Les élections municipales du 15 mars semblent bien loin, après les douze mois interminables, pesants, anxiogènes que nous venons de vivre et cette situation risque fort de se prolonger jusqu’à l’été. Anniversaire singulier qui nous rattache inévitablement au monde ancien, celui d’avant la pandémie, y compris s’il convient de rappeler que les élus issus des urnes de mars dernier n’ont pris leur fonction et débuté réellement leur mandat que trois mois plus tard, début juillet.
Depuis, confrontés aux urgences du quotidien comme aux injonctions contradictoires provenant du sommet de la pyramide qui structure et régit immuablement depuis si longtemps notre société, les élus locaux ont fait de la maxime « Aide toi, le ciel t’aidera » leur mantra. Premiers de corvée d’une société qui ne jurait jusque là que par le XXL, vivant au plus prés de concitoyens dont ils partagent le quotidien, ils se sont simplement rendus utiles, ce n’est déjà pas si mal, apportant des réponses concrètes aux inquiétudes, désarrois et détresses, parfois même colères, d’habitants déboussolés.
Durant toutes ces semaines ils ont su impulser et animer les dynamiques et solidarités de proximité qui ont permis à nos territoires de tenir et de préserver cohésion et vitalité.
Trop souvent, les élus ont du également, plus souvent que raison, déminer ou anticiper les conséquences de décisions institutionnelles prises au dernier moment et en assumer le Service Après Vente, que ce soit dans les écoles, l’espace public, la vie citoyenne … Maitre mot de la période : s’adapter.
A Trilport, nous avons fait nôtre le concept pratico-pratique, cher à Pascal, du « roseau pensant », illustré par le fabuleux fabuliste Jean de la Fontaine dans le « roseau et du chêne ». Une fable dans laquelle toute la pertinence d’être roseau quand le vent mauvais souffle trop fort s’impose à tous … « Je plie, et ne romps pas. ».
Cependant le sentiment qui prédomine durant cette période est bien celui d’une grande frustration, plus encore, d’un manque … La » distanciation sociale » est aux antipodes de tout ce ce qui anime un élu local, de ce pourquoi il s’est engagé dans la vie publique : le lien humain …
Le boulot n’a pourtant pas manqué. La vie de la ville s’est poursuivie dans un contexte incertain et perturbé. Sans repères habituels, il a fallut arbitrer, préparer les conseils municipaux qui cadencent la vie citoyenne, si le pays a sans doute été sous cloche, la vie des collectivités, elle, s’est poursuivie.
Constat cependant, nos équipes ont marqué le coup … Des élus s’interrogeant sur leurs rôles respectifs, aux agents territoriaux en souffrance, écartelés entre les injonctions et pressions contradictoires d’habitants angoissés et le respect de protocoles sanitaires institutionnels délicats à mettre en œuvre.
La langue de bois, les opérations Com’ des uns et des autres, les #YAKAFOKON de toute origine, des ministres ou de leurs opposants, ne résistent pas à la complexité des situations et se fracassent au mur de la réalité du terrain. Dans une société complexe, la vérité est plus une affaire de nuances et d’adaptations locales que de logiques binaires univoques s’imposant à tous, partout et à toute heure.
Malgré vents, marées et pandémie, nous avons réussi à avancer en temps masqué. Le masque après avoir été objet polémique devenant au fil des jours indissociable de notre quotidien … Esquissant ainsi la trame d’une feuille de route tissée à partir des enseignements glanés ces dernières semaines comme de dossiers stratégiques menés enfin à bon port.
Afin de préparer des jours meilleurs …
Qu’en est il ?
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