant facilement passer inaperçue), l’autre avec des conséquences beaucoup plus dramatiques ; ce qui est le cas actuellement avec le virus H5N1.
Problème majeur, la capacité du virus le plus begnin à muter jusqu’à devenir hautement pathogène. Il peut alors toucher différentes espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques en se propageant et à un certain degré, ses souches, sont susceptibles de franchir la barrière des espéces et d’infecter d’autres animaux, des mammifères ou l’homme.
C’est le cas actuellement dans certains pays ne disposant pas de circuit sanitaire performant. Il peut suffire alors d’un contact direct ou indirect (déjections …) avec des oiseaux infectées pour l’attraper. Une situation dramatique qui se déroule aujourd’hui en Asie du Sud Est et qui a déjà fait de nombreuses victimes. Facteur aggravant et particulier à cette Région du globe, la pratique d’un élevage traditionnel de volailles ou les basses-cours vivent à prosmicuité des habitations et des enfants et le nombre important de ces « élevages » (notamment en Chine).
Dans le cas d’une telle épidémie, tout contact entre l’homme et animal doit être absolument évité ; les différentes espèces domestiques séparés et les oiseaux sauvages tenus à l’écart ; ce qui explique les mesures de confinement proposées. Il faut être également très vigilant sur les mouvements des animaux, des denrées alimentaires et des populations.

Pour autant, et heureusement, le virus H5N1 n’est pour l’instant pas transmissible de l’homme à l’homme, l’épidémie est circoncisse à l’animal, et ne peut être transmissible que par l’animal. Une pandémie humaine ne surviendrait que si le virus mutait jusqu’à devenir contagieux pour l’espèce humaine (nouveau type de virus), ne se propageait facilement (de l’homme à l’homme) et s’accompagnait d’une mortalité élevée, ce qui n’est pas le cas.

Certes le virus H5N1 est un nouveau virus, s’est propagé à plus d’une centaine de personnes mais aucun cas de transmission entre les hommes n’a été signalé. Ce qui n’écarte pas pour autant le risque de voir ce virus acquérir cette capacité en mutant , tant que circulera l’épidémie.

Une mobilisation générale

La propagation du virus H5N1 de la grippe aviaire confirme que cette maladie est un problème international qui exige une réponse rapide à l’échelle mondiale, le virus comme le nuage de Tchernobyl (nous l’avons appris à nos dépens) ne s’arrêtera pas aux frontières des états.
Réunis à Pékin, 130 pays et la Banque Mondiale ont décidé d’investir 1,6 milliard d’euros dans cette véritable course contre la montre afin d’attaquer le mal à la source avant qu’il ne se propage de manière incontrôlée. Ce qui implique tout à la fois : d’améliorer la qualité des services vétérinaires, d’abattre systématiquement des oiseaux lorsqu’un foyer infectieux est détecté, d’aider financièrement les éleveurs de volailles touchés par cette mesure, de renforcer le dépistage et de mettre au point un vaccin pour les bêtes et les hommes. Combattre le mal à la racine, chez l’animal est le moyen le plus efficace d’éviter une mutation du H5N1 qui pourrait provoquer une pandémie.

En France, les signes avant coureurs de l’inquiétude des autorités se sont manifestés : mesures de confinement (afin de limiter au printemps tout contact avec les oiseaux migrateurs) et décision, somme toute spectaculaire vu l’importance du lobby des éleveurs (on connaît son influence sur le gouvernement en place), de ne pas accepter au Salon de l’agriculture 2006 de volatile.
L’heure n’est certes pas à la panique, mais à l’inquiétude et au principe de précaution. Car les chiffres donnés par l’Institut de veille sanitaire (InVS) dans ses Bulletins hebdomadaires deviennent au fil des semaines des plus spectaculaires : en l’absence de traitement ou de vaccin, la grippe aviaire pourrait concerner prés de 15 millions de personnes et provoquerait 118.500 décès, dont plus de 20% chez les populations à risque (personnes âgées, malades, jeunes enfants et femmes enceintes). Notre pays consitute un stock de traitements (est il suffisant se demande certains journaux aujourd’hui ?) mais l’étude de l’évolution de l’épidémie dans certains pays touchés doit nous rassurer quelque peu, les procédures déjà évoqués précédemment ayant permis de limiter considérablement et avec efficacité l’épidémie ; signalons que les pratiques sanitaires et médicales sont dans nos pays heureusement différentes !

