Climat : il n’y a pas de fatalité !

medium_polenord.jpgLes travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), entrent enfin dans le domaine du concret, c’est ce qui ressort de la 3eme réunion 2007 qui s’est tenue le mois dernier à Bangkok.
Un évènement que l’élection présidentielle a quelque peu relégué au second plan.

La thématique à l’ordre du jour, « l’atténuation du changement climatique », constituait le prolongement des sujets évoqués lors des conférences précédentes, en janvier avec l’évaluation scientifique du phénomène et février sur l’impact du réchauffement pour les pays et les écosystèmes.

Les conclusions de Bangkok sont raisonnablement optimistes, indiquant que l’objectif de limiter la hausse des températures à 2 degrés pour 2050 est réalisable ! Encore faut il ne pas tarder car la décennie à venir est déterminante. Autre élément rassurant, le coût estimé pour atteindre cet objectif est à notre portée, les experts du GIEC l’évaluant à 0,12% du PIB mondial, sous certaines conditions cependant dont celle d’agir au plus vite !

Nous sommes entrés depuis quelques années au début d’un réchauffement climatique dont les conséquences sont plus rapides que prévus, du fait d’un phénomène d’accélération du à la « sensibilité climatique » exacerbée de notre planète (conséquence d’une concentration excessive des gaz à effet de serre).
Les efforts à accomplir aujourd’hui n’auront de conséquences positives que dans 20 ans, du fait de l’inertie de Dame Nature. Car dans le domaine des phénomènes naturels, le temps nécessaire pour influer une tendance établie n’est pas mesurable à l’échelle d’homme; nous sommes réellement à la recherche du temps perdu, un constat qui devrait rendre nos dirigeants à la fois beaucoup plus humble et actifs.
Chaque jour compte, avec la certitude que si rien n’est fait, tout peut arriver même le pire avec son cortère de conséquences dramatiques !

Alors comment inverser une tendance qui n’a fait que s’accélérer ces dernières années ? (d’après le rapport, les émissions de gaz à effet ayant augmenté de 70 % entre 1970 et 2004) … « Game is over »

 

 

medium_trou-pole.jpgSi le réchauffement climatique, grâce notamment à l’action entreprise par Nicolas Hulot, a marqué incontestablement le début de campagne présidentielle, force est de constater que par la suite il n’a pas été au coeur du débat électoral, totalement accaparé par des questions strictement hexagonales. Rappelons également que des trois candidats arrivés en tête au soir du premier tour, c’est celui dont les orientations environnementales étaient les moins probantes, et de loin, qui est désormais Président de la République !
Nous avons encore beaucoup de chemin à accomplir pour que l’Environnement soir concrètement une priorité absolue pour nos élus plutôt qu’une affaire de communication et d’audimat !

Lors de la réunion de Bangkok, les experts du G.I.E.C ont discerné trois pistes d’action qui peuvent inspirer utilement nos décideurs, dirigeants ou opposants.

Trois pistes pour agir sans tarder :

Privilégier l’efficacité énergétique
Il est plus économique pour un pays d’investir en vue d’améliorer son efficacité énergétique que d’augmenter sa consommation d’énergie fossile, que ce soit pour conforter sa sécurité énergétique, réduire le déficit de sa balance des paiements, ou plus simplement et globalement diminuer sa production de gaz à effets de serre.
Un objectif concret : réduire les émissions de dioxyde de carbone de 50 à 85% d’ici à 2050.

Changer nos modes de vie et de croissance
Nous sommes au pied du mur au regard de la situation dans laquelle se trouve la planète. Rappelons qu’aujourd’hui sur la planète, c’est toujours le charbon qui constitue la source d’énergie principale alors que c’est celle qui produit le plus de CO2  (le pétrole n’est pas trés loin) ! Il faut avoir le courage de remettre en cause certaines orientations et choix stratégiques : que ce soit pour produire, se déplacer ou habiter !
L’objectif pour 2030 est dans ce dernier domaine de diminuer d’un tiers les émissions de gaz à effet de serre.

Développer la recherche et l’utilisation des énergies renouvelables
U
ne piste de choix pour diminuer quelques contraintes futures et accélérer la limitation des gaz à effet de serre est celle de développer la recherche dans tous les domaines concernés par cet objectif global : énergie, consommation d’eau, agriculture …
Autre piste de réflexion, les mesures fiscales. Le développement des énergies renouvelables par exemple (recherche, déploiement, utilisation) est freiné actuellement du fait d’un rapport qualité/prix défavorable (par rapport au pétrole). Un argument sans cesse avancé par les lobbies en place. Cependant, rien n’est immuable, cette situation peut évoluer, le prix du marché n’étant pas un indicateur juste lorsqu’il n’intègre pas dans ses composantes le cout des conséquences néfastes de son utilisation (couteuses pour nos sociétés), c’est la logique « cigarette ».
L’adoption par les états de mesures adaptées (par exemple la taxe carbone ou certaines exonérations fiscales) permettrait de rendre compétitif de nouvelles sources d’énergie non polluantes, aujourd’hui peu ou pas assez utilisées. Si d’aventure le cout d’une tonne de CO2 atteignait les 50 dollars (dans le cas d’une taxation carbone), la conséquence directe serait de doubler la part des énergies renouvelables qui d’ici 2030 pourrait passer de 18 % de l’électricité mondiale à 35 % !
Ce potentiel de croissance n’est pas celui de l’énergie nucléaire, dont la part n’augmenterait seulement de 2% pour le même scénario, sans aborder de plus les contraintes majeures de cette source d’énergie (sécurité du fait des risques de prolifération, réserves d’uranium et le problème du traitement des déchets radio actifs) évoquées lors du débat du second tour entre nos deux candidats aux présidentielles.

