Européennes : 5 eme sur 13

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C’est officiel, les militants socialistes franciliens ont validé à plus de 77% la liste d’Ile de France aux européennes, sur laquelle je me retrouve en 5eme position. Si cette place n’apparaît pas comme éligible, le PS en Ile de France comptant aujourd’hui deux députés européens, elle constitue une belle marque de confiance que j’apprécie à sa juste valeur.

Chacun pressent que ces élections ne seront pas une partie de plaisir et risquent d’être pour le moins «délicates», le vent n’apparaissant guère porteur pour le PS actuellement.
Reconnaissons cependant qu’il ne l’a jamais était jusque là, il serait bon d’en faire un jour l’analyse. Si l’Europe constitue un enjeu majeur pour le développement de nos pays, tout le monde en convient, cet enjeu à priori n’est que théorique tant il apparaît éloignée des préoccupations et ambitions de nos politiques, toutes couleurs confondues !
Le prochain scrutin constitue néanmoins une belle tribune pour faire passer à nos concitoyens des messages qui ne soient pas que sublimaux, notamment sur une autre manière de faire l’Europe et surtout de partager ce grand dessein avec le plus grand nombre.

N’étant ni technocrate, ni spécialiste attitré de ces questions, ni apparatchik, aucun plan de carrière à trois bandes sur ce coup, mon quotidien est celui de mes concitoyens, leurs problèmes sont ceux que je dois surmonter dans ma vie de tous les jours et ma perception actuelle de l’enjeu européen est celle d’un petit élu local de base.
Je me sens, je suis, profondément européen, du fait de mon itinéraire personnel, de mes voyages et de rencontres humaines inoubliables, mais aussi et surtout de l’histoire, de la géographie et de la diversité culturelle de ce magnifique continent qui est le notre. Pourtant, force est de le constater,  la traduction politique actuelle de l’Europe, sa réalité concrète, l’absence actuelle d’un véritable projet européen de « la maison commune » fait que la situation actuelle ne m’emballe pas « outre mesure » comme le coté plus que désincarné de l’institution. Autant dire que je ne me retrouve absolument pas dans la politique de Barroso des Commissaires Européens actuels.

Alors que penser de cette position de 5eme, inattendue, sur la liste régionale aux européennes ?

 

 

 

Sans revenir sur la conjonction d’évènements qui m’a conduit à figurer sur cette liste, la physique quantique de la vie politique résulte quelquefois d’une curieuse alchimie, que penser d’une 5 eme place sur une telle liste ?

Tout d’abord rassurer ceux qui me voient déjà effectuer des navettes entre Bruxelles ou Strasbourg et qui pleureraient un éventuel exil,  ou ceux le souhaitant (d’autres élections se profilent peut être ?), la probabilité pour que cette 5 eme place soit éligible est infime, excepté un tsunami électoral du PS, qui serait une première ou un remake de l’excellent film « Noblesse Oblige » (les cinéphiles apprécieront), seulement je n’ai pas le talent d’Alec Guiness !

Je veux souligner cependant que cette position constitue une lourde responsabilité, je suis bien le seul Seine et Marnais sur 13 candidats ! Comme beaucoup, je pense que ce département méritait bien plus, tant il représente un axe de développement majeur de l’Ile de France dans les prochaines années, que nombre des enjeux qui feront que cette région d’avenir (qu’il serait réducteur de limiter au seul Grand Paris) réussisse son développement sur des bases plus durables, harmonieuses et respectueuses des hommes comme de la planète, dépendent en grande partie de notre département qui recèle d’un patrimoine naturel et agricole remarquable et de tant de femmes et d’hommes de talent.