Fort heureusement, le virus H5N1 n’aime pas la chaleur. La température de 70° C (en tout point de l’aliment) le tue. Au saignant, il faudra peut être bientôt désormais préférer le tout cuit ! (dommage pour les amateurs de magret); se méfier également des œufs, porteurs potentiels du virus  (rappel : un jaune liquide n’est pas cuit !) .
Rester vigilant sur un risque trop souvent sous estimé, la contamination croisée ou le mélange (direct ou indirect) de morceaux de volailles contaminées avec d’autre produits sains … Une contamination qui concerne également les surfaces en contact (tables, mains) lors des manipulations. Un nettoyage à base de savon s’impose dans ce cas de figure.

 

Quelques pistes de réflexion plus générales …

La mondialisation des échanges (personnes et biens) fait qu’aujourd’hui une épidémie ne peut se limiter à un seul pays. A un moment donné elle se propagera jusqu’à atteindre d’autres frontières ou Continents. Au regard de l’écart  Nord / Sud qui s’accroit de jour en jour, l’application du simple principe de précaution impose plus que jamais aux pays riches d’être solidaires des pays pauvres et de se sentir concernés du sort de leurs habitants.
Le principe d’ingérence sanitaire développé en France par DSK s’impose ici de lui même, il devient du coup même, principe de précaution.

La communauté internationale doit apporter de toute urgence son soutien financier afin de créer un minimum de structures sanitaires, qui doivent comprendre également des vétérinaires et des spécialistes de la santé animale dans les pays où elles n’existent pas.
Aprés la peste et le rat, la tremblante du mouton, la vache folle, arrive la grippe aviaire. L’heure n’est plus aux économies, il faut constituer une première ligne de défense contre ce type de virus. Le temps qui passe nous a démontré que la barrière des espèces est une ligne Maginot qui peut être contournée. Il faut maîtriser dans les meilleurs délais l’attaque virale afin de ne pas leur laisser le temps à un virus de muter !
Le développement d’un élevage intensif, permettant de produire plus au meilleur coût en s’affranchissant de certaines normes sanitaires ou garanties montre une fois de plus ces limites.

La recherche médicale comme l’industrie pharmaceutique ne doit pas privilégier les circuits les plus rentables. C’est de la responsabilité des états et des organisations internationales d’imposer les vrais priorités. Les maladies virales qui touchent actuellement les africains (SIDA) ou les chinois (H51N) peuvent demain si on n’intervient pas en temps et en heure nous toucher.

Le réchauffement de la planète peut avoir à terme des résultats catastrophiques. Les barrières climatiques s’estompant, certaines souches de virus jusque là tropicaux ou exotiques (Ebola par exemple) pourront dans un futur proche muter beaucoup plus facilement et toucher des populations de moins en moins préparées

Une affaire somme toute assez exemplaire de notre époque, non ? Et qui démontre qu’en dehors du Développement Durable, point de salut !

 

STIF : Tel est pris qui croyait prendre …

Jean Paul Huchon, Président du Conseil Régional, également nouveau Président du STIF (Syndicat des Transports d’Ile de France) c’est une des conséquences attendues des élections régionales de 2004. La majorité veut remettre à niveau les transports en communs en Ile de France et aborde ce dossier avec la même détermination que celui des Lycées lors du précédent mandat. Une situation apparemment insupportable pour la Droite régionale, y compris aprés la fin de l’invraisemblable bras de fer imposé par l’Etat à la Région sur le montant des dotations financières destinées à compenser les nouvelles compétences transférées au titre du STIF (voir note précédente) et qui s’est terminé par un succés total de Jean Paul Huchon.

Chacun pouvait alors penser que devant l’urgence de la situation et le retard pris, les élus auraient enfin toute latitude pour se mettre avec sérénité au travail. C’était sans compter sur l’esprit revanchard de certains, le résultat des urnes leur étant défavorable, ils ont décidé de changer les règles du jeu …

 

Pour preuve la manoeuvre de Patrick Devedjian à l’Assemblée Nationale : le député des Hauts-de-Seine, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, a fait passer à la hussarde un amendement (à 2 heures du matin !) imposant que les investissement du STIF soient désormais votés à la majorité des 2/3. Cette décision donne de fait un droit de veto aux départements de droite (dont les Hauts de Seine) sur la gestion du STIF et risque de mener trés vite à la paralysie du Syndicat.