Notons avec satisfaction que les experts ont écarté les scénarios « Folamour » abordés par certains spécialistes américains désirant ne rien remettre en cause à la situation actuelle, préférant jouer notamment aux apprentis sorciers (augmenter la photosynthèse, ou influer sur les rayons solaires), chercheurs trés certainement subventionnés par quelques magnats du pétrole trés influents outre atlantique !

 

Des réticences nationales et régionales qui s’estompent peu à peu :

La responsabilité des pays développés dans l’accumulation des gaz à effet de serre est scientifiquement avérée, pourtant ces pays désirent paradoxalement limiter la croissance de pays émergents ou défavorisés au nom de la protection de l’Environnement ! Une attitude jugée par beaucoup incohérente voir « colonialiste », surtout que dans le même temps certains de ces pays, et non des moindres, refusent toujours de signer le protocole de Kyoto, comme les USA et la Chine; mais dans ces pays la situation évolue !

Concernant les USA, si l’administration Bush est toujours réticente, le travail réalisé en profondeur par Al Gore commence à porter ses fruits et changer la donne. Une crainte majeure demeure cependant aux yeux de nombre d’américains, la récession économique mais l’évolution de l’opinion en faveur de l’environnement ouvre de nouvelles perspectives dans un pays ou l’électeur est roi !
Rappelons tout de même, que ce pays continent, première puissance économique du monde émet, par habitant, plus du double de gaz à effet de serre que l’Europe, et dix fois plus que la Chine. C’est dire que son implication dans le domaine de la protection de l’Environnement est capitale !

La position de la Chine évolue également peu à peu, plusieurs faits l’expliquent : en 2007, elle deviendra probablement le premier pays émetteur de gaz à effet de serre, alors que dans le même temps, elle se trouve confrontée dans certaines de ses provinces à des catastrophes naturelles dramatiques, dues directement à la dérégulation climatique … Autre constat, économique et géo politique liè à la problématique de sa sécurité énergétique.
C’est pourquoi les dirigeants chinois développent actuellement une attitude shyzophrénique visant à concilier l’inconciliable; un positionnement qui d’ici les jeux olympiques de Pékin devrait évoluer dans le bon sens  !

 

Deux directions pour changer de cap

Pour la planète, l’heure de vérité avance à grands pas. Il est essentiel que la problématique environnementale constitue l’axe central des futurs programmes des uns et des autres et pas seulement du fait de la force médiatique que représente Nicolas Hulot et sa fondation, sinon le point de non retour sera atteint ! Rappelons que l’Europe sur la question de l’Environnement a un rôle essentiel à remplir.

Le prochain gouvernement doit saisir cet enjeu capital, et tout faire pour que nos entreprises et nos territoires soient moteurs et précurseurs dans un domaine vecteur potentiel d’une croissance vertueuse créatrice d’économies, de richesses et d’emplois et agir dans le même sens au niveau européen. Ne reste plus qu’à espérer que le nouveau Président sera plus décisif et concret que Jacques Chirac sur cette problématique car au delà des mots (« la maison brule »), il faut surtout en ce domaine agir !

Aujourd’hui, deux niveaux d’intervention se présentent, complémentaires :  un au niveau des choix politiques, l’autre au niveau de chaque citoyen :

Au niveau des choix collectifs, dont l’acteur principal es le politique, un objectif concret : réduire de 8 % les émissions de CO2. grâce au développement des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de l’isolation des habitations, du développement des biocarburants de la nouvelle génération, et l’adoption de nouvelles normes (transport automobile,aérien et maritime, concernant habitat, fiscales …).

Au niveau du comportement individuel, il est nécessaire aujoud’hui de revenir sur certains fondamentaux : sens de la vie, définir ce qu’est réellement la richesse, mesurer la fragilité de notre éco système, émergence d’une éco citoyeneté vis à vis de respectueuse de notre environnement naturel et des générations futures …
L’essentiel pour exister ne peut être de consommer pour consommer … Il faut que chacun se fasse violence, si nécessaire, et adopte de nouvelles habitudes plus compatibles avec la survie de la planète !

 

Liens ou notes précédentes sur cette thématique 

le site du GIEC

Plaidoyer pour la filière bois

Les bio-carburants sont ils vraiment écolos ?

 Le changement climatique devient une affaire d’économistes

Planète, la preuve par 4

 

Le GIEC selon Wikipieda

Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat est une organisation qui a été mise en place en 1988, à la demande du G7 (groupe des 7 pays les plus riches : USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie), par l’Organisation Météorologique Mondiale et par le Programme pour l’Environnement des Nations Unies. Son  rôle est « d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme ».
Comme toutes les institutions onusiennes (l’OMS par exemple), le GIEC n’est pas une association de personnes physiques, mais une association de pays. Cet organisme expertise et synthétise des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier, ce qui s’est publié dans la littérature scientifique sur la question de l’influence de l’homme sur le climat (et par voie de conséquence sur le fonctionnement du climat, avec ou sans hommes)

 

 

 

 

Élections : l’envers du décor

medium_urne_nb.jpg Avant d’analyser les résultats de ce scrutin et ils le méritent, je voudrais revenir sur cette journée, qui a constitué pour le jeune Maire que je suis un baptême du feu électoral quelque peu mouvementé.
L’occasion de rappeler que ce blog est avant tout un journal de bord qui se doit d’aborder les difficultés rencontrées sur le terrain, afin d’apporter un éclairage particulier, peut être décalé, de l’activité d’un élu de terrain et permettant de dévoiler ainsi quelque peu l’envers du décor …

Revenons sur la difficulté technique que représente pour les petites communes l’organisation de toute élection, une seule obligation de résultat, obsessionnel : le « zéro défaut démocratique », afin que chaque citoyen puisse acquitter son devoir électoral.
Une obligation partagée également par les grandes communes, même si a contrario l’obligation de moyens diffère quelque peu …

Et ce n’est pas le vote électronique qui changera quelque chose à ce constat !

