La Halotte, clap de fin

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l’inauguration de la caserne du SDIS

 

L’inauguration de la caserne de Trilport marque un point final à la catastrophe de la Halotte et clôture un feuilleton qui n’a que trop duré. Lors de la cérémonie deux souvenirs personnels, directement liés à cette manifestation me sont revenus en mémoire …

Bien évidemment la nuit du 23 octobre 2002, celle de l’explosion de la Halotte. Ce mini AZF qui à l’époque avait attiré tous les médias nationaux, avait fait tout de même deux victimes et la violence de l’effet de souffle occasionné de très nombreux dégâts aux quartiers d’habitations voisins : plus de 150 maisons touchées ; dommage collatéral , la future caserne du SDIS (les travaux d’aménagement devaient commencer le lendemain même) s’est retrouvée réduite en poussière.
Sur place dix minutes après l’explosion, j’ai animé une cellule de crise afin de servir de support logistique auxsecours, puis les jours suivants aux habitants et entreprises sinistrés afin de contribuer à une reconstruction rapide de la zone d’activités. J’avais cette nuit là, entre deux explosions de voiture, fait la promesse aux pompiers désespérés de voir partir en fumée leur caserne : «Tout entreprendre pour la faire renaitre de ses cendres ». J’ai le sentiment, 14 ans après, d’avoir tenu mes engagements.

Puis la visite de Jean Louis Mouton en juin 2004, alors nouveau Président du SDIS d’une Seine et Marne passée à gauche. Il avait à la demande du jeune Maire que j’étais, réservé sa première visite de terrain à Trilport, afin de constater sur place les conditions de travail des Pompiers que je lui avais décrites, tant elles me paraissaient  inacceptables. Nous les hébergions alors à titre gracieux dans une partie des ateliers municipaux, des locaux totalement inadaptés à leurs missions. Suite à cette visite, il a décidé immédiatement d’agir afin de leur permettre d’exercer dans des conditions plus dignes et respectueuses ; c’est ainsi que quelques mois après, ils ont aménagé dans des locaux provisoires plus adaptés dans l’attente de la nouvelle caserne. Toutes ces années, malgré les nombreux aléas subis par ce dossier et le vent mauvais qui a soufflé parfois, de ci de là, il a tenu bon et parole …

Cette inauguration s’est déroulée juste après les inondations qui ont frappé si durement la Seine et Marne, aussi les remerciements des autorités aux pompiers n’ont pas manqué, en premier lieu ceux du Préfet, tant ceux ci se sont retrouvés en première ligne durant plusieurs semaines pour protéger et secourir les populations sinistrées.

Mais pourquoi un tel équipement  est il aussi important pour notre territoire  ?

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J’ai l’honneur d’être entre Jean Louis Mouton, ancien Président du SDIS et Michel Vallier

Rappelons une évidence, même si elle ne l’a pas été toutes ces années pour tous : la logique d’implanter une caserne sur un nœud de communication aussi important que la ville de Trilport, à cheval sur plusieurs intercommunalités et bassins de vie. Pendant des années, le « big is beautiful » a semblé l’alpha et l’oméga en matière de sécurité publique : une grande caserne par grande ville. Depuis, la doxa a évolué, d’autres priorités sont enfin prises en compte, dont celle de la rapidité d’intervention, de la réactivité et du maillage territorial, autant de critères qui imposent d’intégrer divers paramètres, comme ceux liées à la circulation. Les risques naturels, industriels, les accidents de la vie ne connaissent pas les limites administratives que nous nous fixons, d’autant qu’elles sont quelquefois pour le moins éphémères !

Nous vivons dans une magnifique région, riche de la diversité de ces territoires : espaces naturels, agricoles, ruraux, péri urbains et urbains dialoguent en bonne intelligence. Cette diversité exige des services d’intervention et de secours une grande polyvalence : incendie d’immeubles ou d’usines, feux de forêt, secours routiers, inondations … Liste d’autant moins exhaustive que nous entrons dans une ère de turbulences climatiques …

L’attachement de Trilport aux soldats du feu est gravé dans le marbre et l’histoire de la ville. Il remonte à février 1875, année durant laquelle un Conseil Municipal présidé par un certain Gustave de Ponton d’Amécourt, l’inventeur de l’hélicoptère, a voté l’acquisition d’une pompe à incendie et la construction d’un local destiné à l’abriter. Ce local, toujours debout, situé à proximité de l’église constitue la première caserne de notre ville. Les pompiers actuels, professionnels ou volontaires, disposent désormaus d’une caserne un peu plus adaptée à la nature de leurs missions.

Les dernières semaines ont démontré, une fois de plus, l’importance pour nos territoires de disposer d’une sécurité civile opérationnelle, proche, présente, réactive, professionnelle dans son action mais aussi polyvalente, les soldats du feu devenant ceux de l’eau. Plus que quiconque, les pompiers portent les valeurs de solidarité, la grandeur d’un service public de proximité au service de toutes les communes, de la plus petite à la plus grande, de tous les habitants, qu’ils soient riches ou pauvres, anonymes ou puissants … Leur devise « Courage et dévouement », se conjugue à l’imparfait, au présent, au futur, jamais au conditionnel et ils le prouvent à tout heure du jour ou de la nuit. C’est aussi pourquoi, je suis satisfait d’avoir, avec d’autres, pu contribuer à ma place, à cette réalisation.

Elle représente pour toutes nos communes, un équipement qui bénéficie à tous, dont le retour sur investissement sera humain avant que d’être matériel et se comptera en vies sauvées, détresses secourues, maisons ou entreprises épargnés …

Autant de choses qui si elles n’ont pas de prix, possèdent une valeur inestimable.