La majorité régionale, à l’initiative de Jean Paul Huchon a trouvé pour sortir de cette situation de blocage une parade inattendue et redoutable : Changer l’article du Règlement Intérieur du STIF relatif au mode de désignation des représentants de la Région afin de le faire passer de la proportionnelle au système majoritaire !

L’exécutif régional se donnant ainsi la possibilité d’exclure les élus de droite des postes de délégués au STIF et annulant du coup les effets de l’amendement Devedjian. Jean-Paul Huchon a voulu cependant offir une porte de sortie honorable à la Droite. Privilégiant le dialogue, plutôt qu’un changement de désignation définitif, il a préféré faire adopter une modification « light » : laisser la possibilité au Président du Conseil Régional, du choix du mode de désignation des représentants régionaux au Stif : proportionnel ou majoritaire.

La balle est désormais dans le camp du Gouvernement qui peut annuler son amendement, une décision attendue de nombreux élus régionaux de droite et qui pourrait intervenir, ironie du sort, lors d’un projet de loi proposé par Nicilas Sarkozy au titre de la Police des Transports dés les prochains jours !

 

C’est ce qu’on appelle un renversement de situation.

 

Devant la situation des transports en commun en Ile de France, l’importance du retard en équipement lourd et les besoins pressants du terrain, réalité quotidienne vérifiée et subie tous les jours sur les quais de nos gares par des millions d’usagers (12 millions), on ne peut que s’élever contre l’attitude de certains élus (dont Monsieur Devidjan notamment) préférant se livrer à des manoeuvres politiciennes « minables » plutôt qu’agir concrètement, ou laisser agir la majorité issue des urnes en bon démocrate, afin d’améliorer une situation inacceptable; chacun ses priorités !

 

Pourtant agir est urgent. Rappelons qu’entre la prise de décision, le vote des budgets, le respect des obligations de la commande publique et la livraison du matériel, de nombreux mois et années vont passer et le Conseil d’Administration du STIF ne s’est toujours pas réunit depuis juin 2005 !

 

Le but recherché par Monsieur Devidjian qui, lui, ne prend pas le train tous les jours pour se rendre au travail, ne serait il pas celui là ? Empêcher par tous les moyens une amélioration de la situation afin que lors du prochain scrutin régional les habitants de l’Ile de France ne puissent constater les résultats d’une politique publique volontariste et les progrés réalisés sur la mandature …

 

Ce serait Minable, non ?

 

En 2006 une Europe moins vert pale …

Si le mois de janvier est celui des bonnes résolutions, revenons sur celles relatives à la lutte contre l’effet de serre, au niveau européen … Il est vrai que l’objectif affiché par l’Europe lors de la signature des accords de Kyoto était ambitieux : passé de 5% en 1997 à 12% en 2010 de consommation d’énergie issue de l’énergie renouvelable ; où en est on à mi parcours ? C’est la question à laquelle répond régulièrement EurObserver, bureau d’études spécialisés dont les baromètres publiés, à défaut de faire la pluie et le beau temps font référence.

Fin 2004, l’Europe en était à 5,6% … Des progrès sont à faire, indéniablement avant 2010 … Et la France dans ce contexte ?

 Placée bien loin des pays aux avants postes (Allemagne et nations scandinaves), notre performance est encore plus à relativiser lorsqu’on la compare au niveau moyen européen …

Les résultats sont édifiants sur trois indicateurs caractéristiques de :

  • la filière bois : (TEP/ habitant) 0,15 contre 0,12,
  • l’énergie solaire : la surface en capteurs solaires thermiques en mètre carré pour mille habitants : 13,2 contre 33,7
  • l’éolien : production d’électricité (kWh / habitant) 9,7 contre 118 …

Si l’on compare avec l’Allemagne qui n’est pourtant pas plus ensoleillée (on le saurait …)  ou balayée par le vent, nous sommes toujours moins exemplaires avec : pour le solaire 75 m2 pour les allemands (13,2 pour la France), et l’éolien 274 kWh/ hab (10 pour la France).

Un élément positif dans toutes ces données, de quoi nous motiver pour les prochains mois … Notre marge de progression !