 

medium_elections3.jpgCe scrutin constituant pour moi une première, je n’avais pas voulu prendre le risque de changer quoique ce soit à une organisation déjà rodée et efficace (déroulement, lieu, personnel, logistique …) au regard de l’importance de l’élection; la prudence me conduisant à respecter un sacro saint principe de management : observer, anlyser, maitriser avant de vouloir innover !

Pourtant deux paramètres ont compliqué quelque peu la donne de départ :

– le premier, dont nous devons nous réjouir, est la mobilisation exceptionnelle et historique qui a caractérisé cette journée, un sursaut démographique bien venu, puisque c’est plus de 82% de votants (soit 2797 exprimés sur 3392 inscrits) qui ont voté à Trilport, avec certainement la volonté d’effacer la tache d’infamie pour notre pays et ses électeurs que constitue le scrutin du 21 avril 2002,

– l’autre plus inattendu, carrément inédit et nettement moins positif, est consécutif à une erreur informatique des services (impression de listes d’émargements « désordoonnées ») qui nous a pas mal compliqué la tâche toute la journée, comme celle de tous les citoyens accomplissant leur devoir électoral … 
Une seule erreur, mais payée cash, heureusement sans conséquence si ce n’est l’attente supplémentaire des nombreux électeurs, déjà longue du fait de l’importance de chaque bureau.

Un évènement qui me donne l’occasion de revenir sur l’organisation et la logistique à déployer afin de permettre à notre vie démocratique de s’épanouir en toute sérénité, 

Avec pour perspective une innovation technologique introduite cette année, celle du vote électronique. Peut elle être une solution à ces problèmes d’organisation ?

Un point de vue que je ne partage pas et ce pour plusieurs raisons …

 

 Le prix de la démocratie

Avant d’aborder la question du vote électronique, il est bon de camper quelque peu le décor. Petit rappel des différentes tâches à accomplr à destination de chaque citoyen électeur …

 

Avant le scrutin :
– Préparation administrative : constitution des listes d’émargement, mise à jour suite aux réunions de la Commission Electorale (radiation, inscription de nouveaux électeurs), impression des listes (c’est là que c’est situé le bug qui nous a pas mal perturbé dimanche) puis des cartes d’électeurs, envoi des cartes et traitement des retours …
– Déploiement des panneaux électoraux, en nombre règlementaire s’il vous plait, répartis sur l’ensemble du territoire de la commune,
– installation des isoloirs et des urnes.

Durant le scrutin :
Le responsable de bureau, accompagné de l’agent territorial, (en liaison téléphonique avec les services de la Préfecture, sur le qui vive …) et de « petites mains » se relayant afin de distribuer les enveloppes, de reconditionner les isoloirs, assurent le bon déroulement, la légitimité du scrutin et le respect des textes, jusqu’à 18 heures théorique, heure de fermeture des portes du lieu de vote. Les citoyens encore présents dans le lieu de vote avant la fermeture des portes, peuvent voter.

Au regard des files d’attentes considérables de ce dimanche, un constat s’impose : pour les prochaines élections de 2008, nous devrons certainement refondre les listes afin de créer de nouveaux bureaux et d’alléger les temps d’attente de chaque électeur … le devoir citoyen ne doit pas constituer une corvée !
Ceci étant, remarque particulière en direction des électeurs de Trilport. Aprés prise de contact avec plusieurs de mes collègues, les files d’attente ont été partout d’une longueur  totalement inhabituelle. 

Aprés le scrutin :
Il doit être méthodique et serein, consitutant une réelle vitrine démocratique. Un maître mot, transparence … Chaque électeur peut y assister du début à la fin.
Déroulement immuable : recompter la liste d’émargement, vider l’urne sur la table,  compter les bulletins, les classer et les ranger en paquets de cent, puis c’est le mement du dépouillement proprement dit avec l’ouverture des enveloppes, la lecture des bulletins et leur pointage … Le tout sous l’oeil avisé des scrutateurs et des citoyens présents. Enfin, il ne reste plus qu’à reporter les résultats, les communiquer par fax à la préfecture, et porter au Commissariat les différents procès-verbaux et listes d’émargement de chaque bureau …

Le vote électronique peut il constituer une solution utile permettant d’alléger cette logistique  ?

 

Machines à voter : victoire ou défaite démocatique ?

medium_vote_electronique.jpgA priori, ces machines possèdent quelques arguments à faire valoir : plus besoin de bulletins et d’enveloppes à imprimer, suppression du dépouillement et du décompte des bulletins, tout est dit en un tour de main … Economie de moyens, de temps, de consommation de papier, cette solution ne présente à priori que des avantages …

Pourtant, telle n’est pas mon opinion …

Pour plusieurs raisons : déshumanisation du vote, abandon du coté public, citoyen et transparent de cet espace de respiration de vie démocratique que constitue un dépouillement de scrutin …  sans parler du coté émotionnel et parfois théatral des minutes durant lesquelles  chacun croit voir les résultats se dessiner malgré les retournements de situation ou de tendance toujours possible …

Mais là n’est pas l’essentiel, le risque est ailleurs.