Il s’agit, sans aucun doute, d’un signal émis en direction des territoires péri urbains du Nord et des franges franciliennes, que je représente et dont je suis un élu. J’ai une conviction forte, l’Europe que nous appelons de nos vœux et que nous devons porter, doit s’adresser à tous nos concitoyens, sans exclusive, c’est bien de cela qu’il s’agit ! Elle ne doit plus être cette usine à gaz, froide, impersonnelle et lointaine, conçue par des techno pour d’autres technos.
Il est impératif, pour sa survie même, qu’elle ne plane plus à des années lumière des préoccupations quotidiennes du citoyen lambda et qu’elle arrête d’être perçue comme la cause d’une série de contraintes successives (les fameuses normes européennes !) ou une fatalité malheureuse …
Il est grand temps qu’elle redevienne une perspective positive et passionnante nous projetant vers un monde meilleur, et plaçant au cœur de son projet, le citoyen, la planète et les territoires … J’insiste, tous les territoires, y compris ceux  ruraux ou péri urbains qui demeurent plus que jamais des lieux de vie et d’épanouissement en plein renouvellement démographique et ne sont pas des terres de relégation qu’il convient d’abandonner pour soulager des déficits publics ! Non au « bloodshift territorial ».
Une des richesses de la Seine et Marne est cette diversité (villes nouvelles, villes moyennes, petites villes, villages et hameaux) qui nous permet mieux que d’autres sans doute de comprendre la nécessité absolue d’être solidaire et complémentaire, mais aussi innovant dans les politiques publiques à initier et mettre en place.

Dans ce choix, je vois également une reconnaissance de l’obscur et inlassable travail de terrain réalisé chaque jour, dans des conditions de plus en plus difficiles, par les Maires, notamment Seine et Marnais, souvent sur des terres de conquête délicates et fragiles (rendez vous dans quelques mois !) pour les partis de gauche.
Comme nombre d’élus locaux je suis en première ligne pour agir et tenter d’apporter des réponses adaptées à nos concitoyens. Pour beaucoup d’entre nous, « invisibles », vivant dans nos villes et ne disposons pas de chargé de mission ou d’attaché de presse, notre univers est le monde du réel, du concret, nous sommes en phase directe avec, et aujourd’hui nos sociétés ont plus qu jamais besoin des digues que nous entretenons ou batissons pour contenir une détresse sociale qui monte !

Pour éviter le vote des extrêmes, très tendance aujourd’hui pour trop de nos concitoyens, nous devons à la fois apporter des réponses concrètes aux problèmes quotidiens (travail, mobilités, logement, pouvoir d’achat) et indiquer un cap à suivre qui soit partagé, et qui pour ce faire, à grand besoin de lisibilité.
C’est un des enjeux de la prochaine campagne, aux têtes de listes, aux politiques nationaux, aux candidats également, de quelque bord qu’ils soient, d’être à la hauteur de ce challenge et d’apporter des solutions applicables qui soulagent le quotidien plutôt que de dénoncer les problèmes à résoudre.
C’est désormais l’enjeu de chaque élection, tant le vote populiste se développe, véritable marqueur d’une société qui doute et souffre au plus profond d’elle même.

Nous avons un travail énorme à accomplir, notamment au PS, une véritable révolution copernicienne à mener, afin de nous rapprocher, notamment sur les questions européennes, d’une simplicité qui n’est actuellement pas de mise, alors qu’elle n’est en fait que la marque du respect et de la proximité que l’on doit à chaque citoyen.
Faire simple, pas simpliste, être proche pas sachant, s’engager pas se défausser, mais surtout indiquer le cap à suivre, ses avantages et les difficultés d’une traversée quelquefois chaotique selon les aléas météorologiques …

J’apprécie assez les métaphores marines car elles illustrent la difficulté d’un pilotage qui n’est que la gestion d’une multitude de contraintes, de toutes contraintes, qu’elles proviennent des éléments, de la météo, de lois physiques (ne pas prendre l’eau plus que possible sinon la ligne de flottaison devient un vrai problème), mais aussi de la cohésion d’un équipage …

Si au travers de ma candidature, le 77 ne pouvait apporter simplement que fraicheur, simplicité et proximité, il donnerait un peu de la valeur ajoutée qui le caractérise et bien des regrets à ceux qui ne lui on accorder qu’une place sur 13 …