Pour 2006, je vous souhaite un bonheur qui dure …

Le moment des voeux pour un élu, est l’instant privilégié de redresser la tête du guidon pour faire le point, surtout aprés cette première année réellement en responsabilité comme Premier Magistrat de Trilport.

Un premier bilan contrasté, mi fugue, mi raison; ma commune, Trilport, ville à la fois rurale, à la fois urbaine, condense les difficultés et les atouts de ces deux univers, l’urbain et le rural, ce qui empêche la monotonie, se révèle passionnant mais demande pas mal d’énergie.

Le Maire tient un rôle essentiel auprès de ses concitoyens. Elu de proximité par essence, il est en première ligne devant leurs colères, leurs doutes, leurs attentes et leurs exigences; exutoire naturel, il se transforme souvent en bouc émissaire des contradictions d’une société qui n’en manque pas; surtout dans une petite ville de 5000 habitants, qui possède tous les problèmes d’une grande commune sans avoir pour autant ses moyens logistiques et financiers.

Dans un contexte politique où règne trop souvent l’effet d’annonce et les petites phrases du 20 heures, il doit au quotidien et concrètement mettre en place, au meilleur coùt, quadrature du cercle souvent impossible, les structures indispensables au maintien du lien social,  être également le garant d’une plus grande solidarité entre les uns et les autres et d’une meilleure qualité de vie pour tous. Paradoxalement, plus ses moyens semblent se réduire, plus les attentes de ses concitoyens sont fortes et les demandes des politiques pressantes.

Aujourd’hui, l’Etat, et je le regrette amèrement, est de moins en moins présent financièrement, alors qu’il est de plus en plus exigeant avec les communes, les conditions d’application de la loi SRU en sont une parfaite illustration … Attitude contradictoire s’il en est, certains diraient schizophrénique, surtout lorsque l’on aborde le volet fiscal !

Heureusement, le paysage institutionnel du pays évolue, les Territoires en s’émancipant (quelquefois contre leur gré)s’entremêlent : Région, Département, agglomération … une commune n’est plus tout à fait isolée et dispose d’un réseau de partenaires divers pour l’aider à répondre aux demandes de ses habitants. Il est impératif pourtant que l’Etat n’abandonne pas à son triste sort la cellule de base de la cohésion sociale qu’est la commune et qu’il le traduise financièrement sans ambiguité dans ses dotations (on peut toujours rêver!).

Pour finir ce propos sur une note un peu plus optimiste.

Afin de faire œuvre utile, c’est ensemble que les élus doivent travailler, afin de proposer de nouvelles perspectives à nos concitoyens; au regard d’un passé récent cela est plus que jamais une nécessité !

Là encore, l’élu de base doit rester humble, vigilant et gestionnaire à défaut d’être visionnaire, comme Saint Exupéry lorqu’il écrivait : « Il faut autour de soi, pour exister, des réalités qui durent ».

Car en 2006, nos concitoyens ont surtout besoin de bonheur qui dure

Ne l’appelait plus jamais Clem’

Coincé dans les eaux de Méditerranée, le porte avion Clemenceau devait terminer son dernier voyage en Inde aprés deux mois de traversée afin d’y être démantelé ; à un détail prés, la Cour Suprême de ce pays lui a interdit l’accès de ses eaux territoriales estimant que la quantité d’amiante à traiter violait la convention de Bâle relative à l’élimination des déchets dangereux.

L’odyssée pitoyable de ce fleuron de la flotte nationale, porte drapeau ayant porté haut nos couleurs dans toutes les eaux du globe et lors des derniers conflits du XXeme siècle est instructive, non sur le fait de savoir si un matériel militaire est concerné par cette convention, mais par trois erreurs lourdes de sens commises par le Gouvernement : L’absence de filière de démantelement, les dangers de l’amiante, l’affront fait à l’Inde.

 L’absence de filière de démantèlement

Puissance navale de premier rang, nous possédons une flotte importante , une industrie et des chantiers navals qui luttent actuellement pour leur survie. La société aujourd’hui demande aux industriels de posséder certes l’art de faire mais également celui de défaire; cette tendance se généralise sur l’ensemble des secteurs industriels et pose beaucoup de problèmes à notre industrie nationale, tout secteur confondu. Le Développement Durable impose pourtant la création de ce type de filière, véritable passage obligé, et tant mieux pour la planète.