Avec de telle machines, tout est caché, vote et dépouillement. Aucune vérification possible, contrairement au système manuel, ou l’unique moment non public et privé est le choix individuel de l’électeur effectué dans l’isoloir …
alors « Tout devient possible » , et ce, sans tomber dans la paranoïa … Imaginons une seconde, un Etat qui ne serait pas impartial, ou la collision des moyens et des pouvoirs ferait que la démocratie ne pourrait devenir qu’une apparence ? Où les instances de contrôle et de régulation seraient nommées par le Pouvoir …

 

L’intérêt de ce choix n’est de plus pas évident …

Sans aborder le cout d’acquisition de ces machines, élevé, le problème est qu’il existe un risque potentiel pour la démocratie de détournement politique d’un vote. L’exemple américain de la première élection de Bush est à ce sujet édifiant (élu alors qu’il avait perdu les élections à la suite d’une « défaillance technique » des machines à voter dans un état dont le gouverneur était un de ses soutiens). Il me semble également dommageable d’abandonner cet exercice de vie démocratique, somme toute salutaire, qu’est le dépouillement des bulletins.

Autre constat, les files d’attente dans les communes utilisant le vote électronique n’ont pas été moins importantes !  

Dans ce domaine, je préfère décidemment le traditionnel et la méthode manuelle, artisanale, rien ne vaut la « filière courte », ce qui pour un écolo dans l’âme comme moi va de soi, allons directement du producteur au décompteur ou de l’électeur au scrutateur …

 

Résultats de Trilport (document PDF)

 

Gare de Trilport : aprés les reponses de la SNCF

medium_aiguillage.jpgLa mobilisation des élus a porté ses fruits, la SNCF a enfin répondu à nos interrogations, aprés de longs mois de silence radio. Il est vrai que nous n’avons pas ménagé nos efforts pour nous faire entendre (voir les notes précédentes) !

Bref, j’ai reçu un courrier de Mme Idrac (herself !), Présidente de la SNCF, relatif à la situation de la Gare de Trilport, dans lequel elle prend des engagements précis.
Ce courrier a précédé de peu une entrevue avec M Testu, Directeur des lignes Transilien de Paris-Est et M Lagay Directeur de l’Etablissement Exploitation Est Ile de France venus jusqu’à mon bureau pour m’informer précisemment de la teneur des  réponses apportées à nos demandes …

Cette initiative certes tardive constitue un réel progrés. Lors de cet entretien (plus de deux heures) mené sans langue de bois, tous les sujets ont été évoquées, dont certains relatifs à l’état du parc roulant …

Une certitude en tout cas pour l’élu local que je suis. Bien que les avancées obtenues soient réelles, elles ne suffiront pas à doter les usagers des moyens de transport qu’ils sont en droit d’attendre en 2007 …
Une responsabilité qui n’engage pas que la SNCF d’ailleurs, au regard de l’état actuel du parc roulant et des infrastructures. La rénovation du réseau va demander beaucoup de moyens humains et financiers et la mobilisation de tous les acteurs. Autant dire qu’il ne faut surtout pas relacher la pression, et que nous devons rester vigilant sur cette question … 

Heureusement, nous ne sommes plus seuls et les élus ont désormais leur mot à dire, comme les usagers d’ailleurs …

 

De réelles avancées sur la Gare de Trilport  

Commençons par les mesures concernant la gare de Trilport; le retour à la normale est enfin amorcé  :

– fermeture de la gare : Les fermetures à répétition de la gare de Trilport ne sont théoriquement plus aujourd’hui d’actualité : le nombre d’agents présents sur le site a été revu à la hausse et la réorganisation interne des services SNCF est désormais menée à terme. Nous avons obtenu l’abandon de la fermeture de la gare durant le week end par la direction de l’entreprise, la gare sera donc toujours ouverte 7 jours sur 7.

– présence humaine : elle est désormais assurée par deux agents commerciaux et un responsable de site coordonnant également d’autres gares de la ligne. Je l’ai rencontré cette semaine, il m’a confirmé que les personnels en place (filière commerciale ) assurent toute la gestion du site : accueil, vente de billets et sécurité des usagers.

– maintenance et aménagement de la Gare : les travaux de rénovation des escaliers du souterrain, que je demandais avec insistance depuis ma nomination (mai 2004) devraient débuter dés mai. L’installation du nouvel automate ne devrait plus tarder; pour la petite histoire il devrait d’ailleurs déjà être installé; il facilitera les achats de billets et le rechargement du Pass Navigo en accceptant indifféremment les espèces ou les cartes bancaires.
Le programme d’amélioration de la Gare et de ses quais (accessibilité et confort des usagers) est planifié pour l’échéance 2008 / 2009, une annonce qui satisfaira certains de mes lecteurs,  pour un montant prévisionnel de 250 000 euros à 280 000 euros. Si la rénovation totale du bâtiment Gare est annoncée, elle n’est pas encore programmé !

Soyons franc, l’ensemble de ces mesures prouve le souci de la SNCF de revenir à une situation normale. L’expérience nous a montré néanmoins qu’il faudra suivre sur le terrain et au quotidien l’application de ces décisions avant d’y voir plus clair …

 

Un nouveau contexte qui change tout  … 

Il est vrai que la SNCF doit tenir compte désormais en Ile de France d’un acteur incontournable : le Syndicat des Trannsports d’Ile de France (STIF) surtout aprés sa réforme ( loi du 13 août 2004) qui marque une étape décisive dans la modernisation des transports en commun de notre Région.

Le STIF est dorénavant dirigé par ses financeurs, les élus, notamment la Région (celle ci n’y siège que depuis 2001). Le Conseil d’Administration est désormais composé de 15 délégués pour la région (sur les 29), 5 pour la ville de Paris, 7 pour les autres départements franciliens, 1 pour la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie et les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale.
Ses compétences sont étendues, il a le droit de plus d’en déléguer certaines aux collectivités locales ou groupements de collectivités locales afin de créer les fameuses « A.O.T » (ou Autorité organisatrice de transports). Cette mesure à terme va révolutionner en profondeur la donne et renforcer le rôle des structures intercommunales (comme la Communauté d’Agglomération du pays de Meaux) pour le plus grand intérêt des usagers.

Les défis à relever sont multiples : amélioration de la desserte de la grande couronne, de la régularité et du confort des trains, renouvellement du matériel roulant, transport collectif des personnes à mobilité réduite (notamment avec la loi du 11 février 2005 sur le handicap qui confère au STIF un rôle majeur dans ce domaine), environnement et protection de la planète …

Rappelons tout de même que malgré l’urgence des problèmes à résoudre, l’action du STIF a été considérablement perturbé et ralentie par les « petites manoeuvres » du gouvernement concernant le montant des financements et la gouvernance du syndicat … Ces deux bras de fer ont certes été remportés par Jean Paul Huchon, le nouveau Président du STIF mais ils lui ont fait perdre presqu’une année, puisqu’il n’est entré en fonction qu’en mars 2006 !

C’est ce qui explique que le premier budget réllement décisif est celui de 2007 (et non 2006 !), avec un apport des collectivités qui dépasse le milliard d’euros (contre 849 millions en 2205), un record sans précédent pour la région ! Le Conseil Régional en apportant la moitié.
Soulignons que Jean Paul Huchon a décidé que la moitié des crédits du STIF destinés à l’offre devait être dirigée vers la Grande Couronne (qualité d’accueil, ponctualité, liaison multi modales …). Axe d’action essentiel, la rénovation du matériel roulant transilien est désormais sur les rails avec le lancement du « train du futur » (un investissement supérieur à 3,5 milliards d’euros, la rénovation des trains Z2N (600 millions d’euros) et la livraison dés la fin 2007 de 24 nouvelles rames qui remplaceront progressivement les vieux matériels de la ligne Paris-Provins et Paris-La Ferté Milon (une nouvelle théoriquement dés 2007).

Les besoins sont tels que c’est le quart du budget régional qui est réservé aux transports en commun (+11 par rapport à 2006).

 

Lorsque l’on sait qu’entre la décision, l’appel d’offres, le choix, la commande et la livraison , le délai est souvent de l’ordre de 18 à 36 mois, on mesure le temps perdu (qui par définition ne se rattrape jamais …), surtout pour les usagers qui galèrent ! Une consolation cependant, l’effort financier sans précédent consenti, qui prouve la priorité absolue que constitue désormais pour les élus, l’amélioration des transports collectifs.

Il reste cependant encore pas mal de pain sur la planche, car au delà des moyens financiers considérable mis en oeuvre, il faut agir également sur les comportements individuels afin d’inciter nos concitoyens à utiliser toute  la palette des transports collectifs mis à leur disposition, notamment les liaisons multimodales (bus et train) et abandonner progressivement la voiture particulière, histoire de sauver un peu plus notre bonne vieille Terre !

 

 

 

Précédentes notes sur cette thématique

Le train a deux vitesses

Gare SNCF de Trilport : Trop c’est trop

SNCF, la mise en danger d’autrui peut elle constituer un paramètre de gestion pertinent ?

A quand une gare « humanisée » à Trilport

 Le Transilien n’est pas encore arrivé à Trilport 

Bras de fer gagnant pour Huchon

Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

Message aux quelques 42% d’indécis

 

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En politique le choix est rarement entre le bien et le mal,
mais entre le pire et le moindre mal.

Nicolas Machiavel

 

Pour savoir qui était le sieur  Palpatine , lire  la suite (ou variations sur un thème intergalactique) … 

 

Variations sur un thème intergalactique ou quelques éléments biographiques sur la vie et l’oeuvre de Monsieur Palpatine

C’est un des personnages centraux de Star War. Il est l’Empereur, le maître absolue de la force obscure …

medium_palpatine.jpgLorsqu’il n’était encore qu’un jeune Naboo, son futur maître sentit la puissance qu’il pourrait avoir si ce jeune apprenti  était initié au côté obscur de la force.
Palpatine, après de longues années de formation, avide de pouvoir, montra trés tôt les dispositons requises et plus encore, en commençeant très tôt à comploter contre son propre maître; qui lui avait cependant révélé un de ses principaux secrets pour arriver à ses fins : l’intérêt de controler les médias et les « happy few ».

 « Mystérieusement » devenu Maire de la ville de N, puis Ministre de la Guilde, il passe un accord secret avec un ami de plus de 20 ans de son maître, le sieur EB, afin d’accèder aux plus hautes responsabilités (première phase de son vaste et complexe plan) en lieu et place de leur Maître « JC ».
Profitant de la corruption généralisée du sérail,  il manigance et intrigue afin de faire évincer tout rival et succéder ainsi un jour à EB à la chancellerie suprême de la République (au bénéfice de l’âge), la plus haute instance du pouvoir exécutif. Ils échouent dans cette tâche à la surprise générale du fait d’une fracture mal appréciée et mal digérée par la population.

Cette défaite, cependant n’empêche pas Palpatine de se rendre utile auprés de personnes bien placées dans le « show bizz et les paillettes », de ce faire de nombreux « amis », (pour beaucoup résidant à N.) parmi les groupes de pression les plus influents et se constituer ainsi des réseaux utiles dans sa conquête du pouvoir pour le pouvoir.
Dans l’intervalle, il sait également se faire bien voir du public par ses déclarations quasi quotidiennes, son occupation méthodique et planifiée des médias grâce à des amitiés, pour certaines occultes, avec les propriétaires et les directeurs de publications.

Lorsqu’il s’estime fin prêt, il décide de basculer du coté obscur de la force, en profitant de nombreux évènements dont il est de fait le manipulateur. Il réussit à provoquer des émeutes dans divers quartiers de la galaxie qui nécessitent le recours de la Force et de l’Ordre qu’il représente paradoxalement mieux que quiconque aux yeux de la population (il emploie la stratégie dite du « pompier pyromane » bien connu des apprentis sorciers et des « naboos ») . Pour la première fois depuis la dernière guerre Galactique, il pousse même le viceroi Galouzeau de V. (Chancelier de la Guide) à demander l’Etat d’urgence et les pouvoirs afférents au Sénat.