Les coques du Clémenceau comme celles de la majorité des navires construits aprés la deuxième guerre recèlent beaucoup d’amiante, l’emploi de ce matériau étant inévitable à l’époque par ses qualités d’isolant au feu, la faiblesse de son coût, sa toxicité n’ayant pas été avérée (quoique …).

Au regard de la décision prise par le gouvernement, certaines questions méritent d’être posées :

  • Ce type de process industriel est il impossible techniquement à accomplir dans un chantier naval français ?
  • Est il créateur d’emplois ?
  • Le Clémenceau est il un cas unique ?

Car ce marché est viable économiquement pour notre industrie : du fait de la technicité qu’il requiert et de l’importance du stock d’amiante contenu dans de nombreux ouvrages ou équipements  (bâtiment notamment …), de fait, le désamiantage est malheureusement  un marché porteur.

Les dangers de l’amiante

Entre autres inconvénients, l’amiante présente la caractéristique d’être trés volatile, ce qui le rend d’autant plus dangereux. Effectuer un  désamiantage est une opération délicate à mener : il faut confiner et rendre étanche la zone à décontaminer avant de pouvoir l’extraire. Au regard des dangers évoqués, cette procédure est une opération plus que délicate malgré une réglementation très stricte et le risque environnemental est présent à toutes les étapes : extraction, transport et traitement.

Cette technique est désormais maîtrisée dans nos pays, mais depuis assez peu de temps, et rien n’assure que les procédures mises au point en Europe soient généralisées sur d’autres continents.

La découverte du fléau de l’amiante ne remonte officiellement en France qu’à 1997, même si ses dangers sont connus depuis bien plus de temps (début du siècle dernier). Difficulté majeure, si le temps d’exposition ou la quantité de fibres absorbés sont des paramètres significatifs, ils ne sont pas déterminants, une exposition ou une quantité absorbée infime peut se révéler mortelle, ce qui a amené l’Etat malgré la puissance du lobby des producteurs, qui a fait ses preuves jusque dans un passé récent, a procédé finalement aprés bien des altermoiements coupables (on se rappelle le scandale des veuves de l’amiante) à son interdiction totale.

Le problème aujourd’hui est que l’on trouve de l’amiante dans nombre d’endroits trés divers, notamment dans le bâtiment : plafonds, sols, tuyauteries mais également industrie automobile (freins), partout où l’on doit agir contre la chaleur. Ce risque est si important que lors d’une vente de bien immobilier un diagnostic « amiante » doit être effectué obligatoirement; il est dommageable que cette obligation n’est pas été étendu aux propriétaires vis à vis de leurs locataires. .

L’offense faite à l’Inde

Cette affaire est également exemplaire des relations Nord / Sud dans le domaine de l’Environnement et de l’élimination des déchets toxiques ou dangereux. On ne peut que regretter le mauvais exemple donné par la France, surtout après les déclarations de Chirac sur le Développement Durable et la « maison qui brûle ».

Débattre pour savoir si un matériel militaire doit s’affranchir de la convention de Bâle comme le fait l’Etat français est une insulte à l’intelligence des peuples et au Développement Durable. Poser simplement la problématique en ces termes est inacceptable et scandaleux. Saluons au contraire le rôle joué par la convention de Bâle qui protège la santé des populations des pays du Tiers monde (quelquefois malgré leurs dirigeants) en limitant ce type d’exportation. Elle n’autorise l’exportation  des matériaux dangereux que lorsque le Pays d’origine « ne dispose pas des moyens techniques et des installations nécessaires pour éliminer les déchets en question selon des méthodes écologiquement rationnelles et efficaces ». Est ce le cas de la France ?

Le temps aussi de considérer l’Inde tout autrement. Cette grande nation ne plus être considérée comme un pays du Tiers Monde, loin s’en faut, mais comme un pays état souverain disposant d’une économie florissante, d’un système éducatif qui donne des résultats remarquables, et d’une démocratie qui s’est confortée ces dernières années même si cette nation est toujours une terre de contraste.

La patrie de  Amartya Sen, prix Nobel de l’Economie commence désormais à jouer dans la cour des grands, voir des trés grands, il serait bon de s’en souvenir dans les années à venir.