Une situation qui embourbe pendant des mois la République et contribue à affaiblir grandement la présidence du Chancelier Suprême. Palpatine parvint même à faire discréditer définitivement Galouzeau, devenant « tout naturellement » le candidat de compromis idéal pour la succession de JC arrivé en fin de règne …

 

Note de la rédaction : Bien évidemment, toute ressemblance avec une personne ayant déjà existé ou existant encore ne serait que coïncidence absolument fortuite …

SNCF, ou le train à 2 vitesses …

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Aprés les péripéties autour de la gare de Trilport qui ont alimenté quelques notes de ce  blog, il est toujours question de la SNCF et du surprenant paradoxe offert par cette entreprise ces derniers jours.
Elle a été en effet capable la même semaine de battre un record du monde en atteignant prés de 600 km sur les rails (à quand la vitesse du son ?) et d’avoir deux jours plus tard un accident à l’arrivée de la Gare de l’Est à moins de 10 km / heure dans un train de banlieue bondé ! Heureusement sans bilan humain trop dramatique, hormis 70 blessés légers.

Deux évènements contradictoires, révélateurs cependant du contraste entre besoins du terrain, moyens mis en place et priorités d’entreprise car apparemment entre TGV et T.E.R la SNCF a fait son choix …

Rappel des faits …

 

 

Débutons par le sujet qui me concerne le plus, celui des transports quotidiens banlieue / capitale / banlieue … Thèmatique plus terre à terre qu’un record du monde et nettement moins spectaculaire, qui fait même un peu cliché sépia du siècle dernier, mais la trinité dodo/métro/boulot, correspond plus que jamais à la réalité du terrain vécu tous les jours par nombre de mes concitoyens !

 

 Les affres du TER ou Transilien

Il faut que la SNCF prenne l’incident de la Gare de l’Est, pour ce qu’il est, un avertissement très sérieux, révélateur des problèmes récurrents existant sur les lignes de banlieue, tant au niveau de l’état du matériel roulant que des conditions de sécurité des usagers dans les gares.
Le combat que nous menons avec ma Municipalité depuis de nombreux mois pour obtenir des conditions d’accueil et de sécurité minimales en gare de Trilport est emblématique de cette situation. Les conditions de vétusté du parc roulant, l’inaccessibilité des gares, le nombre trop limité de wagons proposés aux usagers et les fréquences insuffisantes des trains démontrent les besoins pressants de la grande couronne en matière de transport en commun.

Je sais que Jean Paul Huchon, Président du STIF en est conscient et je salue la qualité du travail mené depuis sa nomination, somme toute récente, afin de rééquilibrer les moyens financiers en direction de la grande couronne.
Mais il reste tant à faire devant l’absence totale d’investissement qui depuis des années a caractérisé les transports en commun en Ile de France que je suis persuadé que le seul rattrapage demandera des années … 
 

TGV : l’Europe aux portes de Paris …

Le TGV, c’est une autre galaxie, une nouvelle France qui se dessine peu à peu à bord de ses wagons, située à deux heures, ou 3 heures de Paris. Car le Train à Grande Vitesse s’affranchit de trois paramètres essentiels de la mobilité : le temps, la distance et bientôt les frontières …

 

Pourtant au niveau des territoires, ce mode de transport est discriminant par essence … Il y a les in et les out … Les territoires traversés seulement par sa ligne et ceux irrigués par ses gares …  Le TGV est un accentueur d’inégalités territoriales.

 

Indiquons tout de même, un élément positif d’importance, il pollue beaucoup moins que l’avion !

 

Autre particularité et non des moindres, signalons que si le TGV français a atteint une telle vitesse, sur un réseau de cette qualité, il le doit avant tout à l’implication de l’Etat et des collectivités territoriales !
Une spécificité hexagonale qui permet aujourd’hui à notre pays de bénéficier d’infrastructures uniques en Europe, d’un maillage du territoire complet (autoroutes, trains …) et d’un niveau technique sur les technologies de pointe que beaucoup de pays nous envient …
En économie il n’y a pas de miracles, seulement des choix, une stratégie doublée d’affectations de moyens financiers et humains et d’un projet porté par une volonté politique … Retirez l’un de ces paramètres et constatez les conséquences ensuite … N’en déplaise aux tenants d’un libéralisme pur, dur et doctrinal … Qu’ils n’oublient pas que la présence d’infrastructures est aussi un avantage concurrentiel !
Si certains actionnaires ne voient que les profits du court terme (trimestriel ou semestriel, selon le type de fonds de pension) encore faut il leur rappeler que pour générer les recettes à venir, il est nécessaire d’investir pour le moyen et long terme en affectant une partie des profits …

Investir et non spéculer … Au pire l’Etat peut également servir à cela … 

 

 Ne sommes nous pas entré dans l’économie du Développement Durable des Territoires ?

 

 

 

La SNCF, à la croisée des chemins … 

Il est nécessaire que la SNCF comprenne qu’il ne peut y avoir une modernisation à deux vitesses. Les trains de banlieue fréquentés quotidiennement par des millions de franciliens sont également une de ses priorités principales. Elle leur doit des comptes, comme elle en doit également au STIF et aux élus qui payent pour un service dont ils définissent le cahier de charges au préalable.

Beaucoup d’usagers passent pour aller au « boulot »  plus de deux heures par jour dans les transports en commun. Ils n’acceptent plus, en toute logique, le contraste entre la qualité des TGV flambant neuf faisant la pige aux Airbus derniers cris et le triste état du parc roulant des trains de banlieue de la Grande Couronne utilisé tous les jours, avec une pensée toute particulière pour la motrice de La Ferté Milon, fontionnant au diésel quand elle peut fonctionner ! Pour ces usagers de cette ligne, la simple évocation d’un TGV frolant les 600 km peut trés certainement apparaitre comme une provocation.

Pour les élus, point de fatalité, mais par contre de l’opiniatreté ! Si le challenge à relever est passionnant, encore faut il pour changer cette réalité au plus vite, que l’ensemble des acteurs (SNCF, RFF, STIF, collectivités territoriales, transporteurs privés) développent complémentarité et synergie plutôt que conflits d’intérêts, dilution des moyens et acceptent sans démagogie d’y mettre le prix …

Nous évoquerons prochainement, la situation locale, aprés les réponses apportées par les responsables de la SNCF à nos demandes.

 

 

Précédentes notes sur cette thématique

Gare SNCF de Trilport : Trop c’est trop

SNCF, la mise en danger d’autrui peut elle constituer un paramètre de gestion pertinent ?

A quand une gare « humanisée » à Trilport

 Le Transilien n’est pas encore arrivé à Trilport 

Bras de fer gagnant pour Huchon

Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

Loi SRU, ou en est Trilport ?

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Cette note vous permettra de livrer à un réel exercice d’analyse critique  : faire le point, à froid, sur l’évolution d’une situation évoquée il y a un an dans une note antérieure  et de la tonalité de l’auteur …

Exemple, l’application de l’article 55 de la loi SRU par les services de l’Etat, qui avait suscisté deux notes indignées : SRU, trop c’est trop et Comment suis je devenu un Maire hors la loi, … Ma part de vérité, en quelque sorte !
Je venais d’apprendre alors que ma commune était redevable d’une “amende” supérieure à 80 000 euros (ce qui correspond à plus de 6% d’impôts) du fait de notre manque de logements sociaux et de notre « carence » dans ce domaine. Si l’esprit et l’intérêt de cette loi ne sont pas discutables, son application pose problème.
Le montant du prélèvement qui ne tient pas compte de la richesse ou de la taille de la commune, comme son coté autoritaire et technocratique. Aucun exercice autocritique de l’Etat sur son absence totale d’aide aux élus, aucun examen de la situation locale, des difficultés du terrain, des efforts de fond réels et indiscutables que nous avions engagé …
La méthode employée avait révolté le jeune Maire que je suis toujours (mai 2004). Si je précise que je suis absolument convaincu de la nécessité d’agir dans le domaine du logement social (ce que je m’évertue de faire), une urgence pour ma commune et notre pays, je rejette absolument le rôle de bouc émissaire avec quelques arguments à faire valoir en ce domaine !

En 2007 Trilport n’aura aucune pénalité, même si paradoxalement en apparence, la situation locale a peu changé … Alors comment avons nous obtenu une telle exonération ?

J’espère que ce témoignage permettra de nuancer l’avis de certains  et de faire tomber quelques idées préconcues …

(Attention note un peu longue, la faute au sujet …)

 

Avant tout quelques rappels s’imposent, histoire de camper le décor : La loi SRU est récente, datant du 13 décembre 2000 et ses décrets d’application ont suivi bien aprés. Est il utile de préciser que si Trilport ville d’à peu prés 5 000 habitants sans moyens financiers importants, avait déjà des locatifs sociaux, nous ne disposions pas de service du logement et d’expertise dans la gestion de ce type de dossier.
Autre rappel, mais est il utile ? Le Maire que je suis depuis mai 2004, ne s’appelle pas Nicolas Sarkozy, je sais ce n’est pas un scoop … Trilport n’a ni la taille ni la richesse de Neuilly sur Seine. Ce détail a son importance, lorsque certains évoquent, sans retenue, la responsabilité évidente des Maires sur cette question. Au regard des disparités des situations locales, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne et la taille de nos collectivités, comme leurs richesses influent directement sur nos moyens d’action !

 

Le temps d’agir …

Mes prises de position de l’époque, l’engagement et l’énergie mis sur ce dossier, l’intime conviction également d’agir juste en faisant de la qualité d’accueil et de la présence d’infrastructures un préalable ont eu l’avantage de me faire rencontrer à maintes reprises les responsables départementaux de l’habitat comme divers spécialistes du sujet.
Rencontres qui m’ont souvent permis, en off, de remettre certaines pendules à l’heure. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts, des uns et des autres, nous travaillons désormais en partenariat avec les services de l’Habitat. Une expérience enrichissante s’il en est; ils découvrent à travers notre réalité quotidienne des difficultés qu’ils ne soupçonnaient pas et la complexité à appliquer concrètement certains textes, comme notre besoin de réactivité …
Les priorités évoquées hier sont plus que jamais à l’ordre du jour. J’avais souligné l’an dernier le coté réducteur et criticable d’une approche strictement quantitative du texte de loi (20%). Nous ne parlons pas en effet, de boites que l’on entasse mais d’hommes, de femmes et d’enfants qui devront vivre et s’épanouir dans ces logements …
C’est pourquoi nous voulons  :
-lancer des opérations à taille humaine, proportionnées à notre commune plutôt que réaliser de grosses opérations immobilières qui entrainent une concentration excessive et inutile de logements sociaux dans un quartier donné;
– promouvoir un logement social de qualité (en Haute Qualité Environnementale) qui permettra notamment de diminuer le prix des charges (énergie surtout) des futurs locataires,
– méler les différents publics afin de créer une mixité sociale et générationnelle épanouie,
– choisir un bailleur social qui adhère à notre projet de ville, acceptant de faire du « sur mesure » en fonction de nos priorités et de mettre au premier plan la qualité des réalisations …

Il est vrai qu’une autre démarche aurait pu être envisagée  : préempter un terrain en périphérie de ville et y bâtir les 20% de locatifs sociaux manquants en une seule fois; c’était plus simple, plus rapide, moins couteux et respectueux des objectifs quantitatifs de la loi SRU ! Une méthode choisie d’ailleurs par nombre de collectivités et d’élus évidemment exemplaires …
Nous avons choisi une autre option, ne désirant pas prendre le risque de reproduire à terme de nouveaux ghettos, une des leçons de novembre 2005 !
Il a fallut renforcer nos moyens d’action et acquérir un certain savoir faire : étendre le périmètre de la fameuse D.I.A (déclaration d’intention d’aliéner) permettant à la commune de préempter un terrain, guetter la moindre opération immobilière, sélectionner celles pouvant servir de support à des opérations de logements sociaux de qualité, solliciter les services domaniaux, entamer les procédures d’acquisition avec les notaires et agences immobilières, revendre ensuite ces terrains au bailleur social pressenti, et dans l’intervalle solliciter un emprunt des banques afin d’avoir la capacité financière pour intervenir. Tout cela, aux yeux de certains n’est pas grand chose, certainement, mais demande un minimum de temps, de réflexion, de moyens financiers, de compétences … Sans oublier la poursuite de l’action quotidienne d’une commune, du programme d’équipements et de la restructuration des services municipaux afin de pouvoir assumer l’arrivée des nouveaux habitants et de leurs familles ! Trés facile pour une commune de 5000 habitants …

Et je n’aborde pas le contexte budgétaire plus que tendue du fait du désengagement croissant de l’Etat auquel s’est ajouté le prélèvement SRU … Contexte qui explique en grande partie mon « coup de gueule » de l’an dernier … Le constat de carence étant la cerise sur le gâteau !

 

Pourquoi ne paierons nous pas d’amende en 2007 ?

Exemple parmi d’autres : Trilport. Selon l’inventaire réalisé par les services de l’état, ma commune comptait au 1/01/2006, 88 logements sociaux, alors que le nombre de résidences principales était de 1 848 logements. Notre pourcentage de logements sociaux est actuellement de 4,88 %, au lieu des 20% attendus; il nous manque en fait 281 logements pour atteindre ce seuil..
Le montant de “l’amende SRU” devrait donc atteindre 51 333,08 euros (sans compter le coefficient mulitplicateur de la pénalité du constat de carence).
Fort heureusement l’Etat, et ce n’est que justice me semble t’il, a tenu compte de nos efforts, de notre démarche et des dépenses engagées par la commune pour la création de logements sociaux. Dépenses déductibles du prélèvement SRU (plus simple à écrire qu’à faire admettre administrativement), dont notamment une prémption supérieure à 140 000 euros qui nous dispense de tout prélèvement pour 2007 et 2008.

Je m’empresse de signaler que nos efforts portent peu à peu leurs fruits. Les premiers programmes sont lancés sur le rythme du Plan Local de l’Habitat de l’agglomération (voté seulement il y a quelques semaines) qui nous fixe un objectif de réalisation annuel de 13 logements par an. Un objectif qui sera atteint dés 2008, tout en restant fidèle à nos prorités : qualité du bâti, diversité des publics, accessibilité des logements aux personnes agêes ou handicapées, rénovation des bâtiments urbains de Centre Ville et opérations à taille humaine … Sont d’ores et déjà lancés trois programmes créant 27 logements sociaux en deux ans !

Evidemment d’autres projets sont en préparation, dont certains en direction de publics spécifiques (personnes agées ou handicapées), d’autres que nous avons imposé à des promoteurs privées désirant intervenir sur la commune, à partir d’une base de 30% de logements sociaux.

 

Agir encore et encore …

Il est essentiel à mes yeux que le prochain Plan Local d’Urbanisme, actuellement à l’étude, oblige chaque nouveau programme à intégrer un nombre minimum de logements sociaux (30% au moins). Cette mesure éviterait une spirale sans fin à la construction, chaque nouveau programme lancé permettant de diminuer un peu plus les 20% de logements sociaux manquants.

Signalons une anomalie majeure qui nous pénalise grandement et injustement. Elle sera mon cheval de bataille dans les prochaines semaines, la remise en cause du zonage imposé par le Mnistère du Logement et du Budget à Trilport.
Expliquons nous : un classement à 2 zones est définit par ces Ministères (une zone 1 et 2); selon la zone dans laquelle est située une commune, les projets de logements sociaux destinés à son territoire seront plus ou moins subventionnés. Autant dire que ce classement a une incidence trés forte sur le financement des programmes et donc sur leur qualité.
Sur les 18 communes qui composent l’agglomération du Pays de Meaux, ayant toutes le même Plan Local de l’Habitat (et pour cause !) 4 sont classés en zone 2 (la plus défavorable) contre 14 en zone 1. Le plus absurde est que Trilport se retrouve en zone 2 alors que nous sommes une des seules communes de l’agglo concernées par l’application de la loi SRU !
Ce classement complique le montage de toute opération : que ce soit en investissement (diminution des subventions accordées de 20% approximativement), ou en fonctionnement (montants de loyers moins rémunérateurs). Rajoutez à cela, le prix du foncier, carrément exorbitant sur la commune et vous commencer à percevoir les difficultés rencontrées pour monter des programmes de qualité !
C’est pourquoi, nous demandons avec insistance un changement de zonage, plus conforme à la réalité locale, qui pénalise au premier rang les futurs locataires !

Dans le domaine du logement, il existe bien d’autres pistes sur lesquelles nous devons également progresser, que ce soit au niveau intercommunal ou municipal : le logement d’urgence, les travailleurs pauvres, les étudiants et jeunes travailleurs, l’insalubrité insupportale de certains logements  … Et je n’aborde pas la question du Droit au Logement Opposable, désirant rester dans le domaine du concret …

Pas à dire, nous avons du pain sur la planche !